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Ce recueil contient six courts récits mettant en scène le quotidien des rescapés de Fukushima, après la catastrophe nucléaire et le tsunami qui ont ravagé le Japon en mars 2011.
Le premier récit débute en racontant la catastrophe, le lecteur se retrouve au milieu du chaos, puis le second se passe juste après et ainsi de suite au fur et à mesure que la vie reprend le dessus, que le temps passe et que l'espoir refait surface.
Ce sont de beaux récits authentiques, touchants, réalistes...et terriblement humains.

Le lecteur découvre...
Les silences (en particulier des politiques et spécialistes) qui n'ont pas permis aux survivants de comprendre l'ampleur des dégâts de la catastrophe nucléaire.

Le déni de toute une partie de la population qui ne veut pas se faire du souci pour quelque chose qu'ils ne voient pas (les radiations).
Les drames sous-jacents qui ont détruit des familles entières, aujourd'hui amoindries car amputées de plusieurs de leurs membres... Et les déchirements : certains ont voulu fuir et d'autres rester dans la zone affectée.
Pendant la lecture, nous partageons le quotidien de ces êtres en deuil, leur détresse et leurs doutes. Ils sont terriblement courageux et résolus, dignes et tellement vivants.
Nous rencontrons au fil des récits, des parents inquiets parce que leur fils travaille encore dans la centrale ; un moine qui a vécu le tsunami et en a miraculeusement réchappé. Ce dernier ne sait pas comment aider son père, car depuis ce jour-là, il a perdu la tête et récite des "soutras" en virevoltant sur lui-même toute la journée.

Nous croisons la route de cette jeune mère et de son fils qui se rendent au commissariat pour se soumettre à un test ADN, dans l'espoir de retrouver le père, un pompier disparu ; puis deux amies qui se retrouvent pour la fête des morts, après que l'une d'entre elles ait quitté subitement la région, son retour amenant d'un coup de multiples questions autour des radiations ; enfin un retraité participe bénévolement aux opérations de décontamination... il est gravement malade et se sait condamné.
Le dernier récit nous projette dans le futur lorsque des années après sur la montagne de déchets radioactifs (d'où le titre, "la montagne radieuse" !), un homme organise des visites guidés pour des touristes curieux.
Ce n'est pas un livre lourd à porter malgré la gravité du sujet.
L'auteur nous dévoile la vie de ces gens simples avec beaucoup de poésie et nous découvrons des êtres emplis de sérénité et qui ont une certaine philosophie de vie. Dans cet après-chaos, chacun trouve sa place...pour recommencer à vivre.
Ce sont des récits à la fois tristes et doux, lumineux et sombres...mais la vie est toujours là, bien présente. Il y a des chants de grillons et de cigales, des araignées d'eau, des mantes religieuses qui nous le prouvent...mais aussi un mariage, et beaucoup de solidarité et d'empathie.

Rien d'étonnant, car l'auteur est un moine zen qui vit à 45 km de Fukushima dans le temple de Fukuju où il est veilleur. Il a publié un "Journal de la catastrophe" et "Vivre à Fukushima" pour continuer à informer sur le quotidien des habitants des zones sinistrées.
Connu pour ses nombreux écrits, il a été récompensé en 2001, par le plus important prix japonais de littérature, le Prix Akutagawa pour "Au-delà des Terres infinies" (la traduction du titre original est " Des fleurs dans les Limbes" et vous pouvez le trouver sous ce second titre parfois).
L'auteur explique d'ailleurs dans sa postface, qu'écrire lui est apparu comme un besoin, impossible à refréner...On le comprend après avoir vécu ces événements, rien ne peut être comme avant.

Un livre indispensable pour réfléchir sur les problèmes posés par le nucléaire, à découvrir donc...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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"La montagne radieuse" est un ensemble de récits témoignages qui racontent l'après catastrophe du 11 Mars 2011.



Le 11 Mars 2011 est une catastrophe multiple. Celle d'un séisme, puis d'un tsunami et enfin de l'accident nucléaire de Fukushima. Chacun des narrateurs à vécu ces évènements et ont perdu un ou plusieurs proches. Il essaient de recommencer à vivre dans des préfabriqués.

Le récit est un mélange du présent et de multiples retours en arrière, de personnes qui s'astreignent à essayer de retrouver des vies normales. Un état d'esprit particulier, car ces personnes ont une perception différente des disparus. La fête d' O-Bon est célébrée, elle est appelée fête des fantômes, des morts, des ancêtres. célébration d'origine bouddhique. Une importance est donnée aux animaux, ici aux insectes grillons et une mante religieuse : retour de la nature, retour des âmes des disparus.

"La montagne radieuse" est un récit plein de pudeur du retour à la vie après l'accident nucléaire de Fukushima. Témoignages éphémères de survivants dans un monde transformé.
Lien : http://bookmaniac.fr/2015/12..
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Ecrit par un veilleur de temple de la région de Fukushima, six nouvelles d'ambiances très différentes, toutes articulés autour de la catastrophe de mars 2011:

la première, je traîne ton ombre, réaliste, se passe dans les premiers jours après le tsunami et met en parallèle des réfugiés qui tentent de survivre dans un refuge d'un côté, et un jeune diplômé devenu du jour au lendemain un paria, car il travaille chez Tepco. le tout mis en relation avec la chanson un peu ringarde "minato machi blues".

La dernière, la montagne radieuse,se passe plusieurs décennies après la catastrophe dans une ambiance légèrement science fiction: après le tremblement de terre, le tsunami, et l'accident nucléaire, on apprend que Tôkyô s'est dépeuplée et que le mont Fuji est entré en éruption. Dans cette ambiance apocalyptique, le point de vue des gens à changé sur l'irradiation et des touristes font maintenant le tour des sites d'accidents nucléaires de la planète et viennent visiter les lieux, guidés par les descendants des victimes en espérant se gorger de radiations maintenant considérées comme bénéfiques pour la santé ( je suppose qu'il s'agit d'un clin d'oeil sarcastique aux Tchernobyl tour, circuits de visite de très mauvais goût en Ukraine)

Entre les deux, des récits qui vont en s'éloignant de la date du 11 mars 2011 qui mettent en scène différents aspects de la survie, souvent via les insectes, grillons, cigales, araignées d'eau ou mante religieuse, qui symbolisent la survie acharnée dans cette zone dévastée.
(...)
Ces nouvelles sont plutôt intéressantes par leur point de vue différents: selon le cas c'est l'inondation ou l'irradiation qui est au centre du problème. Les trois premières, les plus proches temporellement de la date fatidiques, sont plus axées sur le tsunami et les ravages immédiats, et pas si éloignées des témoignages dont je parlais au sujet de la bombe A. tant qu'on ne sait pas exactement ce qui s'est passé, ce sont les dégâts immédiats qui priment. La menace nucléaire concerne plutôt les trois suivantes, lorsqu'on prend conscience de la menace invisible, qui elle perdure alors qu'on tente de reconstruire après le passage du raz-de-marée. Il n'y a pas beaucoup de choix: la fuite ou le renoncement.
L'ensemble n'est pas sinistre. mais il est loin d'être joyeux. Je remarque cependant que, discrètement, l'auteur glisse ici et là dans la bouche de ses survivants des remarques assez acides sur le gouvernement et le mensonge. Auparavant il n'était pas de bon ton de contester au Japon les décisions gouvernementales, mais la contestation affleure ici et là.
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Ce recueil regroupe six récits écrits après la catastrophe du 11 mars 2011 alors que l'auteur partageait le quotidien des habitants touchés par le séisme, le tsunami et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Chaque nouvelle est d'une longueur variable, avec en moyenne une trentaine de pages. Certaines nouvelles se passent quelques semaines après la catastrophe et abordent la survie des personnages et de la nature. En effet, les personnages sont endeuillés mais la vie continue. Ils doivent reconstruire, que ce soit les alentours ou eux-mêmes. D'autres nouvelles se déroulent quelques années après, mettant surtout en avant la menace nucléaire et les radiations. La dernière nouvelle, qui donne son titre au recueil, se passe des années après la catastrophe. Les touristes visitent les décharges nucléaires pour se gorger de radiations jugées bénéfiques. Dans chaque récit, les personnages tentent de retrouver une vie normale alors que leur quotidien a été bouleversé. Les récits sont touchants et cachent une critique du gouvernement.
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Genyû Sôkyû – "La montagne radieuse : récits" – Ed. Piquier, 2015 (ISBN 978-2-8097-1075-5)
– six récits traduits du japonais par Anne-Bayard-Sakai et Corinne Quentin (cop. de l'original 2013) – Postface de l'auteur pp. 155-156

Ce recueil réunit six nouvelles ou récits (terme employé dans la postface), illustrant les conséquences du tsunami du 11 mars 2011 qui frappa la région de Fukushima, tsunami aggravé par la destruction partielle de la centrale nucléaire proche de Daiichi. L'auteur nous est présenté (rabat de la quatrième de couverture) comme occupant la fonction de "veilleur du temple zen Fukuju", ayant publié auparavant de nombreux essais sur le bouddhisme, ayant par ailleurs reçu en 2001 le plus prestigieux des prix littéraires japonais.

Toutes ces précisions me rendent quant à moi fort perplexe. Certes, ce recueil contient quelques scènes décrivant fort bien cet impressionnant phénomène naturel du tsunami, comparé non pas à une vague, mais littéralement à un mur ou une montagne qui avance inexorablement en pulvérisant tout sur son passage, provoquant la mort de centaines d'habitants.
Mais la qualité littéraire n'y est vraiment pas, le texte reste très documentaire (ce qui n'est déjà pas si mal, sans doute).

Plusieurs hypothèses : l'auteur rédige d'habitude des textes plutôt documentaires, d'où l'absence de souffle littéraire ? Je ne connais rien à la langue japonaise, mais deux ou trois erreurs manifestes laissent penser que la traduction n'est pas bien fameuse, l'original en japonais est peut-être plus captivant ? Certaines nouvelles sont centrées sur des allusions, des métaphores, des incursions religieuses qui parlent sans doute au public nippon, mais qui ne sont guère compréhensibles pour un lecteur occidental non initié ?

Bref, voilà un livre qui me laisse perplexe, car – surprise – il se relit sans ennui.
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J'ai lu La Montagne radieuse de Genyu Sokyu. Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant pour thème la vie après le tsunami la catastrophe nucléaire de Fukushima.
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J'ai passé un plutôt bon moment avec ce livre, que j'ai trouvé finalement assez philosophique et tout en finesse. Il n'y a pas d'actions à proprement parler, seulement des tranches de vies, des récits du quotidien, mais un quotidien transformé par le désastre qui est survenu le 11 mars 2011.
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Mais j'ai un problème avec les recueils de nouvelles... J'ai beaucoup de mal avec le fait d'aller d'une histoire à une autre. Je suis une grande amatrice de longs romans dans lesquels on plonge durant des heures. J'ai toujours ce sentiment de frustration avec les nouvelles : dès que je commence à entrer dans l'histoire, c'est déjà la fin, et ça, ça m'irrite... du coup j'y suis allée un peu à reculons. Donc même si j'ai aimé le thème général, le format m'a déplu, bien que je comprenne l'envie de l'auteur de balader son lecteur d'un récit à un autre.
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6 nouvelles sur le thème du tsunami et de la catastrophe nucléaire qui a suivi, en mars 2011 au Japon.
L'analyse des réactions des survivants, avertis ou non de l'ampleur du désastre, choisissant de rester ou de fuir Fukushima, est fine, posée, élégante. Une retenue à la japonaise qui n'exclut ni une certaine critique ni un brin d'humour.
Une lecture très agréable.
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Vivre après le tsunami et les accidents nucléaires? Une question polymorphe qui trouve des réponses (ou pas) dans ce recueil de nouvelles.

Avec des narrations qui privilégient les analepses et autres retours dans le temps, le lecteur peut suivre le quotidien de personnages qui tentent de retrouver ou de trouver une voie à travers un univers familier qui a été entamé.

Le souvenir des êtres morts est une présence assez marquantes dans les récits : une bonne partie de ceux-ci se déroulent d'ailleurs durant les festivités d'Obon, fête des ancêtres durant l'été avec une présence importante des insectes et de la nature qui revient, au propre comme au figuré, dans ces vies brisées mais qui tentent de retrouver un chemin perdu.
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Écrire au plus près de l'évènement est un moyen de témoigner aux victimes soutien et compassion, tout comme souvent – c'est lui qui le dit - une nécessité pour l'écrivain lui-même. Dans ces différents récits écrits après la catastrophe du 11 mars 2001, on retrouve la sensibilité de l'auteur et son attachements aux gens. Ce n'est sans doute pas pour rien que le premier récit s'ouvre sur l'évocation d'un chanson de séparation, car tous les personnages que nous rencontrerons ont perdu une femme, un mari, un enfant, un foyer… Nous vivons l'après avec eux, dans leur quotidien difficile (les préfabriqués en place d'une vraie maison, le travail, les radiations, la décontamination), leur vie bouleversée que tous ne parviennent pas à surmonter. Si ces histoires sont sans doute véridiques, l'écrivain n'est pas loin et Genyu Sokyu s'échappe de cette base documentaire, faisant le portrait de femme et d'homme pour qui tant bien que mal la vie continue...
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Ecrites juste après la catastrophe de Fukushima, ce recueil de six nouvelles raconte des histoires toutes plus poignantes les unes que les autres. Il y a eu d'abord le séisme, puis le tsunami et enfin l'accident nucléaire.

Les survivants tentent de vivre avec le souvenir des morts et des disparus. le chagrin et la culpabilité sont mêlés. Il y a ceux qui choisissent de croire les mensonges des autorités et ceux qui préfèrent quitter la région, comme dans "L'araignée d'eau" où une femme ira jusqu'au divorce par refus de réintégrer son domicile.

Dans une autre nouvelle, c'est un petit garçon que sa mère emmène dans un commissariat pour prélever ses empreintes ADN et essayer ainsi d'identifier le papa disparu. Il y a aussi le vieux bonze qui tourne sur lui-même comme une toupie depuis qu'il a compris que sa femme ne reviendrait pas.

Les tentatives de revivre normalement se heurtent également aux cauchemars des survivants qui ont vu la terre les trahir et un mur d'eau prêt à les engloutir. Les cadavres qui flottent au milieu des objets en tout genre ne se laissent pas oublier facilement.

Il y a cependant des forces de vie qui sont à l'oeuvre et poussent des hommes et des femmes à croire à l'avenir. A cet égard la dernière nouvelle à tonalité fantastique et qui donne son titre au recueil est surprenante. Elle montre à quel point l'humain peut avoir l'espérance chevillée au corps.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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