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Dans le roman dystopique *Avec joie et docilité*, l'auteure nous transporte dans une Finlande alternative où la société est scindée en deux castes féminines : les Eloïs, dédiées au plaisir des hommes en santé (les virilos), et les Morlocks, des femmes plus autonomes, marginalisées et stérilisées. Cette division reflète une domestication systématique des femmes, réduites à l'état de créatures dociles.

L'histoire se déroule dans un monde où la stabilité sociale est primordiale, au point de bannir tout plaisir ou addiction, sauf pour les plaisirs charnels, transformant la femme en un outil au service de l'homme.

La narration du roman est riche et variée, alternant entre introspections personnelles, correspondances, travaux scolaires et documents fictifs, qui ensemble, construisent le fondement de cette société imaginaire. Cette diversité narrative confère un dynamisme certain à l'expérience de lecture.

Le personnage de Vanna, une Morlock se dissimulant parmi les Eloïs et dotée de synesthésie, est particulièrement marquant. Sa perception des émotions à travers les odeurs est finement dépeinte. J'ai particulièrement apprécié la description de l'anxiété et du désespoir, symbolisés par l'image d'une eau sombre montant dans une cave. Cette image me semble d'une justesse saisissante.

De mon point de vue, la première partie du roman, riche et immersive, contraste avec une seconde partie qui, bien que captivante, semble trop focalisée sur la culture illicite des piments. En effet, alors que j'ai dévoré la première partie, j'ai dû me parler à quelques occasions pour poursuivre ma lecture de la deuxième partie. Malgré cela, la lecture demeure globalement agréable et stimulante.
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J' ai lu ce roman après 1984. Je n' aurais peut-être pas dû.
En effet, l' auteur évoque un monde dystopique totalitaire où les libertés n' ont plus trop court. Et justement, pour moi, c'est finalement très secondaire. le roman parle bien plus de piment que de dictature, de quête quant à sa soeur, mêlant les sujets et les genres sans approfondir le monde qu'elle a créé. J' aurais aimé en savoir plus sur les "morlocks", la situation des hommes, que l'auteure creuse et développe davantage. le quotidien réel.
L' héroïne n' est pas à sa place dans ce monde mais est complètement passive, si ce n'est qu'elle se "drogue" au piment ; elle ne cherche pas à faire comprendre les choses ni à essayer de changer quoi que ce soit. de ce fait, l' histoire a pas mal de longueurs, à moins d'être fan de piment. L' histoire s'achève d'un coup sans finir vraiment.
Bref, il y avait du potentiel mais cela manquait, à mon sens, d' être développé pour me convaincre totalement.
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En Finlande, il y a les hommes, les Elois (belles et soumises jeunes femmes) et les Morlocks (ces horribles être trop masculins, en marge de la société). Autrefois appelées "femmes", les Elois sont des êtres choisis génétiquement, comme les chiens, pour devenir plus petites, dociles, belles et prêtes à être mariées. Les morlocks sont quant à elles les erreurs génétiques.

Vanna est belle mais intellligente et libre d'esprit : c'est une morlock dans un corps d'Eloi. Personne ne doit le savoir, pas même sa soeur, une parfaite petite Eloi.

L'auteur Finlandais nous livre un roman EXCELLENT qui mèle plusieurs genres et une passion incroyable pour le piment. C'est drôle, intelligent, une très bonne lecture.
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Si vous avez aimé La Servante Ecarlate de Atwood, et les Femmes de Stepford de Levin, vous devriez à priori aimé ce roman de Sinisalo. Enfin, vous serez probablement comme moi, un peu révoltée et choquée par l'ambiance totalitaire, mais vous devriez y trouver grand intérêt à le lire.
L'auteure nous décrit, sous forme d'uchronie dystopique, comment la société Finlandaise, puis la science (suivi des expériences de Dmitri Beliaiev), ont contribué à développer une sorte de femme docile et charmante comme un animal domestique. La femme se divise alors en deux catégories : les Eloïs (qui doivent se marier et s'accoupler) et les Morlocks (qui seront stérilisées et devront travailler). Je vous laisse soin de lire ce roman pour réaliser ce que cela signifie…

L'auteure va mélanger Journal Intime, récit, et « Histoire » pour agrémenter son roman qui évolue entre le polar (une quête, une soeur disparue, un trafic de drogue), la dystopie, la botanique et le fantastique (les effets hallucinogènes de la capsaïsine qui ouvrent plus que des chakras). Mais surtout la condition de la Femme qui sera maîtresse de l'ensemble :
« Beaucoup de virilos tiennent leur femme soigneusement cloîtrée entre quatre murs. » Les virilos ont absolument tous les droits sur leurs épouses. TOUT ! Elles sont dressées pour être plus docile qu'un animal domestique. « Eloï : sous-race du sexe féminin, active sur le marché de l'accouplement et vouée à favoriser par tous les moyens le bien-être du sexe masculin. » Nous aurons même droit à un extrait de guide pour éduquer les Eloïs : « Lorsque vous donnez un ordre, attendez que l'éloï réagisse et, si elle se comporte de la manière voulue, récompensez-la immédiatement. » Avec une friandise si elle est gourmande, des fleurs, un bijou, une caresse dans les cheveux ou une petite tape sur les fesses. Oui oui comme nous faisons avec nos chiens… Je vous laisse soin d'imaginer le reste ou mieux, de lire ce roman…


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La morlock que je suis à été conquise par ce petit roman dystopique, plus sérieux qu'il n'en a l'air. Moins vrai que nature si on pense au sort de certaines femmes dans le monde.
C'est le lot des dystopies qui ne sont jamais que des caricatures de nos sociétés.
La sexualité, un droit de l'homme ? C'est bien le seul droit qui semble ici subsister et pour les seuls hommes cela va sans dire, les Virilos.
C'est terrible les dystopies : elles ne sont aussi qu'un revers du miroir, jamais totalement impossibles à réaliser. Jamais si éloignées que ça de la réalité, jamais bien loin des fantasmes de certains.
Il suffit d'entendre certains discours de petits bonhommes pas très gâtés par la nature à l'approche de certaines échéances électorales et qui se verraient bien vengés de leur disgrâce dans un tel État .
Et si on tourne les regards un peu plus loin, ce qui est ici dystopie est en réalité un paradis au regard de ce que peuvent vivre certaines femmes.
Non, décidément la réalité est parfois beaucoup plus cruelle que ce que nous laisse à lire ce gentil roman. Mais c'est aussi ça la littérature : un filtre qui nous laisse lire le monde un peu différemment.
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Une uchronie glaçante et maitrisée !

République de Finlande, 2013. La nation a pris en compte ses erreurs historiques. La stabilité sociale et la santé publique sont désormais les valeurs prédominantes. Elles ne peuvent être mises en oeuvre que si les hommes voient leurs besoins sexuels satisfaits. A ce titre et pour éviter tout refus des femmes, le gouvernement à crée une sous-espèce humaine réceptive et soumise, les Eloïs.

Sélectionnées de génération en génération pour leur docilité, elles sont formées au lycée ménager à une absence de sororité, à la compétition entre elles pour séduire les hommes, aux coquetteries les plus abjectes et aux contraintes quotidiennes les rendant les plus désirables possibles.

Dans ce livre terrifiant, l'autrice reprend les codes sociaux dictés aux femmes d'aujourd'hui, les pousse à leur paroxysme pour en faire un récit nous montrant leur absurdité la plus totale.

A la fois effrayant et réjouissant ! Je recommande !

Lien : https://journaldeborddunelec..
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🪠 Avec une couverture aussi intriguante (très parlante) je me suis dit pourquoi pas ! j'ai donc tenté l'expérience avec ce thriller dystopique.
J'ai accroché à la 1ère moitié mais malheureusement j'ai décroché ensuite😫

🪠2013, la République eusistocratique de Finlande est isolée du monde ...
Elle ne veut pas reproduire ses erreurs historiques.
La santé et la stabilité sociale sont désormais la priorité.
Tout plaisir ou dépendance est interdit ! Café, tabac, alcool etc ... sauf le sexe ...
Le corps scientifique a créé une sous-espèce humaine soumise : les "eloïs" qu'autrefois on appellait les femmes ...
Ces bimbos blondes sont formatées dès la naissance pour se vouer corps et âme à leur futur mari et procréer une descendance malléable.
A l'inverse les "morlocks" (espèce indépendante et intelligente difficilement domesticable) sont stérilisées à la naissance et sont uniquement destinées aux corvées lourdes.
Soit 2 espèces de "fémines" différentes mais tout aussi esclaves...
Les hommes sont partagés en 2 groupes également :
Les "virilos" qui ont tous les pouvoirs
Et les "infras" réduits à l'esclavage.

🪠Vanna est une morlock qui se fait passer pour une eloï ...
Après le décès de ses parents à l'âge de 4 ans, elle et sa soeur Manna rejoignent leur grand-mère en Finlande.
Manna est une pure eloï.
La grand-mère consciente du danger les élève pour qu'elles soient reconnues eloïs toutes les 2 ...
Elles sont aussi différentes qu'elles sont proches l'une de l'autre ...

🪠1 an après son mariage, Manna disparaît...
Vanna ne va avoir de cesse de la rechercher et va rencontrer Jare, un traficant de drogue qui veut s'échapper du pays ...
Pour survivre à cette société implacable, elle absorbe une drogue interdite "la capsaicine", une substance que l'on trouve dans les piments et qui finit par la rendre complètement dépendante ...
Du passé au présent, les chapitres alternent les points de vue de Vanna et Jare tout en étant entrecoupés de lettres que Vanna écrit à sa soeur ainsi que d'articles expliquant cette société totalitaire et eugéniste.

🪠Un roman dérangeant qui fait penser à la servante écarlate mais qui m'a perdue en chemin même si il est brillamment écrit... j'ai trouvé que la seconde partie manquait de piment et en parlait trop 😉
Néanmoins c'est clair qu'il interroge sur la manipulation de masse et la place des femmes dans nos sociétés 🤔
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Le cadre général de ce roman est la Finlande dans les années 2016, qui est devenue un état dystopique où les femmes sont devenues, par manipulation génétique, une sous-espèce d'êtres décérébrés (genre bimbos) dont la vocation est d'être complètement esclaves de leurs maris.

Le livre est structuré en 2 parties qui se déroulent parallèlement :
- l'histoire proprement dite de l'héroïne, Véra qui est une femme "classique" qui doit pour s'intégrer à la société jouer la poupée Barbie. Elle veut retrouver sa soeur disparue et doit gérer sa dépendance à la drogue.
- des extraits de documents qui donnent des éléments pour crédibiliser ce régime eusistocratique Finlandais.

J'ai trouvé l'histoire intéressante, intérêt croissant au fur et à mesure du livre ! Même si, j'avoue ne pas avoir compris exactement la fin, par rapport à sa soeur ...

Par contre, j'ai trouvé que les témoignages sur le régime politique cassaient un peu le rythme ...

Un bon moment malgré tout !
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Je reste quelque peu dubitative suite à cette lecture assez surprenante.

En effet, je m'attendais à une critique engagée sur la cause des femmes dans le monde aujourd'hui et je me suis retrouvée face à des explications très détaillées sur les piments et leurs culture… certes bien documentée sur le sujet, l'auteure fait la comparaison entre l'exploitation de ces légumes et celle des femmes, ce qui m'a laissé complètement désemparée; oui, l'homme cherche toujours à contrôler la nature et à créer les spécimens parfaits quitte à briser les règles naturelles de l'évolution animale, florale et humaine, mais j'ai trouvé que ça manquait quand même cruellement de subtilité et de profondeur. La métaphore est peut être la ou elle ne l'est pas, je ne saurais dire.

De plus, j'ai regretté que l'auteure ait opté pour la simplicité dans l'exposition des règles en vigueur dans ce monde qu'elle a créé, et qu'elle ait dépeint la situation et les circonstances avec des textes cités d'ouvrages réels ou non (comme des passages du dictionnaire ou du code civil) qui nous arrachent à l'histoire tout les quelques chapitres. C'est un monde dystopique terrifiant et mystérieux pour nous lecteurs, dont on ne frôle que la surface même après avoir fini le livre. C'est dommage car le potentiel est bien là.

J'ai quand même beaucoup apprécié la plume de l'auteure par moment, surtout lorsque venait le moment de décrire la synesthésie de la protagoniste. Elle est parvenue à me communiquer images, couleurs et senteurs par les mots, et c'est ça qui fait la beauté de la lecture.
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Roman choral où trois voix alternent,
Elle, censément réduite par son infantilisme programmé au rôle d'épouse de mère et de poupée sexuelle
Lui, qui devrait être l'épaule solide sur laquelle la famille s'appuie
L'Etat qui, bien évidemment nous soigne et nous protège tous.
Comme dans toute bonne dystopie, il y a des opposants farouches à cette dictature qui nous veut du bien.
A rapprocher de le meilleur des mondes pour la planification et le conditionnement, de la servante écarlate pour le statut de reproductrice, de
1984 pour la propagande, on rajoute un clin d'oeil à HG Wells avec les Eloïs et les Morlocks.
Une uchronie sensorielle, la brulure du piment aux lèvres, toutes les lèvres, et une explosion de couleurs et d'odeurs synesthésiques.
« le futur ne s'était pas encore produit, il dormait, d'une innocente pureté, derrière les rideaux du temps, et, quand on les ouvrirait… »

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