Les époux
Maj Sjöwall et
Per Wahlöö décidèrent à un stade précoce que leurs livres feraient aussi fonction d'études de la société suédoise, de ses différences de classes et de la dégradation de son système de protection sociale ; ce roman en est l'illustration.
On y trouve une critique sans ménagement du modèle de société suédois, l'enfer du paradis de la social démocratie, avec la fuite des chirurgiens et médecins, la militarisation de la police, l'appel au lynchage, la médiocrité de la presse, l'aggravation des inégalités, la perte de confiance dans les institutions, la crétinerie des policiers, les violences conjugales, la corruption, la délinquance sexuelle. C'est noir, désespérant, consternant, sans humour, sans détente, sans trêve.
Deux enquêtes distinctes vont se croiser par un hasard invraisemblable et irréaliste. Martin Beck se débat contre la police et ses chefs, les apparences trompeuses, les préjugés tenaces, la présomption de culpabilité ; il y aura même un dialogue philosophique "j'ai tué quelqu'un", "as-tu tué quelqu'un ?", "comment vivre quand on a tué quelqu'un ?"
J'ai sauté pas mal de descriptions, pensées et réflexions qui, à mon sens, n'apportaient rien à l'intrigue.
Roman à message, message rabâché, intrigue bâclée ; les deux enquêtes apparaissent comme un prétexte pour parler d'autre chose.