Trouvé une fois encore à Québec , j'ai eu envie de me procurer ce recueil rien qu'en le feuilletant. Je me suis rendue compte ensuite qu'il était la dernière oeuvre d'un triptyque poétique.
Tout en introspection, il développe un thème tout au long des saisons, celui du soleil, " astre insaisissable". Désiré, recherché:
" cet élan de paix
qui me prend
quand je rêve
et reconnais
le nid que le soleil s'est fait en moi"
Mais le soleil peut aussi se dérober, créer le manque:
" le soleil
se cabre à la moindre bourrasque
puis rentre dans son trou"
Les images sont parfois assez hermétiques, mais toujours attractives, dans leur étrangeté. L'ensemble des poèmes crée une atmosphère mélancolique, la mort apparaissant souvent. le poids d'angoisse et de tristesse peut prendre le lecteur à la gorge. Cependant, l'originalité des textes retient l'attention.
Une impression finale quand même plus sombre que solaire...
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il y a des jours
où le besoin
d'une clairière
se fait pressant
la paix
naît d'une plantation
de mélèzes
dans un matin de bruine
qui secoue ses eaux
je laisse
dormir cette image bienveillante
que j'enveloppe
d'une peau cousue
de cris de corneilles
dans la beauté du froid
je prends une lampée de clarté
celui qui s’incline
qu’il se relève
de son astre
et prenne le nom d’un lac
j’entends dans mes gènes
des brassages de fougères
des grincements d’os
glissent innocemment
dans les joints
qui scellent
nos atomes résignés
par capillarité
mes tissus
se soulèvent :
le temps n’est rien
c’est la lumière qui bouge
la lenteur est un dieu
qu'on enterre
avec ses échos
c’est armé d’une nouvelle blessure
que j’ouvre les yeux