AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 56 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A la lecture de la quatrième de couverture, je ne me sentais pas motivée. La naissance et la mort d'un porc dans un élevage, voilà un sujet qui ne m'emballait guère.
Et puis me voilà embarquée dans cette porcherie, et, contre toute attente, ça se révèle passionnant.
Surtout avec ces deux hommes, Martin, professeur de philosophie et Camelia, chef d'élevage dans une porcherie industrielle à la sensibilité exacerbée, qui se sont reconnus dès la première rencontre alors que cette rencontre était improbable.
Leur véritable amitié est finement dépeinte.
Tant les sentiments que les situations ou les descriptions sont analysés par une plume précise et incisive.
Outre la prise de conscience de l'atrocité de ces élevages industriels, les conséquences sur le comportement humain y sont mises en exergue.
La lecture file, page après page sans que rien ne vienne distraire l'attention, et le temps passe très vite sans la moindre trace d'ennui. Signe d'une véritable écriture et d'un bon roman.
Un livre dans lequel on plonge en immersion totale, qui nous fait lâcher prise avec notre quotidien, qui pose des questions fondamentales et ne nous laisse pas indemne.

Les progrès de l'industrialisation font jouer l'homme à l'apprenti sorcier. Mais où et comment cela finira-t-il ?
Commenter  J’apprécie          260
Le sujet du livre, l'envers du décor d'un élevage industriel de porc, aurait pu être abordé de façon unilatérale, en dénonçant les conditions de vie des animaux et des humains qui y travaillent. le tout aurait donné un très bon livre, puisque l'auteure semble être très documentée sur le sujet. Autant d'un point de vue technique - le fonctionnement de la chaîne de production est décrit de façon détaillée - que social - les conséquences du travail à la chaîne et de la façon dont la vie et la mort d'êtres sensibles est régie de façon productive sur les hommes sont très présentes.

Mais l'auteure est allée plus loin, et c'est ce qui nous permet de tenir sur 450 pages : elle immerge le héros du roman, un universitaire chargé d'enquêter sur un élevage industriel, dans le décor, lui faisant transgresser toutes les barrières, et observe ce que cela suscite en lui, toutes les conséquences que cette immersion ont sur sa vie. Découverte de sentiments forts, reflux de souvenirs, notamment au travers de sa relation avec Camélia, le porcher chargé de l'accompagner dans son "initiation", et avec qui il va nouer une amitié profonde. On sent le héros grandir à chaque page dans la douleur, non sans s'isoler du reste de son entourage.

On traverse également avec lui, au travers d'images récurrentes du quotidien des porcs de batterie, une crise de conscience : faut-il se laisser entraîner par la mécanique de la porcherie, ne plus poser un regard sensible sur les animaux, au risque de perdre une partie d'humanité, ou faut-il garder cet oeil sensible au risque de se faire broyer par la même mécanique?
Commenter  J’apprécie          90

Plaidoyer pour la cause animale, ce roman ? Pas seulement, à mon avis, mais aussi, mais plutôt, réflexion sur la position de l'Homme par rapport à l'animal, voire responsabilité de cet Homme en tant que gestionnaire des biens terrestres, et plus exactement adéquation (ou non) de sa consommation et de ces biens.
Des personnages singuliers et singulièrement intéressants habitent ce roman et sont au coeur de situations plus ou moins tragiques ou burlesques qui nous prennent « aux tripes » ( !) Certaines descriptions particulièrement « gores » sont là, je crois, pour nous faire réagir face à l'inacceptable, cet inacceptable qui mène quand même la société de consommation dans laquelle nous nous perdons.
Je dois avouer que j'ai cru, jusqu'à la page 155, abandonner la lecture de ce roman que je trouvais dur, jusqu'à la limite de l'écoeurement… et si j'avais cédé à ce premier sentiment, j'aurais manqué l'essentiel. Au milieu de cette fange « notre amitié venait de naître au–dessus de la tourbe du dimanche. »(p.165), l'auteure sait nous faire partager les beaux et grands sentiments des « acteurs » - bipèdes et quadrupèdes confondus- de cette « descente en enfer porcin » !
Ce roman que j'ai donc trouvé d'abord très dur, voire à la limite du supportable, est par ailleurs, fort bien documenté, plus que correctement écrit et en dit long du comportement de l'animal le plus élaboré (selon notre genèse judéo-chrétienne). Je le conseillerais à tout esprit curieux, attentif à son rôle de gestionnaire de la Terre ; je glisserais juste un petit bémol pour les âmes sensibles.
Commenter  J’apprécie          90
Impressionnant, dérangeant, interpellant... Un roman qui fait réfléchir et conforte ceux qui pressentent déjà l'horreur de l'élevage intensif dans leur prise de position.
Il n'y a rien à dire d'autre que lire et réfléchir.. et se laisser toucher par cette atmosphère malsaine..
Merci à Isabelle Sorrente pour ce courage !
Commenter  J’apprécie          30
« 180 jours » est une oeuvre très forte qui montre l'envers du décors des élevages industriels, une image plutot déplaisante dans laquelle les animaux sont des unités de productions réduites à des tas de viandes.
La rencontre entre le philosophe parisien torturé et l'opérateur de province rongé par son boulot inhumain constituant à donner la vie pour la reprendre 180 jours après, est belle.
Tout sonne ici juste et Sorente parvient à « humaniser » le sort d'animaux dont la souffrance est niée au motif du profit.
Certaines passages dérangent, c'est le but et viennent vous hanter comme on les devine hanter le sommeil des protagonistes ayant assisté à des scènes d'abattage à la chaine.
Et si « 180 jours » contribuait à vous rendre végan ? Peut-être.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (168) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}