AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 48 notes
5
5 avis
4
11 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La sonnerie de son réveil la sort de sa nuit. Une fois debout, Luce, 6 ans, fait un brin de toilette, s'habille et prend son petit déjeuner seule à la table de la cuisine. Elle enfile son drôle de chapeau, prend son panier et sort de la maison prudemment, l'obscurité du garage l'effrayant. Aussitôt, elle rejoint son papi en train de jardiner au fond du jardin. Elle lui dit bonjour et s'en va ramasser les quelques oeufs dans le poulailler, le chien Walter dans ses pattes. Il faut faire vite car ils doivent partir au marché où papi tient un stand de légumes. Papi discute avec d'autres maraîchers tandis que Luce observe une coccinelle. C'est à ce moment-là qu'elle les voit, au milieu de la foule. Une petite fille voilée, une boîte sous le bras, et un homme, grand et tout nu, à l'allure primitive. Étrangement, elle semble la seule à les remarquer...

Avec ses sept premières pages muettes, l'on entre doucement dans cet album et l'on regarde la petite Luce s'éveiller à la vie. Un procédé particulièrement accrocheur et qui nous met dans une ambiance très intimiste. La vie s'installe progressivement et l'on suit papi et Luce dans leur quotidien, partagé entre les copains au bistrot, le marché, les courses hippiques, le jardinage... Luce représente la vie et la jeunesse au contraire des petits vieux qui l'entourent. Benoît Springer nous offre ainsi un album réellement touchant sur la vieillesse, la sexualité, la mort inéluctable qui approche à grands pas mais aussi sur le regard que peut porter une petite fille sur la mort. Il y est aussi question de la futilité de la vie, des petits bonheurs du quotidien qu'il faut savoir saisir avant que la Grande Faucheuse ne nous emporte. Au dessin, Benoît Springer excelle dans sa manière de raconter les petits riens du quotidien ou les paysages familiers, qui plus est parfois en silence. La mise en page, originale avec les focus et les plans larges, et le noir et blanc d'une grande profondeur finissent de nous émouvoir totalement.
Commenter  J’apprécie          450
Un dessin à l'encre qui met en valeur une BD au style réaliste et pourtant empreint de fantastique. Luce passe des vacances chez son grand-père, s'amuse et s'ennuie, connaît des frayeurs enfantines, fait des découvertes… bref, elle mène une vie d'enfant jusqu'au moment où elle croise la mort, à la fois nue (un homme émacié) et voilée (une enfant recouverte d'un crêpe), symboles de la fragilité de l'existence et de l'imprévisibilité de la fin.
J'ai aimé le style graphique de l'auteur, sa manière d'exprimer le temps arrêté (deux pages superbes sur un chat qui mange), de transcrire la fugacité de l'existence qui percute de plein fouet une gamine. Un travail magnifique.
Commenter  J’apprécie          70
Je continue mes relectures, cette fois ci avec ce livre où chaque case est un bijou. le travail de Benoît Springer est d'une justesse qu'on le croirait suspendu, pinceau en main, au visage de l'enfant qui s'endort ou du vieil homme qui s'affaisse.
C'est court, percutant et triste. Triste comme les angoisses de ton enfant qui pleure qu'il ne veut pas mourir. Mais c'est doux aussi. Doux comme les derniers émois qu'on peut espérer recevoir, malgré tout.

Commenter  J’apprécie          60
Ouverture. Une ambiance de calme et de soleil irrigue les premières cases muettes. En compagnie de la petite Luce, gamine de six ans en vacances chez son papi, on entreprend la visite guidée d'un petit village champêtre, passage en revue obligé de lieux bucoliques et autres clichés pittoresques. le potager du grand-père, le marché braillard, le café du coin avec ses petits vieux chamailleurs et radoteurs, une ballade qui laisse entrevoir les prémisses d'une douce peinture pastorale façon Pagnol. À un détail près : les apparitions morbides et inexpliquées d'une fillette drapée de noir et d'un homme nu décharné que Luce semble être la seule à apercevoir. La fable va vite tourner au pessimisme douloureux…

En jouant sur le contraste de l'âge, l'auteur amène à hauteur de petite fille des questionnements et des préoccupations trop adultes. Une opposition de regards entre une vision innocente remplie de candeur, de révolte très enfantine et le fatalisme voire la névrose de vieillards qui semblent avoir passé leur vie à préparer la mort, à l'oublier dans un cache-cache épuisant. Une inéluctable partie d'échecs contre une grande faucheuse qui finit tôt ou tard par les mettre mat. Et l'on redoute d'entrevoir notre reflet dans ce miroir dérangeant.

Car la force de l'oeuvre, c'est l'empathie profonde et intense qui transpire. La narration prend son temps, étire les instants dérisoires, embrassant d'une poésie morose tous les petits riens du quotidien pour mieux nous faire éprouver la solitude et le sentiment d'abandon. En s'attardant sur les petits détails, elle évoque en nous tous ces souvenirs de campagne où chacun retrouvera sa madeleine proustienne (la bouteille de Pschitt, le pain de deux, le détour que l'on fait dans le jardin pour éviter le canard barjot, cette vieille télé noir et blanc qui débite invariablement la voix des animateurs de jeux à l'heure des repas…). Et puis il y a ce grand format avec ses cadrages et ses gros plans démesurés qui nous rapprochent tellement des personnages et nous font littéralement pénétrer dans les cases. Un degré d'intimisme tel que, dans certaines scènes, l'on se sent voyeur, si gêné d'être là.

La compassion est d'autant plus violente que l'auteur contourne une sensiblerie et une pleurnicherie trop faciles en laissant parler son dessin. Une ligne très belle, magnétique, dont la justesse, la précision et l'expressivité font exploser en non-dits toute la brutalité et la puissance des émotions. Mais c'est également une grande fraîcheur que l'on ressent, quand, complices, on accompagne ces quelques protagonistes se raccrochant aux rares et insignifiants moments de bonheur que l'existence voudra encore leur accorder.

Une oeuvre magnifique, déchirante et méditative. Luce c'était nous. Ces vieux le seront-ils ?
Commenter  J’apprécie          60
Luce est en vacances à la campagne chez son grand père veuf. le graphisme est en noir et blanc, traité au pinceau, brut et expressif, avec un aspect naturaliste, la sensibilité du coup de pinceau fait écho à celle du récit. Luce est une petite fille, et dans cet univers, entourée de représentants du troisième âge, elle va découvrir et prendre conscience de ce qu'est la mort. Si le point de vue de Luce est au coeur du récit, la réflexion sur le veuvage est aussi prépondérante. Avec une légère pointe de fantastique, Benoît Springer raconte une histoire sensible et sombre, avec beaucoup de tendresse et de finesse, dans une ambiance bucolique et campagnarde et pourtant chargée de tristesse. Ce récit est vraiment touchant.
Commenter  J’apprécie          53
Je m'attendais également à un chef d'oeuvre devant autant de critiques élogieuses. Ce n'est pas tout à fait le cas. Cette lecture a été quand même fort sympathique à bien des égards que je vais tenter d'expliquer.

J'ai réellement apprécié le trait du dessin en noir et blanc par cet auteur que je ne connaissais pas. J'ai apprécié également ces petites scènes de la vie courante mettant en scène des personnages ordinaires et fort sympathiques pour la plupart. Il y a beaucoup d'humanité et de profondeur et cela se ressent.

Le sujet est délicat puisqu'il met en scène une petite fille de 6 ans qui s'appelle Luce. Elle passe des vacances chez son papi à la campagne. Elle va être confrontée à des questions existentielles... sur la mort. le thème n'est pas facile à aborder du point de vue d'une si jeune fille.

Je trouve que l'auteur a su tirer son épingle du jeu avec brio car il aborde le point de vue de la jeune fille mais également celui des personnes âgées. Ce double niveau rajoute du piment à l'ensemble.

Au final, le talent graphique se ponctue avec grâce sur un scénario pas facile mais maîtrisé.
Commenter  J’apprécie          50
Benoit Springer est un scénariste et dessinateur de bande dessinées qui a notamment collaboré avec des scénaristes comme Gibelin, Sevestre ou Zidrou. Les funérailles de Luce (2008) est sa première bande dessinée au scénario et au dessin.

C'est l'histoire de Luce est une petite fille âgée de six ans qui aime partager le quotidien de son grand-père en l'accompagnant au potager, au marché ou au bistro. Mais dans la foule des allées du marché, Luce aperçoit deux silhouettes... Qui sont ces étranges personnes qu'elle semble seule à voir ?

Le récit aborde des thèmes profonds tels que les relations intergénérationnelles, le quatrième âge, l'amour, le deuil, le sens de la vie et porte à réfléchir sur l'existence proposant des moments de réflexion sur les émotions complexes liées à la perte d'un être cher.

C'est une oeuvre touchante qui nous offre un récit émouvant et rempli de tendresse, avec de belles illustrations tout en noir et blanc et une réflexion intéressante sur l'existence.

Une jolie lecture qui se lit d'une traite et que nous affectionnons.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
Commenter  J’apprécie          40
Cette grande BD raconte les relations de Luce avec son grand père, chez qui elle est en vacances.
On y aborde les sujets des grands parents, de leurs enfants, de la solitude, du suicide, de la mort, de l'abandon des personnes âgées....
Une belle histoire, une triste histoire
Commenter  J’apprécie          20
Touchant

Des dessins en noir et blanc et peu de texte confèrent à cette BD une atmosphère légèrement pesante mais en lien avec le sujet. C'est une réflexion sur la solitude de la vieillesse mais aussi sur les liens qui peuvent se tisser à cet âge, sur la mort et le deuil, et leur perception par les adultes et les enfants.
Un sujet difficile traité avec tact.

Commenter  J’apprécie          00
lorsque l'on vient de perdre un être cher....ce livre vous fait du bien....
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}