AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lechristophe


Avant tout, je tiens à remercier la Masse Critique de Babelio et les éditions Omnibus pour m'avoir envoyer ce recueil de trois romans de Georges Simenon.

Le premier "Le Train de Venise" écrit en 1965 est un roman psychologique comme Ruth Rendell par exemple en a écrit de nombreux. Un Français moyen laisse sa femme et ses deux enfants encore une semaine en vacances à Venise, tandis que lui rentre à Paris par le train pour reprendre le travail. Tout au long du trajet jusqu'en Suisse, son voisin de compartiment l'observe et le questionne sur sa vie. Lui, docilement, répond honnêtement. Arrivé au tunnel du Simplon, l'inconnu, avant de disparaître, lui confie une clé de consigne de la gare de Lausanne et lui donne pour mission de rapporter ce qu'il y trouvera à un appartement en ville.
Notre héros, encore une fois, s'exécute sagement mais à l'appartement il découvre un cadavre. Il s'affole et rentre à Paris avec la serviette découverte à la consigne. Chez lui, il la force et découvre une véritable fortune en billets étrangers. Qu'en faire ? Tout rapporter à la police ? Tout garder plutôt ? Mais alors où cacher les billets ? Sont-ils vrais ? Et comment les dépenser sans alerter sa femme et ses collègues ? Cette richesse soudaine va bouleverser la vie si tranquille de notre homme (pas de loisirs, peu d'amis, une vie pépère en appartement parisien, les week-ends à Poissy à l'auberge des beaux-parents qu'ils n'apprécient pas particulièrement même s'il ne le montre pas). Il va alors faire un retour en arrière sur sa vie : sa carrière dans l'enseignement avortée, sa rencontre avec sa femme qui était auparavant la maîtresse de son meilleur ami, son emploi guère passionnant de traducteur de catalogues américains d'ustensiles en plastique.
Nous, on tourne les pages en se posant des questions tellement on est pris par l'intrigue : Est-il victime d'une blague ? A-t-il mis le doigt dans un réseau de bandits internationaux ? Comment va-t-il s'en sortir ? Et soudain, la chute, le dénouement ridicule et une très grosse déception. Et la note de 4 étoiles que j'avais alors en tête tombe à 3,5.

Vient ensuite le deuxième roman "Trois Chambres à Manhattan" écrit en 1946. Malheureusement, je ne suis jamais rentré dedans. J'ai trouvé ça long (215 pages, 40% du recueil), lent, inintéressant, ennuyeux.
François, un comédien français s'est exilé à New York parce que son épouse, comédienne également, le cocufie avec un jeune premier. Là, dans son petit appartement de Greenwich Village, il tombe dans la dépression et la solitude. Un soir qu'il en a assez d'entendre les ébats amoureux de ses voisins de palier, il sort errer dans les rues de New York. Dans un restaurant à saucisses, il rencontre Catherine, une autrichienne francophone aussi désespérée et seule que lui. Ensemble, ils vont arpenter pendant des heures et des jours les rues pluvieuses et nocturnes de New York, s'arrêter pour boire (beaucoup) et fumer (beaucoup) dans chaque bar et terminer leurs journées à l'hôtel.
Tout au long du roman, François est traversé par différents sentiments envers sa nouvelle compagne : l'impatience, l'énervement, l'amour, la jalousie. de mon côté, c'est l'ennui qui domine. Je suis désolé mais je n'ai pas perçu l'intérêt de ce roman. Allez hop ! 1 étoile comme note et vite, vite, attaquons le troisième roman pour se changer les idées.

Premier bon point, ce troisième roman "Le Relais d'Alsace" est un roman policier et a été écrit en 1931. Cela signifie une ambiance, une époque à la Arsène Lupin, aux romans donc de Maurice Leblanc, de Gaston Leroux ou d'Agatha Christie. C'est à dire, des romans policiers dans lesquels les automobiles sont rares et sont un luxe, les liaisons téléphoniques balbutiantes, le rythme moins effréné et plus à la réflexion.
Le Relais d'Alsace est une auberge sise au sommet du col de la Schlucht, ancienne frontière franco-allemande et aujourd'hui situé dans les Vosges. En face, le Grand Hôtel accueille les voyageurs huppés. Tandis que les quelques chambres du Relais sont pour les touristes et les randonneurs de passage. Or, une de ces chambres est occupée depuis plusieurs mois par M. Serge. Il est habillé pauvrement, il passe ses journées en de longues marches dans la montagne, il n'a semble-t-il pas de revenus et doit surtout régler une sévère note. Ce M. Serge étonne quand même les Keller, les propriétaires de l'auberge : sa prestance, sa distinction naturelle, son don pour toutes les langues (des européennes à l'arabe) en auraient plutôt fait un client pour l'hôtel d'en face s'il avait été riche.
Donc, ce M. Serge est bien accepté par tout le petit monde qui gravite autour de l'auberge : les deux très jeunes servantes, l'aubergiste à béquilles coureur de jupons, son épouse qui tient les cordons de la bourse, les clients réguliers comme l'ingénieur du chantier voisin. Il n'a qu'un seul ennemi, le brasseur. Personnage vulgaire et grossier mais plus gros propriétaire de la région et surtout le plus riche. Il a des vues sur Mme Meurice et sa fille tuberculeuse auxquelles M. Serge rend visite régulièrement au cours de ses promenades.
Le jour où Mme Keller finit par lui demander de régler ses dettes, ce qu'il ne peut pas faire immédiatement, un couple de riches Hollandais les van de Laer s'installe au Grand Hôtel en face. Ils se font aussitôt délester de soixante mille francs. Or, M. Serge trouve soudainement les moyens pour payer sa note. Et si c'était lui le coupable se dit l'inspecteur venu de la ville ? Et si c'était lui le Commodore, l'escroc international recherché par toutes les polices, se demande le commissaire venu de Strasbourg ? et nous avec.
On se passionne pour ce roman policier et comme on se range naturellement du côté de M. Serge, on se pose des questions. Qui est le voleur ? Qui sont réellement ces Hollandais ? Qui est Mme Meurice et pourquoi M. Serge vient régulièrement la voir ? Et, au fait, qui est réellement M. Serge ?
Toutes ces questions trouveront réponse dans un final étonnant mais logique brillamment trouvé par Simenon.

J'ai été tellement emballé par ce roman que je lui attribue une note de 4,5 ce qui fait une maigre moyenne de 3 étoiles pour le recueil.
Recueil qui, rappelons-le, s'intitule "Voyages autour du monde". Or, bien que les trois romans qui le composent comportent un terme géographique dans leur titre (Venise, Manhattan et Alsace), on ne peut pas dire que leur thème principal est le voyage. le premier se déroule essentiellement à Paris, le deuxième a pour cadre quelques rues de New York, et enfin, l'intrigue du troisième ne se produit qu'au col de la Schlucht dans les Vosges.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}