Pétrichor : L'odeur de la terre mouillée

Expiation ou catharsis ?

Voilà un scénario qui fera frémir les amateurs d'intrigues macabres. Ne vous y trompez pas, si l'auteur prend le temps, jusqu'à la moitié de cette nouvelle, de nous situer et de dérouler un drame familial comme il y en a tant, c'est pour mieux nous surprendre en creusant ensuite la couche crasseuse de l'âme humaine.
Un cocon familial rassurant, des personnages que l'on arrive à plaindre – enfants en tête -, et une menace, un mal qui rôde, mais qui ne vient pas forcément d'où on aurait pu l'attendre. Lorsque la curiosité d'Hugo l'incite à braver les interdits, tout s'enchaîne. C'est noir, triste, glauque, et abondamment sanglant, tout pour rassasier les esprits torturés qui refrènent leur goût pour la violence.
Une fin toute en nuance, grave mais juste !

La subtilité de Frédéric Soulier se confirme une fois de plus avec Pétrichor. La richesse de son vocabulaire, autant soutenu, vieilli, que familier, s'accorde intimement avec l'atmosphère poétique qu'il se plaît à dépeindre… puis à chambouler. Partisan avoué du chaos, l'auteur sait que c'est le meilleur moyen de faire émerger les secrets de la terre mouillée, à commencer par les émotions de ses lecteurs. Pari réussi !
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