La poussière, peu à peu, ensevelissait le monde.
Mais ses pas n'y laissaient pas une trace. Sous ses yeux, la vitre béait, brisée.
Mais sous ses doigts, elle était lisse et intacte.
Il lui fallut du temps pour comprendre.
Son regard voyageait dans le temps. Il était devenu aveugle au présent...
Dans "L'oeil du purgatoire", qui est sans doute son chef-d'oeuvre, Jacques Spitz, l'un des auteurs français les plus originaux de l'entre deux guerres, préfigure les tendances les plus récentes de la littérature actuelle.
"L'expérience du docteur Mops" vise elle-aussi à percer le mur de l'avenir.
Dirk, qui se souvient du futur, est-il un malheureux cobaye ou bien un peu plus qu'un homme ?
(quatrième de couverture du volume paru dans la collection "Ailleurs et demain/classiques" des éditions "Robert Laffont" en 1972)
Le temps est clément aux ouvrages qui content de grands prodiges et l'oubli n'engloutit pas aussi aisément les projections de l'imaginaire que les représentations de la réalité.
Dans la production même d'écrivains féconds comme HG Wells, le souvenir collectif opère un tri qui sauvegarde l'héritage de l'étrange. Qui, hors les spécialistes, a lu de nos jours les romans sociaux de cet éminent auteur ?
Mais qui n'a pas rencontré l'homme invisible ou le voyageur du temps ?
Et que serait-ce si l'on exhumait les noms de contemporains de Jules Verne, de Wells, de Conan Doyle, de Lovecraft, de Maurice Renard, qui, plus célèbres qu'eux peut-être et mieux considérés par la critique du temps, n'eurent jamais droit pourtant à ces petites résurrections que sont autant de lectures.
(extrait de l'introduction de la collection "Ailleurs et demain/classiques" dans laquelle parut ce volume en 1972)