Il y a juste un an, j'ai cédé à l'idéal caucasien : j'ai subi une rhinoplastie, autrement dit, j'ai refait mon nez.
(...)
Je ne dirais pas que je rêve de mon ancien nez, mais je comprends que je lui ai imputé mes échecs sentimentaux (sans ce nez, il m'aimerait). C'est le piège de la chirurgie. Aux laides, elle offre la chance d'un soi plus aimable. Pour les Belles, c'est un signe de détérioration, une tentative maladroite de maintenir la perfection. Un combat perdu. Nous devons apprendre à admirer la Beauté Intérieure, la seule qui compte vraiment. A ce qu'on dit.
A propos de Tamara Drewe
"En tout cas... à porter des trucs aussi serrés par ce temps... elle va se faire une irritation..." (p.28)
Je sais que c'est dur. Des fois, le vie c'est une tartine de merde.
Cher Mr Stringer
Il est totalement inutile de continuer à me soumettre vos manuscrits. Ils vont tout droit à la corbeille. Vous n'avez pas le moindre talent. Laissez tomber. Allez vous faire foutre.
Bien à vous
Nicholas Hardiman.
C'est comme si elle nous cueillait un à un, chacun recevant de plein fouet son rayonnement, son sourire, sa chaleur, son intérêt, le tout en apparence sincère et naturel.
"Ben, elle avait une sorte de gros pif...ça lui allait bien...moi, il me plaisait."
- Je suppose qu'elle est venue ici trier les affaires de sa mère.. mettre la maison en vente... la fourguer à un branleur de banquier...
- Et bien, c'est une belle maison... dans un bel endroit.
- Bel endroit, oui !! Pas de magasin, pas de bus, pas d'école, pas de poste, plus de communauté ! Juste un tas d'immobilier bien astiqué à prix prohibitif. Regardez ça ! Un cottage en carton-pâte ! Ils suspendent des foutus paniers ! Étrangers ! Salauds de riches !
- Vous préférez un village de salauds de PAUVRES ! C'est ça ?.. comme dans le temps... frissonnant devant des feux de bouses.
Mon problème à Stonefield, c'est le luxe, le confort insolent. Il y a quelque chose de profondément corrupteur dans ces oreillers en duvet, ces draps de percale, ces fauteuils profonds, ces feux de bois, ces chaises longues voluptueuses dans des coins ombragés, la nourriture exquise et le vin. Tout ça met mal à l'aise. Est-ce qu'un écrivain vivant comme un coq en pâte peut espérer la visite de sa Muse ?
(...)
Bon, Stonefield a ses points positifs : l'isolement, le vrai silence et à juger par mon dernier séjour ,personne ici que je ne puisse ignorer gaiement. Des confrères en écriture issus des classes moyennes, plus de trente-cinq ans, discrets, ni indigents ni défavorisés, comme à Londres. Autrement dit, absolument personne pour vous culpabiliser.
C'est merveilleux, Nick est de bonne humeur. La différence entre Nick ce matin et ce soir est extraordinaire. Il est comme ma brosse à dents électrique après rechargement.
Etrange, le genre de regard qu'une jolie femme s'attire.