— J'y arrive pas, Gin. J'y arrive pas, parce que je crois que tes morceaux tout cabossés correspondent exactement à ceux qui manquent pour compléter le puzzle de mon cœur.
Il aime une image de moi, une représentation, un mensonge. Et quand il découvrira qui je suis, il fuira. Comme tous les autres.
C'est ça, notre réalité.
Un nuage de cheveux bruns explose en touffes éparses sur son crâne, son pull la recouvre jusqu'aux genoux telle une toile de tente ayant déjà vécu quatorze tempêtes, beaucoup trop grand pour elle. À moins qu'elle ne soit trop lilliputienne pour le remplir.
Comme un lutin, ou un djinn.
J'y arrive pas, Gin. J'y arrive pas, parce que je crois que tes morceaux tout cabossés correspondent exactement à ceux qui manquent pour compléter le puzzle de mon cœur.
Pour la première fois depuis mon arrivée, je ressens une vraie connexion avec une de ces nanas. En dépit de la plus élémentaire sagesse, mes doigts replacent une mèche pâle derrière son oreille, s’attardent sur sa pommette colorée. Son souffle se coupe sous ma caresse, ses prunelles se voilent de muettes interrogations.
De désir.
L'amour est une garce. La jalousie, une peste.
Entre nous existe un truc qui confine à la magie.
Inexplicable.
Indomptable.
Effrayant.
Incoercible.
Je regrette de ne savoir ni peindre ni dessiner, j'aimerais tant figer sa beauté pour l'éternité.
N’est-ce pas tout l’intérêt de cette aventure ? S’approcher de la flamme et voir si elle nous consume ?
Je ne vais pas t’éliminer parce que tu as joué avec tes atouts : ton corps à damner un saint. Au contraire, j’aurais plutôt tendance à respecter ton culot. Et je te promets que dans des circonstances différentes, j’aurais été plus que partant pour tester les positions du Kama Sutra avec toi.