On voit par-là que ces derniers résultats nécessaires de l’évolution philosophique occidentale [de Jean Scot Érigène, 815-877, jusqu’à Eduard von Hartmann, 1842-1906] affirment, sous la forme de la connaissance rationaliste, ces mêmes vérités qui, sous la forme de la foi et de la contemplation spirituelle, étaient affirmées par les grandes doctrines théologiques de l’Orient (en partie de l’Orient ancien et surtout de l’Orient chrétien). Ainsi cette toute nouvelle philosophie tend à unir à la perfection logique de la forme occidentale la plénitude de contenu des conceptions religieuses de l’Orient. En s’appuyant d’une part sur les données de la science positive, cette philosophie, d’autre part, donne la main à la religion.
La réalisation de cette synthèse universelle de la science, de la philosophie et de la religion (dont nous avons les principes premiers et encore bien imparfaits dans la « philosophie du surconscient ») doit être le but le plus élevé et le dernier résultat du développement intellectuel.
Ainsi sera restaurée la parfaite unité intérieure du monde intellectuel, en accomplissement du testament de l’antique sagesse : « Attache le tout et le non-tout, ce qui s’accorde et ce qui ne s’accorde pas, ce qui est en harmonie et ce qui ne l’est pas, l’un sortant de tout et tout sortant de l’un ». (p. 343)