J'entame ici la découverte d'un jolie collection des Editions Syros, intitulée Mini Syros Soon, par la lecture de "
L'enfaon", un touchant mini-roman de 43 pages accessible aux enfants dès 7-8 ans.
La particularité de cette collection est de proposer aux enfants des récits de science-fiction à leur portée, via des histoires simples qui abordent à chaque fois une thématique courante de la SF (Voyage dans le temps, clonage, monde parallèles, robots, ...).
Ici il s'agit de la manipulation génétique, via une jolie histoire d'amour et d'amitié, racontée à la première personne par la petite Leïla, qui nous raconte l'arrivée d'un étrange garçon dans sa classe, garçon à l'air doux et réveur, aux yeux immenses et qui n'a pas de prénom ("
l'enfaon").
L'enfaon a reçu des gênes de cerf quand, tout bébé, il a déclaré une maladie incurable pour l'homme, mais bégnine pour les cervidés.
Grâce à une maitresse compréhensive et à l'amour de sa jeune amie, il prendra de plus en plus confiance en lui, et imposera sa différence comme une richesse.
La thématique des modifications génétiques appliquées aux humains pour raison médicale, des ratages de la science, de la différence et du rejet sont abordées de façon simple et touchante. L'histoire d'amour est également très belle, puisque durant une bonne partie du livre, les deux enfants n'arriveront pas à se parler et à communiquer l'attirance qu'ils ressentent, pour enfin se dévoiler de façon très douce et pudique.
Ce texte est d'une grande tendresse, d'une poésie poignante.
Il est recommandé en France dès le CE2 par la Ministère de l'éducation nationale. Plusieurs fiches de lecture sont disponibles sur le net, et je compte proposer à l'institutrice de mon fils (qui l'a adoré) de le lire, tant les sujets abordés sont à la fois universels et originaux.
J'ai commandé d'ors et déjà quelques titres de cette collection, donc à voir si ma bonne impression concernant la démarche des éditions Syros se confirme.
"L'amour ça fait des bulles dans le coeur. Ça allume des lucioles dans les yeux. Ça soulève le vent dans les cheveux. [j'avais] de la folie dans les mèches."
"Chaque matin, je me levais avec le bonheur de savoir que j'allais le retrouver. (…) quand j'essayais de lui parler, tout mon courage tombait d'un coup. Je devenais un caramel mou, un chewing-gum usé, un sac de nouilles, une méduse flasque. Je perdais tous mes moyens. (…) J'avais les joues plus rouges que le poisson de ma grand-mère. Mes sentiments tournaient en rond dans le bocal de ma tête."
"Avec ses ramures qui nous surplombaient, j'avais l'impression d'embrasser la forêt."