Débâcle

Ce roman d'une jeune flamande belge distribue les pièces du puzzle selon un tempo lent et étourdissant. Il réussit une description absolument désarmante de la perversité juvénile et résonne comme un coup de poing sur le nez. C'est d'une cruauté incroyable. Cela va bien au-delà d'un récit de vengeance ou de cruauté. Ce livre a fait énormément de bruit au moment de sa sortie. Pour l'avoir lu, je peux affirmer que c'est justifié !

Ecriture ciselée, l'art du petit mot.

Toute le roman raconte un été entre copains et copines du village, ados où à peine, et subitement les jeux dégénèrent vers une issue pleine de violence difficile à lire même et une vengeance bien prémédité, mais tout est raconté sur un ton bon-enfant si je puis dire et on arrive au bout du livre estomaqué.

Très glauque... âmes sensibles s'abstenir... Cependant le livre est très bien écrit mais trop dur pour moi.

L'intrigue menée sur deux périodes de la vie de la narratrice est superbement bien menée. Mais est-ce le "réalisme" à la belge ? Ce roman m'a beaucoup dérangée.

"Débâcle" est de ces récits qui vous empoisonnent lentement, insinuant presque à votre insu ses émanations toxiques en vous, de ceux que vous refermez avec la sensation d'être recouvert d'une pellicule poisseuse et vaguement nauséeuse...

Invitée par Pim, l'un de ses anciens camarades, à la fête posthume qu'il organise en hommage à son frère Jan, décédé treize ans auparavant, Eva se rend dans son village natal de Bovenmeer. Cela fait neuf ans qu'elle n'a pas remis les pieds dans la bourgade flamande, et le trajet vers les lieux de son enfance fait affluer les souvenirs, notamment ceux, bouleversants, de l'été 2002...
Laurens complétait alors le duo formé par Pim et Eva pour constituer la bande des trois mousquetaires, ainsi qu'ils s'étaient eux-mêmes surnommés, depuis que, seuls enfants de la commune nés en 1988, ils avaient évolué ensemble dans une classe annexe dont ils étaient les uniques élèves. Son exclusion des groupes de filles, et l'absence de stabilité affective au sein de sa famille dysfonctionnelle, entretint chez Eva le besoin désespéré de conserver sa place au sein de ce trio, l'amenant à calquer ses postures, ses envies et ses activités sur celles de ses deux amis. Avec l'arrivée de la puberté, la nature des jeux évolua, les visionnages de films pornographiques et de séances de masturbation en duo pratiquées en douce par les garçons remplaçant les baignades et les balades à vélo, la tentation de la perversion s'immisçant dans l'ingénuité enfantine.

Porté par la voix d'Eva, le récit se déroule lentement -au point que le début semble un peu long-, oscillant entre passé et présent, au gré d'épisodes qui, par bribes, et par le truchement de détails dont on ne prend souvent la mesure de la terrible signification qu'a posteriori, dessinent peu à peu les contours de son existence pathétique, et les racines du mal-être qui la hante depuis toujours, cette impression permanente d'être incomplète, jamais à la bonne place, ces complexes qui l'empêchent de porter des manches courtes ou de mener à bien ses relations aux autres.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus, l'un des principaux intérêts de ce roman résidant dans sa manière de dévoiler progressivement, presque subrepticement, une réalité que l'on soupçonne insoutenable. Au fur et à mesure que l'on progresse dans le récit, chaque phrase, chaque anecdote, même anodines, semblent traduire un malaise de plus en plus prégnant sous lequel la tragédie affleure.

"Débâcle" est un récit douloureux et glaçant, d'une impitoyable habileté, qui met souvent mal à l'aise, car naviguant sur les zones d'opacité de la frontière entre innocence et cruauté. Et le contraste entre la fragilité béante qui perce sous l'apparent détachement avec lequel Eva s'exprime, et sa détermination à régler ses comptes avec un passé traumatisant, rend son témoignage d'autant plus poignant.

A lire !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..

❄️❄️DEBACLE❄️❄️ J'ai terminé ce midi ce livre de Lize spit
Il m'est très difficile de donner mon ressenti.
Je me lance.

Ai-je aimé ?
Ai-je bien fait de le lire ?
Puis-je le conseiller ? À qui ?
Comment qualifier une telle lecture ?
Comment en parler, sans en dévoiler trop, ou pas assez ?
Pourquoi suis-je allée au bout de ma lecture ? Dans cet enfer, dans ce climat lourd et pesant ? Pervers, grinçant ?
Tout simplement parce que je voulais savoir.
Ce livre dérange, ébranle, la couverture résume à elle seule l'ambiance glauque, ce côté malsain qui va nous suivre tout au long de la lecture.

L'intrigue s'installe, on sait qu'un événement grave va arriver, on l'attend avec impatience. On guette page après page, chapitre après chapitre !

Jusqu'où va t on dans ce voyeurisme pervers ? Est on coupable ou victime de lire "La scène clé" du livre ? L'insoutenable, l'indicible... J'ai été choquée, et j'ai pourtant le coeur bien accroché.

Lize spit va loin, très loin.
Cette auteure de talent dévoile ce qu'il peut y avoir de pire chez l'être humain. Posséder, se sentir puissant, indestructible, cette soif de plaisir quitte à dépasser l'entendement, la raison.

Ce livre s'étend sur 3 périodes, le quotidien d'un petit village flamand, l'été 2002 où tout basculera et enfin 13 années plus tard un retour aux sources pour des raisons bien précises, un plan mûri depuis longue date. 3 ados, des vies brisées, des dommages collatéraux... Je ressors marquée par cette lecture. Il ne faut pas le lire à la légère, pour voir, ou essayer d'avoir le grand frisson.

Ouvrir ce livre, c'est une descente aux enfers. J'étais avertie, mais malgré tout j'en ressors chamboulée.

Alors... je ne revisiterai pas le « pitch », beaucoup l'ont fait avant moi...
C'est la première fois que j'écris un commentaire sur Babelio... alors pourquoi cette fois ?
Parce que ce livre est remarquable, intense, dérangeant, remuant et vrai !
Parce que la vie des villages flamands, ici, mais ils pourraient être bretons, ardennais, hennuyers, provençaux ou d'ailleurs... y est parlante. Que dit-on après avoir dit « bonjour, ça va ? »...
Livre aux multiples « ouvertures » : santé mentale, solitude, jeux adolescents, ambiances familiales où chacun fait ce qu'il peut pour survivre... ou pas...
Il y a les esprits et les corps qui vivent, qui souffrent ... jusqu'à la lie...
Bravo Lize Spit pour cette « force », cette « peinture » de la réalité... merci pour ce roman !
Pour info, le journal « Le Soir » du 7 et 8 avril 2018 donne la parole à Lize dans ses pages « Week-end ».
Très belle et grande interview de J-C. Vantroyen à découvrir.

je termine ce livre à l'instant
çà commence comme une histoire d'amitié entre trois enfants (deux garçons et une fille) nés la même année
et petit à petit, on observe leurs jeux d'enfants
les disparités entre les différentes familles
les jeux dans le petit village, dans la ferme de l'un , la charcuterie de l'autre, le poulailler
une vie et des personnages ordinaires, somme toute

et puis, au fil de la lecture, une atmosphère très particulière s'installe
c'est de plus en plus oppressant
la narratrice nous dévoile un jeu pervers, tour à tour actrice et observatrice
et ce cube de glace dont elle parle, à quoi cela rime ?
je vous laisse le découvrir

C'est un roman dont j'avais entendu parler et dont la couverture m'interpelle, même après l'avoir lu. C'est un roman dérangeant qui va doucement in crescendo et met les pièces du puzzle une par une. Il m'est arrivé d'arrêter la lecture de peur de la suite. Et à la scène la plus dérangeante, j'ai arrêté net et laissé de côté. Seulement, je ne saurais pas la fin. J'ai repris ma lecture en lissant juste de travers jusqu'à la fin. Âmes sensibles s'abstenir. Pas de feel good. Mais une histoire intéressante, touchante et très bien ficelée.