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sur 136 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Paul, ce mal-épris, s'y prend mal avec les femmes. Il n'y peut rien, il a beau faire, il est moche, d'après lui y a que les beaux qui ont droit à l'amour. Paul est frustré. Travail routinier, vie solitaire, enfance malheureuse. Il n'a pas été aimé, il est laid au-dehors, et en-dedans ce ne sera guère plus brillant. Quand Mylène emménage sur le même palier, Paul en tombe amoureux illico, et entreprend de séduire la jolie jeune femme. Il pensait avoir fait le plus difficile, le râteau est d'autant plus cruel.
Désespéré, Paul se rabat sur Angélique, une nouvelle collègue. Pas super-jolie, pas super à l'aise dans son corps tout en rondeurs qui attire les regards des mâles, pas super confiante en elle. La proie idéale.
Parce que cette fois, il n'est pas question d'amour, mais d'obsession, de possession, de manque à combler. Paul la veut, il l'aura.
Mieux vaut être seule que mal accompagnée, Angélique le sait parfaitement, pourtant elle cède. Besoin d'affection, de sécurité, de ne plus être seule entre sa mère et son petit garçon, peu importe la raison. Après tout, peut-être que Paul sera quand même quelqu'un de bien, si elle arrive à s'en faire aimer.
Mais non. Il se met à régenter sa vie, à être verbalement désagréable, odieux. Il sait que ce n'est pas bien, qu'il n'a pas le droit de se comporter comme ça, mais il n'arrivera pas à éviter le drame.

Sur le thème de l'emprise et de la violence conjugale, l'auteure nous immerge dans l'esprit tourmenté d'un homme mal dans sa tête et dans son corps. A son idée fixe que sa laideur est la cause de son malheur, se superpose la question de savoir si on est capable d'aimer quand on ne l'a pas été dans l'enfance.
Si le personnage de Paul ne provoque aucune empathie, celui d'Angélique est plus attachant, même si je n'ai pas arrêté de me demander pourquoi elle se laissait piéger. Manipulation d'un côté, soumission de l'autre, il n'y a en tout cas pas d'amour véritable dans cette histoire.
Malgré un style trop haché pour moi, un premier roman plutôt réussi, qui dérange et interpelle.
En partenariat avec les Editions Calmann-Lévy via Netgalley.
#LeMalépris #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Souvent je sais à peu près ce que je vais rédiger pour critiquer un livre que je viens de lire. Pour ce livre, je suis un peu hésitante.
Dans la mesure où j'ai repensé à cette lecture, je pense que ce roman a de la valeur (un bon livre n'est-il pas un livre qui vous poursuit ?). Toutefois il m'a laissé un certain malaise d'où mon hésitation à rédiger une critique positive.
Au début, la romancière nous raconte le quotidien plutôt banal de Paul, homme seul et encore jeune, souffrant d'une apparence disgracieuse. Cet anti héros exerçant le métier de postier a un physique ingrat mais un bon fond. Laid à l'extérieur mais beau à l'intérieur comme on dit. Aussi le lecteur a de l'empathie pour lui, espère que cet homme va rencontrer l'amour qu'il recherche.
Et justement cet homme tombe très amoureux de sa nouvelle voisine, Mylène, qui se remet à peine d'un chagrin d'amour. Habilement, Paul va se rapprocher de cette très belle jeune femme blonde qui semble pourtant inaccessible. Ils se retrouvent chaque soir après le travail. Va-t-elle céder à Paul ? Peut-être…
Mais Mylène ne fera que passer. C'est une autre femme Angélique, une collègue postière plus « ordinaire » a priori, qui va rentrer dans la vie de Paul et le révéler sous un jour inattendu.
Et c'est là que je me suis trouvée frustrée car ce roman explore deux thèm,es qui auraient à mon sens mérité deux romans différents. le thème de la laideur, peu exploité dans la fiction, n'est qu'ébauché dans ce livre car le thème de la violence masculine prend très vite le pas.
Paul n'est plus tant un homme laid (qui cependant parvient à séduire) qu'un homme violent. La laideur morale prend le pas sur la laideur physique sans transition. Aussi, le personnage de Paul devient insaisissable. Et le thème de la beauté intérieure en contradiction avec la laideur extérieure est abandonné alors qu'il était une piste intéressante en soi.
Par ailleurs, la question des violences masculines, au coeur de nombreuses fictions actuelles, me semble toujours traitée d'une façon caricaturale, trop simpliste. La femme pure victime innocente et l'homme monstrueux, toujours ce même schéma sans nuances devient lassant même s'il correspond à une réalité. Ce point de vue est certes très personnel.
L'intérêt de ce livre est toutefois de montrer le cheminement de deux personnages à qui la vie n'a pas souri. Angélique, mère célibataire, femme idéaliste un peu naïve au physique pulpeux, attire des hommes peu respectueux de sa personne mais elle va parvenir à modifier son image, à reprendre sa vie en mains. Paul, quant à lui, accepte de reconnaitre sa violence et de se soigner pour devenir un homme plus apaisé.
Tous deux veulent changer. Lui veut faire mentir l'atavisme familial, maitriser ses pulsions mauvaises. Elle, veut devenir autonome, se défaire de son image d'objet sexuel à la merci des hommes. Se retrouveront-ils à la fin du livre ? Au lecteur de le découvrir.

En conclusion, ce livre dense, plutôt bien écrit n'est pas inintéressant. Il est même assez prenant, surtout au début car la fin est un peu confuse. Bénédicte Soymier a l'art de saisir ses personnages, les rendre vivants, réels. Enfin, le vécu de Paul et Angélique ne peut laisser indifférent. Mais ce roman m'a aussi dérangée et parfois agacée sans que je sache vraiment expliquer pourquoi.
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Lecture en demi-teinte.

J'ai apprécié la finesse de l'analyse et l'intelligence qui sait raconter la psychologie des personnages. L'auteure, @au.fil.des.livres, écrit avec un certain talent le monde intérieur de ses êtres tourmentés qui ne savent que souffrir, ne sachant ni s'aimer ni aimer. Elle dessine très bien leurs portraits.

En revanche, il m'a semblé qu'elle tournait un peu en rond. Bénédicte Soymier ne finit pas de nous raconter les tourments intérieurs de Paul sans qu'il n'y ait plus rien de nouveau à en dire. le texte devient donc répétitif, lassant.

Quant à l'écriture, percutante parfois, elle perd de sa qualité et de son intérêt quand elle se contente d'enchaîner les mots, sans construction, sans sujet ni verbe. le style, trop employé, n'est plus en phase avec le récit. Il ne booste pas mais ennuie. Il tombe à plat. Dommage.

Ceci étant dit, Bénédicte Soymier signe ici un premier roman intéressant qu'il faut lire pour son sujet.
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Le titre est bien trouvé de ce premier roman instructif pour dire la torture du coeur maltraitant, la souffrance du bourreau et les failles de ses victimes. Paul est le mâle-épris, le frustré laid, l'homme à l'enfance détruite. le livre se divise en trois parties et se décline en trois temps du déclenchement au passage à l'acte jusque la tentative de réparation de l'agresseur : le devenir de l'homme violent qui tabasse, enferme, exige, rabaisse, force…
La démonstration est irréprochable et juste, peut-être à l'excès trop décortiquée pour moi. Les mots sont hachés, répétitifs, et se multiplient, s'ajoutent pour s'assurer de bien expliquer, transmettre le suc, l'essence du fiel malade dont sont porteurs chacun des antagonistes, chacun dans son rôle, celui qui frappe, celle qui reçoit, une autre qui prépare, alimente le terrain…Aucun regard n'est jugeant et pourtant parfois la voix narrative, sous la forme d'un italique et d'une adresse directe, s'en prend directement à Paul, le provoque, le surprend, ne lui laisse aucun répit pour ne surtout pas laisser se planquer les sensations acides et brûlantes de Paul, agresseur traqué par son propre ressenti, ici exacerbé par cette voix-conscience intraitable.
Le point de vue est intéressant, pertinent, et indéniablement très juste, oui admirablement démontré. Il m'a manqué l'élan fictionnel, l'envol d'une écriture, la richesse d'un imaginaire pour accrocher davantage tout en reconnaissant à ce premier roman une belle volonté, une démarche, comme un vécu peut-être digéré qui a encore besoin d'être entendu et reconnu. Ce livre dans ce sens est selon moi courageux, indispensable pour mieux saisir tous les enjeux, les nuances, les blessures traînées, étouffées, ravalées à l'origine des frustrations incendiaires et assassines. Et sa valeur réside, paradoxalement, dans cette démonstration brillante.
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Je dois avouer que le début de ce roman m'a laissé perplexe. du mal à accrocher à l'écriture, à l'histoire. Puis la seconde moitié du roman m'a emporté.
J'ai détesté Paul, les mots, les phrases, les gestes, tout chez lui m'a mis en colère. J'ai trouvé Angélique touchante surtout dans les dernières pages. C'est un court roman un peu inégal entre première et seconde partie.
J'aurai aimé que le lien avec son père soir abordé plus en profondeur ainsi que le lieu où se trouve Paul à la fin.
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Etonnante la couverture de ce livre ! le nom de l'auteur écrit en gros caractères cache un peu le titre du roman. En cette époque où l'on parle beaucoup de violence dans les couples, ce livre nous fait découvrir la vie amoureuse de Paul, le laid, l'enfant qu'on a mal aimé et qui n'a pas vraiment appris à aimer ! On voudrait croire que sa vie sera différente après l'expérience désagréable qu'il a vécue et son séjour en clinique, mais on reste sur sa faim ! On souhaiterait une suite à ce roman un peu trop pessimiste. G
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Paul est un homme sans beauté, fade, de ceux que les femmes ne regardent pas, qu'elles évitent même, en tous les cas qui n'inspirent pas l'amour. Paul est un homme rempli de rancoeur, de rancune. Paul est seul. Mais quand Mylène vient s'installer sur son palier, Paul se prend à rêver. Il parvient à tisser des liens d'amitié puis à créer une véritable proximité avec la jeune femme. Au point de la séduire. Pour une nuit. Une nuit sans lendemain qui brise leur amitié car Mylène coupe tous les ponts avec son voisin. Alors Paul ressasse, Paul attise sa haine. Jusqu'au jour où il rencontre Angélique. Paul tombe amoureux, Angélique cède. Ils vont s'installer ensemble. Mais Paul devient très vite jaloux, méfiant, méchant. Jusqu'à l'irréparable.

Dans ce premier roman Bénédicte Soymier explore les liens d'un couple, faits d'emprise et de soumission. On ne peut pas réellement parler d'amour entre ces deux êtres qui auraient pu se consoler mutuellement de leurs souffrances mais qui, au contraire, s'enfoncent dans une relation destructrice. Paul s'enlise dans une jalousie morbide, se voyant reproduire les gestes de son père, englué dans un passé traumatisant. Angélique s'enferre dans cette relation toxique, elle pour qui l'amour n'a bien souvent consisté qu'à donner son corps à des hommes qui l'ont rejetée.

J'ai trouvé très intéressant que l'auteure sonde l'esprit de Paul, qu'elle nous donne à voir de l'intérieur le mécanisme qui le pousse à agir de la sorte et que sans jamais lui trouver d'excuses elle apporte des clés à son tempérament violent qui s'éveille et se déploie tout au long du roman. Très intéressant aussi le fait qu'elle choisisse que ce soit lui qui décide de s'éloigner afin d'essayer de reprendre pied.

Si les personnages n'ont pas éveillé chez moi une grande empathie, l'analyse qui est faite de leurs comportements semble très juste et c'est ce côté décryptage qui a retenu mon attention aussi bien du côté de Paul que du côté d'Angélique.

J'ai parfois été un peu gênée par le côté répétitif de la narration qui parait tourner un peu en rond pour nous raconter les vies de Paul et d'Angélique, mais globalement j'ai trouvé le parti-pris très original et la façon d'arriver à ne pas rendre Paul sympathique tout en permettant au lecteur de le comprendre très réussie.
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Paul est laid, petit et chauve. Employé modèle des Postes, c'est un perdant qui mène une vie médiocre. Aîné de sa famille il a encaissé la violence de son père pour protéger ses soeurs et son frère et a pallié aux manquements de leurs parents. Il vit seul. Quand Mylène, sa voisine de palier, avec qui il a eu une histoire d'un soir le rejette, Paul se sent piétiné. Frustrations et rage l'envahissent et Paul commence à nourrir une véritable obsession pour Mylène.

Par dépit, pour effacer Mylène, il jette son dévolu sur Angélique, une collègue qui dégage une sensualité qui attire tous les regards masculins. C'est une femme pulpeuse, un brin naïve, provocante dans sa façon de s'habiller. En mal d'amour, elle élève seule son petit garçon et a aussi vécu une adolescence douloureuse. Angélique accepte de vivre avec Paul pour ne plus être seule avec son fils. Généreuse, elle pense pouvoir aider Paul à chasser ses démons.

Mais lorsqu'il va basculer dans la jalousie, Paul va perdre tout contrôle. Il ordonne à Angélique d'arrêter de travailler et de s'habiller autrement. Il devient violent physiquement et verbalement multipliant les humiliations. Il a honte de devenir comme son père mais est dans l'incapacité de se contenir, la seule personne à qui il puisse se confier est sa jeune soeur Émilie qu'il a protégée de la violence de leur père dans leur enfance.

C'est l'histoire d'un engrenage, d'une emprise, d'une manipulation, l'histoire d'un couple formé par deux êtres en mal d'amour, victimes de leur passé, de leur enfance ravagée. C'est l'histoire de la transmission de la violence subie dans l'enfance, de la violence faite aux femmes. le style est vif avec des phrases courtes pour traduire la violence de Paul pour ensuite devenir moins percutant dans la dernière partie. Malgré un début un peu long, j'ai lu ce roman d'une traite. J'ai apprécié que Bénédicte Soymier ait pris le parti de nous faire ressentir la souffrance de cet homme et ait eu l'idée d'intercaler dans le texte des phrases en italique, reflet d'une petite voix qui interrompt les pensées de Paul. Elle dissèque tellement bien le mal-être de Paul que ce roman m'a parfois mise mal à l'aise. Face à Paul elle met en scène une Angélique à la personnalité très attachante. Mon plaisir de lecture a cependant été un peu terni par le fait que j'avais déjà lu un certain nombre de romans sur le même thème. Un premier roman d'une auteure que j'aurai plaisir à relire sur un autre sujet que celui-ci.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Comme vous l'aurez vu je ne me permettrai pas de mettre de note à un livre que je n'ai pas fini.
La raison pour laquelle je ne l'ai pas terminé ( ce que j'ai ressenti) des phrases courtes, Un enchaînement de texte qui ne m'a pas permis de me plonger dans le roman. J'avais lu les avis et lu la 4ème de couverture et l'histoire me tentait. Malheureusement cela ne l'a pas fait pour moi. Je réessaierai plus tard j'en fais un point d'honneur car je n'aime pas abandonner, mais je n'étais peut-être pas dans le bon mood. Je ne remets pas en cause le talent de l'autrice qui est indéniable. Mais comme on le dit, on ne peut pas plaire à tous le monde.
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Cher Paul,

Pauvre de toi. Tu es si laid et si mal habillé. le plus terrible c'est que tu en souffres. Tu as été moqué, ignoré, rejeté quand tu n'aspirais qu'à être aimé… Est-ce qu'il t'était possible alors de ne pas renfermer cette rage ? de ne pas transformer cette souffrance en violence ? de ne pas devenir le monstre que tu te répugnais à être ? le mal-épris. le mal est pris.

Je n'ai pas la réponse à ces questions, même après avoir lu ton histoire. Tes histoires. Tes tentatives d'histoires. Elles nous sont racontées de manière très juste. Elles sonnent vrai. J'y ai vraiment cru. La première partie surtout, que Bénédicte Soymier ton auteure, nous a confié lors d'un @vleel_ touchant avoir été initialement une nouvelle, est particulièrement aboutie et puissante. J'ai été mal à l'aise, j'ai eu pitié, j'ai eu peur. Puis j'ai eu mal pour toi. Alors j'ai pu comprendre que cette relation ait entaché les suivantes sans que tu n'aies pu le contrôler.
La force de ce roman, c'est bel et bien ça : tu n'as rien pour toi, on pourrait te haïr, mais la peine remplace la pitié et on te plaint. C'est un choix courageux que d'avoir fait un roman autour de toi, et une jolie réussite qui rappelle que l'humain, ni bon ni mauvais, est toujours fait de nuances de gris.

Ce que j'ai vraiment aimé, c'est que tu m'as laissé la place que j'avais envie de prendre face à toi. J'ai pu me l'approprier, chercher à te comprendre quand peut-être, certains, iront même jusqu'à t'excuser. Dans tous les cas, tu donnes surtout envie qu'on t'aide et par analogie, qu'on fasse attention à tous les êtres d'aujourd'hui, Paul de demain.

Ne doute jamais que tu mérites le bonheur,
Céline
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