Les 25 premières aventures de tête-à-cornes, en anglais et en noir et blanc.
Daredevil, l'homme sans peur, est un super-héros moins connu que Spider-man, les Avengers ou les X-men. Et malheureusement le seul film dont il ait été le sujet était à peine regardable... pas bon pour l'image ça.
Daredevil, c'est Matthew Murdock, avocat qui, dans sa jeunesse, a reçu dans un accident de la circulation des produits radioactifs dans les yeux qui l'ont laissé aveugle mais ont suractivé ses autres sens et l'ont pourvu d'un "sens radar" plus performant que la vue pour la localisation en 3D. Avec leur aide et de grandes capacités acrobatiques il n'éprouve aucune peur de l'espace et voltige de toit en toit aussi bien que le monte-en-l'air.
Le père de Matt, boxeur, se fait abattre par la pègre car il a refusé de perdre lors d'un match truqué. La justice ne peut condamner les vrais coupables par manque de preuve. Ceci décide Matt à devenir, quand la loi qu'il défend en tant qu'avocat est impuissante, un justicier masqué.
Daredevil est le moins pourvu des super-héros en pouvoirs, de ce fait c'est donc aussi l'un des plus courageux. Même si les gangsters constituent son pain quotidien, il n'hésite pas à se frotter à des pointures comme le Submariner. Il ne renonce jamais.
Dans ce livre, le personnage se met lentement en place. Affublé au début d'un affreux costume rouge et jaune il évolue vers le définitif collant rouge avec le DD sur le torse (aucune raison n'est avancé par le héros lui-même d'ailleurs, mais on peut imaginer qu'il n'a pas vraiment le sens des couleurs...). Les petites cornes sur la tête sont évidemment en référence au "devil" (diable). Son bâton évolue lui-aussi beaucoup, passant d'une simple arme de jet à un récepteur radio pour finir au lasso-canne qui lui permet d'évoluer dans les airs avec aisance. Les premiers adversaires héréditaires apparaissent: le Hibou, le Gladiateur, le Maraudeur Masqué, mais aussi des vilains bien ratés comme le matador ou la grenouille (gasp!)
Matt Murdock, lui, est surtout affublé de Foggy Nelson, son collègue enveloppé et maladroit au cabinet d'avocat, et de la belle et blonde secrétaire Karen Page. La partie "justice légale" n'est guère abordée dans le comics (dommage) et le cabinet ne sert que de théâtre au triangle amoureux Foggy-et-Matt-aiment-Karen-qui-aime-Matt-mais-personne-ne-se-déclare. C'est niais et ça dure... mais bon ça plaisait peut-être aux ados américains des années 60.
Pour le dessin c'est plutôt assez faiblard au début, avec Joe Orlando puis
Wallace Wood au pinceau: propre mais sans punch. Ça s'améliore avec
John Romita (l'un des grands auteurs de Spider-man), beaucoup plus énergique. Puis vient le meilleur dessinateur de Daredevil à mon goût:
Gene Colan; un dessin plus en ombres, où les larges traits incurvés développent à merveille l'idée du mouvement acrobatique et des coups portés.
Pour moi une bonne cure de nostalgie à coup sûr!