(...) tous avaient un jour rédigé un poème, un récit, un journal personnel plus ou moins exalté de phrases heureuses. L'humanité était romancière.
Car la lecture ne répond pas à nos questions, mais les éclaire.
Écrire, c'est nous transformer en permanence, une métamorphose incessante, le pouvoir des anciens dieux de l'Olympe.
Littérature et réalité sont des termes incompatibles.
Je ne savais pas encore qu'il y en avait un, bien sûr. Un mystère que j'allais devoir affronter. L'écrivain accepte avec effort les énigmes de la réalité : nous sommes si habitués à en inventer les arcanes que nous finissons par la confondre avec l'imagination. Mais pour toi c'est tout le contraire, lecteur. Reconnais-le : tu souffres de l'anxiété bachique de l'insolite. Le simple fait que les pages futures sont un secret te pousse à avancer. Parce que tu percevais déjà depuis le début de cette chose, qui n'est pas un roman, ni une chronique royale, ni rien qui y ressemble – je trouverai bien un nom pour le définir -, ce que je ne compris que longtemps après : tout au long coule, opalin, profond, le canal du mystère.
Écrire est un travail de sorciers, une alchimie secrète.
« Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue. »
- (...) La littérature consiste à duper. Il nous a assez abusés. Maintenant, c'est notre tour. Défiez-le sur son terrain, monsieur Cabo !
- Un défi...
- Un duel, affirma Neirs.
La littérature est un commerce.....L'un écrit un livre; un autre le vend; un autre l'achéte, le lit et se distrait. Le livre se ferme, se laisse sur l'étagère et la vie quotidienne revient. Point. Il n'y a rien d'autre. Un livre n'est pas un être humain.
J’optai pour mentir en lui disant la vérité (p. 67)