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sur 4724 notes
C'est un graphique qui nous raconte l'histoire du père de l'auteur tel un testament précieux de cette période noire de notre histoire.
Ce n'est pas que le récit de l'histoire de cette famille polonaise qui va tout faire pour s'en sortir et vivre, c'est aussi la relation d'un père et son fils totalement en décalage de leur réalité et le témoignage d'un homme qui malgré sa liberté retrouvé n'est jamais vraiment sorti de cette période qui l'a marqué à jamais.
Et comment ne pas l'être au vue de la période du nazisme qui est décrite et conté.
J'ai lu pas mal de livre sur cette période mais celui-ci nous apporte un éclairage nouveau sur la montée du nazisme, comment les gens ont déjà dû se débrouiller pour vivre avant et le après comment même en sachant ce qui se passait on a encore stigmatiser les juifs.
C'est un beau témoignage et un très bel hommage à toutes les populations martyrisées durant cette période, on a tous un devoir de mémoire et c'est un ouvrage fort qui porte ce devoir au plus haut point.
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Comme l'an passé, je me joins à la  lecture commune autour de l'Holocauste initiée par Passage à l'Est & Si on bouquinait. 

Maus s'est imposé à moi à l'occasion de plusieurs coïncidences récentes. Au MAHJ l'exposition Si Lewen : La Parade a été l'occasion de voir et écouter Art Spiegelman qui a édité La Parade et qui introduit et commente l'exposition. j'ai le plaisir de l'écouter sur plusieurs podcasts de RadioFrance. Plus récemment, la polémique de l'interdiction de Maus dans les écoles du Tennessee et certaines réfexions étranges comme celle de Whoopie Goldberg a relancé l'intérêt pour cette oeuvre. 

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Je lis assez peu de Romans graphiques ou de BD. Je ne me sens pas qualifiée pour commenter le graphisme (N&B, impressionnant) ou le parti pris de donner des têtes d'animaux impersonnelles aux personnages, seules des petites lunettes permettent de reconnaître Vladek (le père d'Artie). 

Deux sujets m'ont particulièrement intéressées :

-le déroulement de l'histoire qui conduit les parents d'Artie dans les camps, et la vie quotidienne avec les débrouilles que Vladek "organise" pour survivre. Si une santé de fer et une  force physique étaient nécessaires pour survivre, la débrouillardise et l'ingéniosité de Vladek ont été l'atout indispensable, sans parler de des bijoux et argent qui ont été bien utiles au marché noir. 

-les rapports psychologiques père/fils, survivant/ martyrs avec toutes les culpabilisations  et les traumatismes qui en découlent, y compris le suicide d'Anya, la mère, le frère disparu...

je n'ai trouvé aucun motif (nudité ou gros mots) capable de choquer les écoliers du Tenessee, la cruauté des faits sont autrement plus choquants que leur représentation. Il semble bien que la censure vienne d'ailleurs! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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J'ai lu Maus il y a quelques semaines, et je suis encore un peu sous le choc de cette rencontre, parce que c'est vraiment le mot qui m'est venu à l'esprit à la fin de cette lecture: une "rencontre". Avec une oeuvre, avec un auteur, qui nous invite au coeur de l'intime avec une sincérité totalement désarmante, et un puissant génie créatif.
L'Histoire est connue. On n'en finit jamais de repousser les frontières de l'horreur avec chaque témoignage, chaque documentaire sur la shoah, et Maus ne fait pas exception à la règle. On y retrouve les discriminations, les traques, les rafles, les fuites, et l'indicible des camps. Il y a des moments insupportables, tout comme l'est la réalité des faits évoqués.

Tout a été dit sur la forme narrative, sur le style graphique, sur la superposition des deux histoires, celle du père et celle du fils.

Mais ce qui touche au coeur dans Maus, c'est la démarche de l'auteur : la recherche d'une explication à ses relations difficiles avec son père; la recherche d'une place auprès d'un frère disparu, de parents brisés, d'une famille décimée. La volonté de comprendre, de témoigner, de transmettre les éléments d'une mémoire individuelle longtemps enfouie, aux côtés de l'Histoire des historiens. La douleur face à l'absence de la mère, à la destruction de ses souvenirs.
Tout ce travail colossal dont on ressent l'absolue nécessité qu'il représentait pour l'auteur et qui aboutit à une oeuvre unique et incroyablement personnelle, et nous fait nous sentir si proches des personnages.

Maus est un livre dont on ne fait pas le tour à la première lecture. Il est d'une densité et d'une richesse profondes. On le garde précieusement, on sait qu'il est là, qu'il existe, et on y revient parfois. Quand on se rappelle qu'il ne faut pas oublier.
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Au vu des nombreuses critiques dythirambiques et des prix remportés par Maus de Art Spiegelman, je suis visiblement complètement passée à côté de cette bande dessinée, retranscription du témoignage d'un rescapé de la Shoah, le père de l'auteur.

D'une part, je n'ai pas adhéré à la forme de cette oeuvre. Je ne comprends pas l'intérêt de représenter les personnages par des animaux. C'est caricatural et réducteur (gentilles souris juives et méchants chats nazis). de plus, les personnages se ressemblant tous, j'ai eu des difficultés à les différencier les uns des autres, à comprendre qui parlait, d'autant plus que la bande dessinée est en noir et blanc.

D'autre part, les personnages principaux sont très antipathiques. le père est odieux. Art le montre comme un homme raciste, radin, intéressé. C'est peut-être vrai. Mais, cela donne des allures de règlement de comptes au récit. Art, quant à lui, se montre égocentrique et manque cruellement d'ampathie. Il ne comprend pas quand son père se trompe dans l'ordre des évènements, qu'il oublie un détail ou qu'il fait des disgressions. Il ne comprend pas non plus que son père ait brûlé les carnets écrits par sa mère dans les camps, alors que c'était visiblement une nécessité pour lui d'oublier. Enfin, au début du second tome, il parle du succès immense du premier tome, en toute modestie.... En résumé, Art Spiegelman m'a donné l'impression de ne pas savoir écouter et d'être seulement obnubilé par l'écriture de son livre. Tout ceci dilue l'objet du livre et dessert le message.

Pour finir, Art Spiegelman se met régulièrement en scène en train d'écrire. Je ne vois pas l'intérêt, c'est seulement du remplissage.

Il y avait pourtant quelques amorces de réflexions qu'il aurait été intéressant de développer : la vie avec un frère-fantôme idéalisé, l'envie d'oublier pour certains survivants, entre autres.

Même si je n'ai pas du tout adhéré à cette bande dessinée, je ne peux que souligner la volonté louable de Art Spiegelman d'écrire sur la Shoah. Et, c'est tant mieux si ce livre a pu trouver son lectorat.
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C'est une bande dessinée qui retrace la vie d'un homme juif polonais et de sa famille de 1933 à 1945. Elle a été écrite en 1973 et a dû faire l'effet d'une bombe. La particularité est que les personnages sont des animaux (les Juifs des souris, les Allemands des chats, les Polonais des cochons …). On découvre le début des persécutions juives et comment l'étau se ressert très progressivement autour d'eux. C'est un récit intelligent et nuancé qui explique que l'homme est terriblement complexe (pour survivre on peut dénoncer les membres de sa famille). Même son père demeure raciste (envers les noirs p.259) après avoir vécu Auschwitz, ce qui me semble tout à fait incroyable mais hélas criant de vérité. Au final, une question demeure en suspens : l'homme est-il capable de changer ?
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L'intérêt de lire ce livre et de le faire partager est une évidence. Car parler du nazisme et des camps de concentration n'est pas quelque chose d'évident. La bande dessinée semble alors le bon outil. Et aussi un bon moyen de faire sa thérapie d'être le fils d'un survivant. Faut-il taire ces souffrances par rapport à ceux subis par ces parents? Une question dont il a cherché à avoir des réponses. Une bande dessinée qui lui a permis de faire connaître son nom dans le monde entier. Ce qui lui a permis d'avoir le prix Pultizer en 1992, un prix pour la première fois remis à un auteur de bande dessinée. Une oeuvre qui le poursuit avec son passé et qui efface son travail comme illustrateur et éditeur. Ce roman graphique devient un classique qui est lu dans certaines écoles. Il devrait être mis dans les mains de tous pour connaître une période sombre de l'Histoire. C'est un outil utile pour le travail de mémoire et parler des horreurs capables de l'Homme. On dit que l'humain apprend des erreurs des autres. J'ai tendance à penser que non et l'actualité à trop souvent tendance à me donner raison, malheureusement.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Maus est incontestablement un chef d'oeuvre de la bande dessinée, réalisé dans les années 1970 et 1980, et publié en 30 langues dans le monde. Certes, on a beaucoup écrit sur la Shoah, les camps de concentration, l'Allemagne nazie... mais rarement sous la forme de roman graphique. Et rarement avec cette pudeur, cette délicatesse et cette justesse que l'on trouve dans Maus.

Art Spiegelman a accompli un travail remarquable sur la mémoire, et rend un hommage touchant à son père à travers cette histoire authentique et terrible, entrecoupée de différentes scènes sur la vie quotidienne du père et du fils, leur difficile relation, le traumatisme toujours visible chez le père. Cet enchevêtrement permet également au lecteur de « souffler » un peu, d'échapper quelques instants au récit des horreurs nazies.

Les dessins en noir et blanc et les personnages représentés sous forme d'animaux (les juifs sont des souris et les nazis des chats (on comprend vite que ce n'est pas anodin !), les Français des grenouilles, etc.) permettent d'atténuer la violence des événements racontés tout en accentuant le côté sombre du récit : c'est un choix particulièrement ingénieux et très efficace.

Je la recommande vivement, même aux lecteurs qui ne lisent habituellement pas de bandes dessinées : elle se lit vraiment comme un roman, et quand on commence, on ne peut plus s'arrêter, jusqu'à la toute dernière page.

Ce livre a beau avoir 25 ans, il n'a pas vieilli et constitue toujours un excellent moyen d'aborder le thème de la Shoah, notamment pour les jeunes (à partir de 15-16 ans).

Maus est une bande dessinée qui ne s'oublie pas, une bande dessinée pour ne jamais oublier.
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
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J'avais entendu parler de ce livre sur un site qui faisait une thématique sur la seconde guerre mondiale et il m'avait tout de suite donné très envie de le lire. Et j'ai eu l'occasion de le faire la semaine dernière.


Maus est vraiment un chef d'oeuvre. Que ce soit pour l'histoire où les dessins.

L'histoire, nous la connaissons tous. La seconde guerre mondiale et la déportation des juifs. Art Spiegelman veut faire une bande dessinée sur ce qu'a vécu son père, Vladek Spiegelman, en Pologne pendant la guerre alors il lui demande de lui raconter. Entre les pages où nous voyons Art, son père et Mala, la nouvelle femme de son père, nous suivons le récit de Vladek, entrecoupé par leur moments de vie.

Jeune homme, il a rencontré Anja qui devient sa femme et la mère de son premier enfant, Richieu. Mais malheureusement pour eux, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne et les choses deviennent très compliquées pour les Juifs. Vladek et sa famille doivent essayer de survivre par tous les moyens mais finissent souvent séparés. Nous suivons Vladek dans la guerre. Nous savons qu'il a survécu mais il a tout de même vu des choses terribles. Tout comme il en a vécu.

Le prologue est très intéressant. le jeune Art tombe et ses amis ne l'aide pas. Son père lui demande ce qui ne va pas et il lui explique le problème. Son père lui répond alors: "Des amis? Tes amis?...Enfermez-vous tous une semaine dans une SEULE pièce, sans rien à manger...ALORS tu verras ce que c'est, les amis!..."



Pour les dessins, j'ai trouvé ça assez original de représenter les personnages par des animaux. Les souris sont les Juifs, les chats sont les allemands, les cochons sont les Polonais, les grenouilles sont les Français...

Je me disais que si c'était avec des animaux, ce serait peut-être un peu moins glauque à lire. Mais quand on voit certaines images, on comprend que ça l'est quand même énormément.

Mais il y a aussi des moments où il n'y a pas d'animaux comme quand on lit une vieille bande dessinée d'Art Spiegelman sur le suicide de sa mère et sur son propre internement. Ce sont des dessins très bizarres. Jolis mais bizarres.


Une excellente bande dessinée (qui a même eu le Prix Pulitzer en 1992) qui est très intéressante à lire mais également plutôt déprimante.
Lien : http://lemondedarlavor.blogs..
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Encore une BD que je n'avais pas franchement envie de lire. Un sujet lourd et tellement exploité que malheureusement j'ai l'impression qu'on en a fait depuis longtemps le tour et qu'à part le devoir de mémoire que l'on doit à cette période atroce de l'histoire, il n'y a plus rien à ajouter. Et puis ce dessin minuscule et pas très attirant ne m'incitait pas non plus à franchir le pas. Mais parfois il faut se faire un peu violence et chercher ce qui a pu plaire à tant de monde.
Contrairement aux autres récits sur cette période que j'avais déjà lu, ici ce sont les mémoires d'un survivant racontées par son fils qui n'a pas connu ces évènements. C'est à la fois une enquête sur le passé familial et un témoignage poignant des rapports difficiles entre deux générations qui ont une histoire bien différente. Ajouté à cela les doutes de l'auteur sur son travail et on se retrouve avec un mélange extrêmement touchant et plein d'humanité. La période couverte est assez longue et commence bien avant la déportation ce qui permet de comprendre le long cheminement vers l'enfer qu'on du subir les Juifs de cette époque. Ça aussi c'est très intéressant. L'auteur garde beaucoup d'objectivité sur une histoire qui le touche de près et ne fait pas de son père un héros qui grâce à son courage et à Sa Grandeur d'âme aurait survécu. Il nous raconte quelle période terrible c'était et les combines incessantes qu'il fallait déployer pour survivre. Il raconte aussi tous les travers de son père, son avarice, son racisme envers les noirs et comment c'est surtout la débrouillardise et la chance qui l'ont maintenu en vie. Et pourtant malgré tous les défauts de ce vieux monsieur parfois difficile à vivre, on ressent très bien l'amour qui unit ses deux êtres.
J'ai l'impression de bien connaître cette face sombre de l'histoire mais je suis toujours saisi par l'ignoble vérité qui a pu aboutir à une telle abomination. Comment l'humanité a-t-elle pu en arriver à un si haut degré de haine et d'horreur ? C'est une question qu'il faut se poser encore et encore jusqu'à trouver la solution pour que cela ne se reproduise plus jamais. Je comprends maintenant pourquoi cette petite BD est absolument indispensable.
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L'histoire du père commence en 1936 en Pologne, lorsqu'il rencontre Anja, la mère d'Art Spiegelman. Il ne nous raconte pas que la guerre, que les camps de concentration. Il raconte la montée du nazisme, la crainte grandissante chez les juifs qui voient les persécutions croître un peu partout, que ce soit en Pologne ou dans les pays voisins. C'est toute la guerre qui nous est racontée par Art Spiegelman, tout le quotidien des Juifs qui sentent la menace grandir, qui voient leurs semblables se faire rafler, qui tentent de se cacher, de trouver des solutions pour ne pas partir dans ces endroits mystérieux d'où personne ne semble revenir.

Graphiquement, l'oeil s'habitue rapidement au trait noir et blanc de Spiegelman. Les personnages sont représentés par des animaux, qui eux-mêmes représentent différents groupes nationaux, notamment en référence à la propagande nazie qui représentait les polonais comme des porcs et les juifs comme des souris, si j'en crois les infos glanées ici et là. Graphiquement, peu de choses différencient les personnages d'un même groupe. On se repère par les dialogues, l'image ne raconte pas à elle seule l'histoire comme ce peut être le cas dans d'autres BD, l'image vient servir le récit.

Maus est une bande dessinée qui se lit doucement, avec laquelle il faut prendre son temps, la laisser reposer puis la reprendre, ce sont près de 300 pages qui racontent, une fois encore, la barbarie humaine, pour que l'Homme n'oublie pas, pour que l'Homme ne renouvelle pas.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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