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Citations sur Les évadés de l'an 4000 (7)

— Mesdemoiselles, messieurs, commença alors le professeur, la venue de l’an 4000 que nous devons sous peu célébrer, me fournirait le prétexte, si prétexte il devait y avoir, au sujet du cours que j’ai choisi de traiter devant vous pendant la présente année scolaire. Il m’est apparu, en effet, que le moment était venu où l’on pouvait dresser un tableau d’ensemble, riche en multiples perspectives, de cette époque de l’histoire du globe et de l’humanité que, le premier, j’ai baptisée du nom d’ère quinquennaire, et qui va de la fin de l’ère quaternaire, en l’an 2006, jusqu’à nos jours. Au cours de cette première leçon, je me contenterai de vous exposer dans ses grandes lignes le plan général du cours que je vais être amené à vous faire.
Nous commencerons d’abord par un rappel rapide des conditions de vie à l’ère quaternaire, cette époque aujourd’hui presque oubliée, si mal connue, cette époque dis-je où la terre comptait cinq parties du monde habitables, trois races de différente couleur, et où l’humanité, qui atteignait alors le chiffre de deux milliards d’individus, était morcelée en nations différentes dont la principale occupation était de se battre entre elles pour s’arracher des lambeaux de territoire ou des droits à l’exploitation des richesses naturelles. Nous avons peine à concevoir la gravité de ces rivalités d’un autre âge. Mais toute l’époque quaternaire peut être placée sous le signe de la lutte : combats entre individus, combats entre tribus, luttes des seigneurs féodaux, guerres entre nations, entre classes, entre races. Le trop-plein des forces de la jeune humanité placée dans des conditions de vie exceptionnellement faciles, n’avait alors pour s’employer que ces rivalités dont nous ne trouvons plus la trace héréditaire que dans les jeux brutaux auxquels se livre encore de nos jours l’heureuse confrérie du jeune âge.
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Il se comparait au berger chaldéen rêvant sur le mystère des étoiles, à la sentinelle avancée guettant dans les marches polaires l’avance de la vague de froid qui, d’un pôle à l’autre, ne ferait plus de la terre qu’une immense banquise. Il se comparait à tout, sauf à ce qu’il était : un pauvre homme amoureux et déçu.
À vrai dire, il s’attachait moins aux aurores magnétiques qu’à la contemplation des simples nuages. Diaphanes, jetant sur le ciel comme une moire, une retombée de dentelles, ils laissaient jouer sur leurs contours changeants les teintes les plus exquises allant, par des passages d’une gradation insensible, du rose pimprenelle au gris tourterelle, de la pourpre de Tyr au blond d’Hollywood. Parfois, passait entre les déchirures un soleil rougeoyant, moins soucieux de répandre sa chaleur que de raffiner encore sur les jeux de lumière dans les draperies nuageuses. Sur le déclin de sa vie, l’astre du jour devenait électricien de théâtre. Ses feux se dispersaient en fêtes magnétiques, en feux d’artifices tirés pour les funérailles du système solaire, deuil silencieux et grandiose qu’un cœur mélancolique pouvait trouver en harmonie avec son amertume. C’est là que peu à peu Pat chercha à oublier qu’il aimait…
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Dans Tombouctou 2, la ville souterraine à plus de huit cents mètres de profondeur, Pat flânait. Il suivait le boulevard O à P dont la voûte d’émail blanc offusquait moins son regard que les voûtes en béton. Flanqué d’immeubles de douze étages, avec leurs rez-de-chaussée transformés en vitrines brillamment éclairées à la lumière froide, le boulevard O à P, de cent mètres de large et de soixante-quinze mètres de haut, était une des plus importantes artères. Le long des monorails suspendus au sommet de la voûte parabolique glissaient sans bruit les trains électriques urbains, et de trois cents mètres en trois cents mètres s’élevaient les colonnes de marbre des stations nichées dans le creux des grands arcs de soutien. Le courant de ventilation qui balançait légèrement les robes des passantes, était chargé d’une légère odeur de verveine. À ce signe Pat reconnut qu’il était cinq heures, l’heure élégante. À six heures, soufflerait la brise marine, plus énergique et plus salubre pour ventiler la foule sortant des ateliers.
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Avec ses cheveux blonds noués à la mode nouvelle en une masse épaisse pleine d’éclairs sur la nuque, certain air de victoire irradiant de son front soigneusement courbé, avec ses yeux couleur d’aube transparente et le dessin précis de ses narines ouvertes comme des conques intelligentes à l’air qu’elle respirait, Évy, soleil de chair vivante, n’avait qu’à paraître pour chasser de son éclat les fantômes des plus belles enchanteresses du passé, pauvres étoiles lointaines que s’efforçait de ranimer l’imagination de Pat le rêveur. Et ce présent vainqueur était comme un défi jeté à la poussière morte des siècles dont auprès d’elle aucune résurrection ne semblait plus possible…
Près d’Évy, Pat éprouvait amèrement la vanité de tout ce qu’il avait jusqu’à ce jour aimé. Par bonheur, il y avait cette voix qui l’empêchait de s’attacher à elle sans espoir et pour toujours, cette voix au timbre dur, autoritaire, la voix des filles du sous-sol, et qui était le point faible de cette précieuse créature.
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- Avenir, passé, trancha Wassermann qui trouvait que le dialogue avait assez duré, c'est la même chose, et toute compte fait le même mirage ...
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Le soleil n’en a plus que pour un à deux millions d’années. Mais que ce chiffre ne vous rassure pas, monsieur le président. Avant dix ans, nous aurons une baisse de température de 20° au niveau du sol, et nous ne pourrons plus compter que sur une température moyenne de moins 18° à l’équateur et à l’air libre. C’est-à-dire que nous serons au-dessous du point de congélation de l’eau de mer, et c’en sera fini de la vie.
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Personne dans la foule n’y comprit un mot, mais les acclamations enthousiastes redoublèrent avec confiance. Une révolution triomphante ne s’embarrasse pas de comprendre.
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