Autant Jakas Story était une révélation sur l'attitude "no limit" de
Dave Sim et Gerhard, autant ce tome permet de reprendre un recul salutaire par rapport à son créateur. le thème qu'il aborde et le biais par lequel il l'aborde me parlent beaucoup moins, touche moins ma sensibilité, me semble moins universel que l'histoire de Jaka.
Avec Melmoth,
Dave Sim veut introduire la mort de façon concrète et réaliste dans son oeuvre, et en même temps il rend un hommage appuyé au génie créateur d'
Oscar Wilde. Ce tome raconte les derniers jours d'
Oscar Wilde, aidé par Robbie Ross, son compagnon fidèle.
Dave Sim met en image plusieurs extraits authetiques de lettres rédigées par Robbie Ross à un ami. À la fin du tome, Cerebus sort de son état de choc pour reprendre un rôle actif dans la société.
Dans son introduction,
Dave Sim reconnaît qu'il lui a été très difficile d'évoquer Wilde qu'il considère comme un génie littéraire. La difficulté pour un lecteur qui n'est pas un artiste (c'est mon cas) réside dans le fait que cette évocation d'
Oscar Wilde intéresse beaucoup
Dave Sim l'artiste, mais très peu le lecteur ordinaire. Comme d'habitude, les illustrations et les mises en page sont entièrement au service de la narration. Les visages et leurs expressions sont admirablement bien rendus et dune diversité à rendre jaloux tous les illustrateurs. L'apport de Gerhard en tant que chef décorateur reste toujours aussi déterminant. Non seulement la consistance et la cohérence des décors sont exceptionnels, mais en plus ils osnt utilisés avec discernement, en évitant d'être omniprésents et d'écraser le reste des dessins.
Après ce bref tome (
Dave Sim assimile Melmoth à une nouvelle), Cerebus revient au premier plan dans "
Flight", et l'intrigue reprend ses droits... dans un monde où la mort est permanente, définitive et pas romantique pour un sou.