AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 48 notes
5
5 avis
4
11 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Luce passe ses vacances chez son grand-père, découvre les merveilles de la nature, la liberté, l'amour filial, la gentillesse du papi, les peurs enfantines, le temps qui passe, l'ennui parfois. Et puis la solitude, la vieillesse et la mort.
Car le grand-père vit dans un quartier où tout le monde vit seul et âgé, chacun dans sa maison. Par de courtes scènes, souvent sans dialogue, on découvre une petite fille pétrie d'imagination, de malice et de tendresse. Une enfant curieuse qui aime observer ce qui l'entoure, les gens comme les animaux, sans oublier les fantômes qu'elle seule voit. Car la mort, sous la forme d'un homme nu et d'une petite fille au visage caché, vadrouille dans les environs.
Difficile de rester insensible face à cette petite bouille surmontée d'un chapeau tout en hauteur. Une enfant qui découvre que le monde qui l'entoure n'est peut-être pas aussi idyllique qu'elle ne le croyait. Et que dire des trognes des différents personnages âgés, vivant dans une France provinciale intemporelle…
Benoît Springer signe ici une bande dessinée fine et sensible, toute en pudeur sur la fin d'une innocence. Son dessin en noir et blanc, parfois proche du crayonné, lui permet d'aborder un sujet complexe (la découverte de la mort par un enfant) avec simplicité et délicatesse. Tout cela nous amenant insensiblement vers une dernière scène particulièrement émouvante.

Une véritable pépite.
Commenter  J’apprécie          90
Luce est une petite fille de 6 ans. Elle passe quelques jours chez son grand-père maternel. Entre les jeux, la récolte matinale des oeufs, les moments de complicité avec son Papi et l'aide qu'elle lui apporte au marché (il y vend des légumes), l'enfance de Luce semble heureuse. Un jour pourtant, alors qu'elle est perdue dans l'observation de la lente marche d'une coccinelle, Luce aperçoit un étrange spectacle au milieu de la foule : une petite fille voilée avance en tenant la main d'un homme nu, à l'allure presque primitive.
-
Sept pages muettes nous accueillent dans cet album, sept pages durant lesquels nous observons une petite fille se préparer pour sortir. Ce silence narratif opère généralement assez facilement sur moi, fascinée par la pudeur de l'auteur à dévoiler ses personnages… le lecteur entre donc sur la pointe des pieds dans cet album, charmé par la fillette. Tout au long de l'albums, ses questions enfantines ont contribué à me faire fondre.

Dans les yeux de Luce pétillent l'innocence de l'enfance, l'amour qu'elle porte à son grand-père et un petit côté espiègle. le dessin croque regard et expressions à pleine dent. Rapidement, j'ai ressenti de la sympathie vis-à-vis du duo enfant/grand-parent bien épaulé par le jeu des personnages secondaires.

Confiant et jovial, le lecteur avance dans cette épopée enfantine jusqu'à l'apparition de ce couple étrange : la fillette voilée (seule autre enfant de l'album) et cet homme obscur… La présence de ce nouveau duo est d'autant plus inquiétante que la foule l'ignore, excepté Luce. Dès leur apparition, l'équilibre de l'album change radicalement. Leur présence a jeté le trouble et les apartés ponctuels auprès de certains personnages secondaires suffisent à maintenir la tension. En effet, on les suit un instant dans leur quotidien mais le fait de partir avec ces tiers a accentué l'inquiétude que j'avais de voir Luce quitter le récit. Enfin, les dialogues s'effacent souvent, laissant au lecteur tout le loisir d'observer cet univers que Benoît Springer a dessiné avec naturel et de réalisme. Les graphismes fourmillent de détails et diffusent une chaleur familière (j'ais ressenti la même à la lecture d'Un air de paradis d'Arnaud Quéré ou des Petits ruisseaux de Rabaté). Chaque élément des visuels est à sa place et contribue à rendre cet univers palpable et réaliste.

Très bel album qui se savoure comme un sucre d'orge et laisse un gout de nostalgie en bouche. 80 pages qui se lisent bien trop vite et un album qui se referme bien tristement sur une enfant qui perd un pan de son innocence qui disparait, une blessure ouverte…
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          70
A l'instar de Pascal Rabaté dans « Les petits ruisseaux », Benoît Springer nous livre une chronique villageoise qui jette un regard attendrissant sur le troisième âge, tout en abordant un sujet extrêmement difficile. Alors que Rabaté traitait avec humour de la sexologie des vieux, Springer livre un récit plus pessimiste à propos d'une petite fille qui prend conscience de la mort lors de vacances passées chez son Papy.

Plus que l'histoire touchante et le sujet poignant, c'est également l'authenticité du cadre et des personnages qui font la réussite de cet album. Springer nous plonge dans une ambiance de terroir, un cadre campagnard avec ses personnages de comptoir qui respirent l'authenticité, mais également l'harmonie et les rituels d'une petite communauté villageoise. Springer nous emmène dans le monde du troisième âge, celui de la solitude et de l'enchaînement de petites tâches quotidiennes qui rythment la vie paisible et monotone des sexagénaires. Avec d'un côté ceux qui ont conscience que leur vie n'est pas totalement derrière eux et de l'autre, ceux qui, à la porte de la mort, vivent une vieillesse qu'ils craignent sans avenir. Tous, sont cependant d'une justesse et d'un réalisme incroyable.

Et dans l'ombre de ce quotidien rural attendrissant, la mort se promène, fauchant la vie sur son passage, ainsi que l'innocence de la petite Luce. La prise de conscience de Luce est poignante et l'approche de l'auteur métaphorique est pleine de sensibilité.

Graphiquement, le rendu est parfait. Un dessin, souvent muet, capable de plonger le lecteur dans un cadre campagnard plein de quiétude, mais également apte à figer le temps. Une capacité à saisir l'instant, les non-dits et ces scènes où tout verbe est superflu. Et que dire de la représentation efficace de la grande faucheuse ? Tout simplement parfait !

Un regard plein de justesse et de tendresse sur les vieux et sur la mort et un auteur qui mélange un cadre rural, des personnages réalistes et un sujet universel afin de nous produire un petit chef-d'oeuvre.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          40
(...)Malgré son titre, Les Funérailles de Luce est un hymne à la vie. La vie d'une petite fille qui découvre pour la première fois que toute chose a une fin. Posant par petites touches des symboles de vie ou de mort tout au long de son récit, Benoît Springer offre un album sensible et doux. Doux par son rythme régulier imprimé par le choix de 6 cases par planches (avec peu d'exception) et les silences si bien pensés qui laissent toute la place au lecteur pour interpréter les évènements.
Sensible comme Luce, enfant solitaire entourée d'adultes, voyant avec ses yeux d'enfants les événements qui la dépassent et qu'elle ne se résout pas à accepter. Mais finalement, face à la maladie, la détresse, le désir ou de simples questions, les plus âgés semblent également bien seuls. Symbole de cette solitude, les personnages croisent au détour d'un miroir, dans la foule d'un marché ou chez eux le seul véritable couple de l'histoire, les seuls à ne pas être solitaires au milieu des autres : le grand homme nu et l'enfant.
(...)
Lien : http://www.iddbd.com/2008/09..
Commenter  J’apprécie          30
Un gros coup de coeur pour cet album ! En voyant la couverture, je l'aimais déjà cette bande dessinée. Mais en feuilletant, j'ai eu un doute ; est-ce que j'allais aimer ce genre de récit ? J'ai bien fait de foncer dans cette lecture, elle m'a autant touchée que bouleversée. Les dessins en noir et blanc sont sublimes, et nous immergent dans cette atmosphère aussi poétique que pesante. L'album n'est pas très conséquent en termes de pagination, mais il n'a pas besoin de plus. Il va à l'essentiel, et l'histoire est très bien racontée. le sujet n'est pas simple à traiter, et l'auteur a réussi avec brio à nous transmettre ces émotions tout en provoquant une réflexion chez le lecteur. C'est une bande dessinée qui reste longtemps en tête après avoir terminé sa lecture.


Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}