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Citations sur La Nuit du carrefour (17)

Maigret fumait, lent, buté, peut-être maussade. Les empreintes relevées dans le champ semblaient prouver que Mme Goldberg avait été tuée d’une balle de carabine, car l’assassin ne s’était pas approché à moins de trente mètres de l’auberge.

C’étaient des empreintes peu caractéristiques de chaussures sans clous, de pointure moyenne. La piste décrivait un arc de cercle pour aboutir au carrefour des Trois Veuves, à égale distance à peu près de la maison des Andersen, de la villa Michonnet et du garage.

Bref, cela ne prouvait rien ! Cela n’apportait aucun élément nouveau et Maigret, quand il émergea sur la route, serrait un peu trop fort le tuyau de sa pipe entre les dents.

Il vit M. Oscar sur son seuil, les mains dans les poches d’un pantalon trop large, une expression béate sur son visage vulgaire.

« Déjà levé, commissaire ? » cria-t-il à travers la route.

Au même moment, une voiture s’arrêtait entre le garage et Maigret. C’était la petite 5 CV d’Andersen…

Le danois était au volant, ganté, un chapeau souple sur la tête, une cigarette aux lèvres. Il se découvrit.

« Vous permettez que je vous dise deux mots, commissaire ? »

La glace baissée, il poursuivit avec son habituelle correction.

« Je voulais de toute façon vous demander la permission de me rendre à Paris… J’espérais vous rencontrer par ici… Je vais vous dire ce qui m’y appelle… Nous sommes le 15 avril… C’est aujourd’hui que je touche le prix de mon travail chez Dumas et Fils… C’est aujourd’hui aussi que je dois payer mon terme… »

Il s’excusa d’un vague sourire.

« De bien mesquines nécessités, comme vous le voyez, mais des nécessités impérieuses… J’ai besoin d’argent… »
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Elle rit.Un rire franc,perlé.Et plus que jamais,elle était parée de ce que les cinéastes américains appellent le sex appeal.
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Lui aussi devenait enfant, comme Mme Michonnet, sous le coup de l'angoisse. Son regard implorait. Il demandait à être rassuré.
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Dommage du mort,qui gâte tout!..Car enfin,un mort c'est un mort et il faut quand même du respect pour cas choses là!...
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[...] ... Quand Maigret rejoignit l'inspecteur Grandjean sur la route, une pluie fine comme un brouillard commençait à tomber. Le ciel, néanmoins, devenait laiteux.

- "Vous vous y retrouvez, vous, commissaire ?

- A peu près ...

- Cette femme joue la comédie, n'est-ce pas ?

- Elle est tout ce qu'il y a de plus sincère ...

- Pourtant ... Son mari ...

- Celui-là, c'est une autre paire de manches. Un honnête homme qui a mal tourné. Ou, si tu préfères, une canaille qui était née pour faire un honnête homme ... Il n'y a rien de plus compliqué ! ... Ca se ronge pendant des heures pour découvrir un moyen de s'en tirer ... Ca imagine des complications inouïes ... Ca vous joue un rôle à la perfection ... Par exemple, il reste à savoir ce qui, à un moment donné de son existence, l'a décidé à s'établir canaille, si je puis dire ... Enfin reste à savoir aussi ce qu'il a bien pu imaginer pour cette nuit ..."

Et Maigret bourra une pipe, s'approcha de la grille des Trois Veuves. Il y avait un agent en faction.

- "Rien de nouveau ?

- Je crois qu'on n'a rien trouvé ... Le parc est cerné ... Néanmoins, on n'a vu personne ..." ... [...]
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Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l’interrogatoire de Carl Andersen. On avait vu tour à tour, par les fenêtres sans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d’assaut, à l’heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l’animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l’apéritif… La Seine s’était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame… Et le poêle qui semblait ronfler plus fort dans le bureau de Maigret. Sur la table, il y avait des demis vides, des restes de sandwiches.
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Depuis longtemps, on n'entendait plus le moindre bruit autour de la maison des Trois Veuves ... Alors les gens jasent ...
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il reste à savoir ce qui, à un moment donné de son existence, l'a décidé à s'établir canaille
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[...] ... On ne voyait plus rien. L'auto à turbocompresseur doublait une charrette de paille, disparaissait à l'horizon.

Maigret faisait la grimace.

- "Il en passe beaucoup, de pareilles ?

- C'est la première ... On dirait qu'elle nous a visés, pas vrai ?"

L'après-midi était grise. Un rideau frémit à la fenêtre de la villa Michonnet.

- "Il y a moyen de coucher par ici ?

- A Arpajon ou à Arvrainville ... Trois kilomètres pour Arpajon ... Arvrainville est plus près, mais vous n'y trouverez qu'une auberge de campagne ...

- Vas-y porter ma valise et retenir des chambres ... Rien à signaler ?

- Rien ... On nous observe de la villa ... C'est Mme Michonnet, que j'ai examinée tout à l'heure ... Une brune assez volumineuse, qui ne doit pas avoir bon caractère ...

- Tu sais pourquoi on appelle cet endroit le carrefour des Trois Veuves ?

- Je me suis renseigné ... C'est à cause de la maison d'Andersen ... Elle date de la Révolution ... Autrefois, elle était seule à se dresser au carrefour ... En dernier lieu, voilà cinquante ans, il paraît qu'elle était habitée par trois veuves, la mère et ses deux filles. La mère avait quatre-vingt-dix ans et était impotente. L'aînée des filles avait soixante-sept ans, l'autre soixante bien tassés. Trois vieilles maniaques, tellement avares qu'elles ne faisaient aucun achat dans le pays et qu'elles vivaient des produits de leur potager et de la basse-cour ... Les volets n'étaient jamais ouverts. On restait des semaines sans les apercevoir ... La fille aînée s'est cassé la jambe et on ne l'a su que quand elle a été morte ... Une drôle d'histoire ! ... Depuis longtemps, on n'entendait plus le moindre bruit autour de la maison des Trois Veuves ... Alors les gens jasent ... Le maire d'Avrainville se décide à venir faire un tour ... Il les trouve mortes toutes les trois, mortes depuis dix jours au moins ! ... On m'a dit qu'à l'époque les journaux en ont beaucoup parlé ... Un instituteur du pays, que ce mystère a passionné, a même écrit une brochure dans laquelle il prétend que la fille à la jambe cassée, par haine pour sa soeur encore alerte, a empoisonné celle-ci et que la mère a été empoisonnée du même coup ... Elle serait morte ensuite à proximité des deux cadavres, faute de pouvoir bouger pour se nourrir ! ..." ... [...]
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Il voulait des réductions... Il nous faisait marcher.... La carrosserie était trop sombre, ou trop claire.... Il voulait bordeaux uni, mais pas trop bordeaux tout en restant bordeaux.... Bref, il a fini par l'acheter à un collègue d'Arpajon... Avouez que c'est crevant, quelques jours après, de retrouver la voiture dans le garage des Trois Veuves.
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