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Citations sur Shosha (20)

L’histoire du monde est un livre dont on ne peut feuilleter les pages en arrière. On ne peut jamais revenir sur ce qui a été lu. Mais tout ce qui a été existe encore.
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Toutes mes faiblesses et tous mes égarements proviennent de ce besoin que j’ai d’être assolement libre. Cette prétendue liberté a fait de moi un esclave.
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Le temps est un livre qu'on ne peut pas feuilleter en arrière.
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– Mark, de toutes les erreurs que nous les Juifs avons commises, la plus grave c’est que nous nous sommes bercés de l’illusion – et plus tard nous avons à notre tour berné aussi d’autres peuples – que Dieu était miséricordieux, qu’il aimait ses créatures et détestait les méchants, et que nous nous sommes laissés endormir par tout ce que nos saints hommes et nos prophètes – de Moïse à Chaïm Chafetz – ont prêché. Les Grecs de l’Antiquité, eux, n’ont jamais nourri cette illusion, c’est ce qui a fait leur grandeur. Tandis qu’ils accusaient les autres nations d’idolâtrie, les Juifs servaient eux-mêmes une idole de justice. Le christianisme est le résultat de ce vœu pieux. Tout sauvage qu’il est, Hitler est en train d’essayer de réveiller le monde et de lui montrer que tout cela était faux, mais – oh ! encore ce téléphone ! Le soir de Yom Kippour ! (p. 197)
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J’étais pressé de rentrer et de me mettre au travail, mais Feitelzohn avait commencé à m’expliquer ses idées sur le « voyage spirituel » qu’il se préparait à organiser. La psychanalyse n’est pas une solution, dit-il. Le patient va voir l’analyste pour guérir – c’est-à-dire pour devenir comme tout le monde. Il veut se débarrasser de ses complexes, et l’analyse est censé l’aider dans ses efforts. Mais où est-il écrit que la santé vaut mieux que la maladie ? Ceux qui prendraient part à son voyage spirituel ne seraient soumis à aucune contrainte. Nous nous réunirions un soir dans une pièce, toutes lumières éteintes, et nous laisserons notre âme s’exprimer librement. On doit accorder à l’homme la possibilité d’avoir le courage de révéler aux autres et à lui-même ce qu’il désire réellement. Les vrais tyrans n’ont pas été ceux qui entravaient le corps (qui est soumis à des contraintes de toute façon) mais ceux qui asservissaient l’esprit. Les prétendus libérateurs ont tous été des asservisseurs de l’âme, dit Feitelzohn.

– Moïse, et Jésus, l’auteur du Bhagavad-Gita, et Spinoza, Karl Marx et Freud. L’esprit est comme un jeu qui n’a ni règles ni lois. Si Schopenhauer est dans le vrai – si la volonté aveugle est réellement la chose-en-soi, l’essence de toute chose – pourquoi ne pas laisser celui qui désire désirer ?

– A quoi sert le seul désir ? demandai-je.

– Où est-il écrit que tout doit avoir une fin ? Peut-être que la fin c’est justement le chaos. Tu connais un peu la Kabbale et tu sais qu’avant qu’il ne crée le monde Ain Sof a réduit l’intensité de sa lumière, et formé un vide. C’est seulement dans ce vide que l’Émanation a commencé. Cette absence divine est peut-être l’essence même de la Création. (pp. 75-76)
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Bashele elle-même était aussi naïve qu'une enfant. Michaël, le cordonnier, disait qu'il aurait été facile de lui faire croire qu'elle pouvait accoucher d'un chaton, et qu'une vache était capable de voler par-dessus un toit et de pondre des oeufs de cuivre.

[Isaac Bashevis SINGER, "Shosha", 1978 - traduit de l'anglais par Marie-Pierre Castelnau-Bay et Jacqueline Chnéour, Stock, 1979 - édition Le Livre de Poche, coll. "biblio roman", chap. I, 1 - page 12]
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Où sont donc parties toutes ces années? Qui s'en souviendra quand nous ne seront plus là? Les écrivains les mentionneront, certes, mais ils mélangeront tout. Il doit bien exister quelque part un lieu où tout est préservé, inscrit jusque dans les moindres détails. Disons qu'une mouche est tombée dans une toile d'araignée et que l'araignée l'a dévorée. C'est un fait universel et un tel fait ne doit pas être oublié. S'il l'était, cela constituerait une tache, universelle, elle aussi. Vous me comprenez?
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Shosha demanda:
- "Arele, tu ne dors pas?
- Non, Shoshele.
- Moi non plus. Chaque fois que je me réveille, je me dis que tout était un conte de fées - toi, le mariage, tout. Et puis je tends la main et je sens que tu es là.
- Il y avait une fois un philosophe qui croyait que tout était un rêve. Dieu rêve et le monde est son rêve.
- C'est écrit dans les livres? demanda Shosha.
- Oui, c'est écrit dans les livres."
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Par la fenêtre, je vis scintiller une étoile, entre deux nuages. De là où j'étais assis j'essayai de la fixer dans ma mémoire avant qu'elle ne disparaisse. Je m'amusai à penser à ce qu'il se passerait si le ciel restait perpétuellement couvert et ne s'ouvrait qu'une seconde tous les cent ans, seul moment où quelqu'un pourrait entrevoir une étoile. Il raconterait ce qu'il aurait vu comme une révélation, mais personne ne le croirait. On le traiterait de menteur, et on l'accuserait d'avoir eu une hallucination. Derrière combien de nuages la vérité se cachait-elle maintenant? Et que savais-je de l'étoile que j'étais en train de contempler? C'était une étoile fixe, pas une planète. Peut-être était-elle plus grosse que le soleil. Qui savait combien de planètes tournaient autour d'elle, combien de mondes existaient grâce à cette étoile? Qui pouvait se représenter le genre d'êtres qui y vivaient, quelles plantes y poussaient, quelles pensées y avaient cours? Et il y avait des milliards d'étoiles fixes comme celle-là dans notre seule Voie lactée.
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J'étais un personnage anachronique à tous points de vue, mais je l'ignorais ; de même que je ne savais pas que mon amitié pour Shosha, la fille de nos voisins, Bashele et son mari Zelig, avait quelque chose à voir avec l'amour, cela se passait entre des jeunes gens mondains, qui se rasaient la barbe et fumaient des cigarettes le jour du shabbat, et des filles qui portaient des corsages à manches courtes et des robes décolletées. De telles sottises ne pouvaient concerner un écolier de sept ou huit ans issu d'une famille de hassidim.
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