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Citations sur Le pavillon des cancéreux (139)

- Très-très bon cliché ! Très-très bon ! Il n'y a pas lieu d'opérer !
Et la malade reprenait courage : son état n'était pas seulement bon, mais très-très bon !
Or si le cliché était très bon, c'est qu'il dispensait d'en refaire un autre, et montrait de façon indiscutable les dimensions et les limites de la tumeur. C'est aussi qu'il était désormais trop tard pour opérer.
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On sait bien que toute calomnie, une fois lancée, se répand comme la poudre. Ce n'est pas une trace sur l'eau, c'est un sillon dans la mémoire.
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— [...] Au XVIe siècle déjà Francis Bacon avait défendu une doctrine de ce genre sur les idoles. Il disait que les hommes étaient peu enclin à vivre de leur propre expérience et qu'ils préféraient souiller celle-ci par des préjugés. Les idoles, ce sont justement ces préjugés. Les idoles de la race, comme les nommait Bacon, les idoles de la caverne...
[...]
— ... Les idoles du théâtre...
— Et qu'est-ce que c'est que les idoles du théâtre ?
— Les idoles du théâtre ce sont les opinions d'autrui qui font autorité et que l'homme aime à suivre pour expliquer les choses qu'il n'a pas éprouvées lui-même.
— Que c'est fréquent !
— Ou bien celles qu'il a éprouvées mais pour lesquelles il trouve plus commode de s'en remettre à autrui.
— Des comme ça aussi j'en ai vu !
— Les idoles du théâtre c'est encore l'adhésion immodérée aux données de la science. En un mot, c'est l'acceptation volontaire des égarements d'autrui.
— Bien dit ! fit Oleg, ravi. L'acceptation volontaire des égarements d'autrui ! C'est bien ça !

p.595
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Il faut dire qu'elle est bien infectée elle aussi par les préjugés d'école, elle croit dur comme fer, elle aussi, aux méthodes thérapeutiques établies, et je n'arrive pas à ébranler sa foi. D'une façon générale, personne ne s'abaisse à discuter de ces méthodes avec moi, personne ne veut se faire de moi un allié raisonnable. Je dois écouter attentivement les conversations des médecins, essayer de deviner, suppléer ce qu'on ne dit pas, me procurer des livres de médecine — tout cela pour me faire une idée de la situation.
Et tout de même il ne m'est pas facile de décider de ce que je dois faire et de la voie à suivre. [...] Moi je pourrais briser ce cercle, si seulement on voulait bien me dire la vérité !... Mais non, ils ne me la diront pas. [...]
Au nom de je ne sais quel droit (il ne leur vient pas à l'esprit de se demander quel est ce droit), ils décident sans moi et à ma place de m'appliquer ce terrible traitement qu'est l'hormonothérapie. Car enfin, c'est un morceau de fer chauffé à blanc que l'on vous applique une seule fois, et on fait de vous un infirme pour toujours. Et cela paraît si banal dans le train-train banal de la clinique !

Chapitre XXII : La rivière qui finit dans les sables.
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Quel droit ont-ils de parler production et pourcentage quand le matériau qu'ils ont, c'est l'homme vivant ?

Chapitre XIII : Et les ombres aussi…
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Et devant ces yeux,il voyait s’épaissir la complexité de ce monde où il fallait connaître les modes féminines et savoir choisir les colifichet féminins et avoir,face au miroir,un aspect convenable et se rappeler son encolure...Et Vega vivait justement dans ce monde-là,en savait tout et y était à l’aise.
Et il se sentit trouble et découragé.S’il devait aller la voir,c’était maintenant ou jamais.
Mais il ne le pouvait pas.Il avait perdu son élan.Il avait peur.
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Une légèreté printanière les entourait, mais les deux étaient soumis à la pesanteur, leur os et leur chair encore indemmes et leurs vêtements, leurs chaussures, et jusqu'au torrent de rayons solaires qui tombait sur eux, tout les appesantissait, les accablait.
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Un être trop proche de nous ne peut pas mourir tout à fait,et, par conséquent, il voit un peu, il entend un peu, il est présent, il EST. (p.461)
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Cela faisait six mois que je souffrais comme un martyr, j'en étais arrivé le dernier mois à ne plus pouvoir rester ni couché, ni assis, ni debout sans avoir mal, je ne dormais plus que quelques minutes par vingt-quatre heures, eh bien, tout de même, j'avais eu le temps de réfléchir ! Cet automne-là, j'ai appris que l'homme peut franchir le trait qui le sépare de la mort alors que son corps est encore vivant. Il y a encore en vous, quelque part, du sang qui coule mais, psychologiquement, vous êtes déjà passé par la préparation qui précède la mort. Et vous avez déjà vécu la mort elle-même.

Nous avons beau nous moquer des miracles tant que nous sommes en bonne santé, en pleine force et en pleine prospérité, en fait, dès que la vie se grippe, dès que quelque chose l'écrase et qu'il ne reste plus que le miracle pour nous sauver – eh bien, ce miracle unique, exceptionnel, nous y croyons !

Le pavillon des cancéreux portait... le numéro treize. Paul Nikolaïovitch Roussanov n'avait jamais été superstitieux et il n'était pas question qu'il le fût, mais il ressentit une pointe de découragement, lorsqu'il lut sur sa feuille d'entrée : pavillon treize.
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"Tumor Cordis, casus inoperabilis"
Prochka dit, en montrant l'endroit du doigt:
-J'y pige rien! Qu'est ce qu'il y a d'écrit ici?
Kostoglotov plissa les yeux avec une grimace de mécontentement.
-Laisse moi réfléchir...
(...)
- Alors, qu'est ce qu'il y a d'écrit? Demanda Prochkaen reprenant le certificat.
Kostoglotov fit une grimave, sa balafre aussi grimaça:
-Diable si j'y pige quoi que ce soit, dit-il. Les médecins sont devenus si malins qu'il n'y a rien à comprendre.
- Eh bien, bonne chance! Guérissez bien,les gars! Retrouvez vite maison et femme!
Prochkaleur serra la main à tous et, une fois dans l'escalier, il se retourna gaiement et leur fit un signe de la main.
Il descendait l'escalier avec assurance.
Il descendait vers la mort.
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