Ethan Moreuil, milieu de vingtaine, héritier des industries Moreuil, diplômé d'HEC, a choisi de tourner le dos à la route tracée par son père : lui succéder à la tête de la société. Avec son physique androgyne, bisexuel, aimant le sexe, il a choisi de se prostituer, n'existant qu'à travers les rapports brutaux qu'il peut avoir avec ses clients, homme, femme, couple, trios, partouze, peu importe, il arpente le trottoir, travesti en femme. Sa seule amie, Julia, sa voisine d'appartement et de trottoir, ne connait pas sa véritable identité.
Un soir comme un autre, une limousine s'arrête et l'homme qu'il va trouver dans la voiture va changer sa vie. Cet homme semble savoir exactement comment lui parler, comment faire réagir ses instincts masochistes, car Ethan ne semble exister que dans la douleur extrême. Mais la rencontre prend brutalement fin quand cet inconnu se rend compte que la superbe prostituée qu'il a ramenée chez lui, qui semble prendre autant de plaisir que lui les pratiques extrêmes, cette femme magnifique est … un homme.
Chris Tommerman dirige d'une main de maitre la société familiale. Quelle n'est pas sa surprise alors que, lors d'un rendez-vous avec le dirigeant d'une entreprise concurrente, il se retrouve face à l'héritier de la société, Ethan… l'homme qui l'obsède depuis ce fameux soir ou il a pensé enfin avoir trouvé la femme qui pourrait encaisser ses penchants sadiques. Chris n'est pas gay mais, tellement aveuglé par la colère que déclenche son désir, il a payé pour une relation sexuelle et il l'aura…
Une relation plutôt extrême va alors s'installer entre les deux hommes, les poussant l'un et l'autre jusqu'au bout d'eux-mêmes. Mais un évènement familial chez les Moreuil risque fort de redistribuer les cartes…
Avant toutes choses, ce roman est pour lecteurs avertis. L'écriture est nerveuse, volontairement vulgaire, les relations sont décrites d'une manière presque clinique, froide, et cela peut déranger certains lecteurs. Ici, pas de gentilles fessées ou de menottes en fourrure, nous sommes dans le hard, l'asphyxie érotique, la scarification, la perte de contrôle… L'auteur manie plutôt bien les mots et assume l'histoire et les relations décrites entre les deux hommes, et c'est plutôt agréable.
Ce qui m'a manqué pour accrocher vraiment à l'histoire, c'est une dimension plus psychologique : j'ai trouvé que les deux hommes étaient trop instables l'un et l'autre pour pouvoir se compléter si facilement. Je peux comprendre Chris, certains évènements de son adolescence ont pu le mener à son attitude actuelle, mais j'ai du mal à appréhender Ethan, sa relation avec ses parents (sa mère surtout ???) et son choix de vie en rejet total de son héritage. Mais c'est un ressenti tout à fait personnel qui n'enlève en rien les qualités de ce premier tome et je me demande ce que réserve la suite, après la surprise finale.
Merci à l'auteur, à Libertine Editions et à Simplement pour ce service presse.
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Cette lecture n'est pas pour tout le monde. Si vous êtes facilement choquée passer votre chemin, les scènes peuvent être parfois dérangeantes ainsi que le langage qui ne plaira pas à tout le monde. Mais moi je trouve que ça donne un plus à l'histoire et ce que l'auteur cherche je pense à marquer les esprits et sa marche.
Les deux personnages sont vraiment très intéressants à découvrir, très torturée, on a envie de les connaitre plus, de les comprendre.
Leur rencontre, leur relation sera peut-être ce qui les apaisera, mais je n'en dirais pas plus ...
L'auteur arrive à nous transmettre les émotions au bon moment, une romance à découvrir.
Je découvre l'auteur avec cette histoire et j'ai hâte de découvrir en tout cas la suite et d'autre de ses écrits.
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La nuit avance, et je m’ambiance sur la piste. Sous les éclairages, noyé dans la fumée, je me sens bien, invisible. Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi l’anonymat. La pute sans prénom me colle à la peau. J’aime être cette étrange créature mi-homme mi-femme, me laissant aller aux désirs charnels aussi bien d’un côté que de l’autre.
Un mec baraqué m’accoste. Dans ce genre de lieu, les préambules sont inutiles. Foutre la main aux fesses ou ailleurs suffit à entamer une relation. De toute façon, la musique couvre les discussions, c’est très bien ainsi. Sa main me pelote le derrière, puis passe sous ma jupe. Pas besoin de plus pour m’exciter, ma gaule n’a pas diminué. Vive les pilules de toutes les couleurs ! Une pour jouir, une pour sourire, une pour rire… et une pour mourir. Mais celle-là, ce sera pour plus tard. Ce soir, la vie m’appelle plus que la mort. J’ai envie de sentir mon corps réagir sous les coups d’un mec taqué.
— Vanille ou chocolat ?
Super ! Mon bonheur arrive sur un plateau. Je lui réponds :
— Chocolat 99 %.