À l'est d'Éden

Passionnant ce roman qui décrit les passions humaines. Un peu manichéiste toutefois. Les personnages sont ou bons ou mauvais. La famille joue un grand rôle. Les enfants sont conditionnés par leur héritage génétique. Je relève aussi un relent raciste propre à l'époque. Les femmes ne sont guère valorisées et pas actrices de leur vie, à part Cathy.

Ce livre est vraiment un indispensable. Steinbeck allie, comme toujours, une grande qualité de style, mais à ça vient s'ajouter une grande connaissance du genre humain. Les personnages sont extrêmement attachants , ils ont leurs doutes, leurs faiblesses, leurs failles leurs secrets, et on se reconnait dans leurs actions, du personnage le plus "normal", Adam Trask ou Samuel Hamilton, au plus monstrueux... Et ces personnages sont variés, tous présentant un intérêt, psychologique, ou simplement humain... (mot maintes fois répété mais oh combien présent lorsqu'on lit ce livre !)
Et, pour faire de ce livre un chef d'oeuvre le plus complet, Steinbeck effectue une gigantesque fresque d'une région qu'il aime, d'un temps, révolu mais qui laisse ses empreintes dans le présent, et de personnes, intéressantes dans leurs habitudes.
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A l'Est d'Eden.
John STEINBECK

Deux familles américaines fin des années 1800 en Californie à Salinas.

Les Hamilton avec Samuel, le patriarche.
Un paysan pauvre de ses terres mais riche de ses inventions et de ses rêves.
Un homme qui d'instruit à l'époque où c'est marginal.
Père de 9 enfants dont certains réussiront bien leurs vies professionnelles mais pas personnelles.

Les Trask dont le père Cyrus tire sa fierté de l'armée.
De ses deux fils Charles et Adam, Cyrus préfère tellement Adam qu'il envoie ce dernier dans l'armée contre son gré.
Les deux frères ont une relation difficile de par leurs caractères très différents.
Adam étant celui qui véhicule le bien et Charles le mal.
Lorsque Adam recueille et épouse Carhy sa vie va changer car cette femme est un monstre sous ses aspects doux.
De leur union naitront les jumeaux Caleb et Aron... et les difficultés relationnelles fraternelles se répèteront de façon magistrale.

Quel livre !
Quel auteur !
Je suis toujours ébahie de la qualité de
cet auteur (pour la période) tant au niveau psychologique que dans la description tellement complexe des rapports humains.
Très grand livre.

Un long roman qui nous emmène dans une Californie qui n'était pas encore La Californie...

On suit l'évolution de quelques familles qui sont venues s'installer dans la vallée de Salinas, une vallée sèche où l'eau est la richesse mais ne se trouve pas sur toutes les terres. Les héros de ce roman sont les Trask. Cyrus le patriarche est un homme retord et dur, qui impose à ses deux fils, Adam et Charles, une discipline militaire et montre peu de considération à ses femmes.

Charles est violent et jaloux de l'amour paternel que reçoit Adam, pour autant il tient à son frère. Ces deux là ont grandi ensemble,sans trop d'affection et dans un monde replié sur la ferme. le départ d'Adam pour l'armée, alors qu'il ne le souhaite pas , va séparer les deux frères. Leurs retrouvailles seront à chaque fois compliquées. Charles travaille comme un forcené dans la ferme que son père a quitté et Adam erre entre l'armée, le vagabondage et ses rêves. Il faudra l'arrivée de Cathy, femme manipulatrice et cruelle, dans leur vie pour qu'Adam se décide à partir pour la Californie.

Cathy est enceinte, elle accouche de jumeaux, les abandonne et tire sur Adam pour s'enfuir et vivre comme elle l'entend. Adam, qui était amoureux de la Cathy qu'il s'était inventé, est réduit à l'état de fantôme après son départ. C'est Lee, le serviteur chinois d'Adam qui va s'occuper des jumeaux. Il faudra l'intervention d'un vieil Irlandais, Samuel Hamilton, pour redonner un peu de vie à Adam et un nom aux jumeaux: Caleb et Aaron.

Ces jumeaux, qui sont de faux jumeaux, et peut-être de père différent vu que Cathy a aussi couché avec Charles, sont aussi dissemblables que l'étaient Adam et Charles. Elevés eux aussi sans femme à leur côté, leur amour fraternel ressemble beaucoup à celui d'Adam et Charles.

L'histoire semble se rejouer, Abel et Caïn pour une deuxième génération...

Les portraits des personnages sont tous réussis, la finesse de perception de l'auteur et sa manière de les décrire leur donnent corps et âme. Tout au long du récit, de nombreuses valeurs morales sont évoquées. le traditionnel combat entre le bien et le mal , accompagné de son corollaire l'inné et l'acquis sont au coeur des discussions entre Samuel et Lee et c'est le long travail de patience De Lee et la traduction qu'il a obtenu du mot hébreu Timschel qui permettra à Caleb de rompre le cercle infernal des frères Trask .

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Histoires de vie, voisinage, relations...

Ce pavé serait compliqué à résumer en quelques lignes. Tout simplement très beau et à recommander de toute urgence.

Un seul mot suffirait pour cette critique, un mot profondément marquant et transcendant : Timshel. Néanmoins je vais faire l'effort d'étayer.

Pour moi c'est une lecture intéressante, elle ne rentre pas dans mes coups de coeur mais je l'ai quand même beaucoup aimé.

Pour ce qui est de l'histoire du livre il me semble qu'il faut la considérer sous deux angles distincts : les personnages et le fond historique.
Cette épopée familiale est tissée sur fond de l'Amérique de la fin du 19e siècle, une histoire de colons, d'immigrants déracinés qui font l'Amérique. C'est passionnant sous le regard de nos personnages de suivre l'histoire de cette nation, ses inventions, sa politique, sa gestion de "l'étranger", en bref ce fond historique m'a passionnée.

Pour ce qui est des personnages, j'ai vraiment adoré que l'on découvre la profondeur de certains mais j'ai été noyée sous la pluralité. A un moment de l'histoire on a une quantité affolante de personnages que l'on connaît plus ou moins bien et qui interagissent, donc pas facile à suivre. Et puis une partie des histoires ne m'a pas vraiment passionnée.

Finalement la morale du livre est cousue de fil blanc on l'a sens dès le départ dans l'opposition Adam - Charles : une lutte de l'homme bon et de l'homme mauvais au sein de chaque individu avec parfois des exceptions de pureté et de malfaisance. Cette morale est presque cyclique dans le livre et analysée avec finesse et profondeur avec une inventivité assez exceptionnelle pour un thème biblique désespérément simple en apparence. Cette trame, qui est parfois tragique dans les situations rencontrées, donne une profondeur importante à certains personnages et qui est vraiment appréciable. Les autres personnages contribuent bien sûr à la démonstration de la thèse mais dans une moindre mesure et viennent parfois "encombrer" l'histoire.

Finalement peut être que c'est le style littéraire avec une confusion des narrateurs ou un langage un peu répétitif qui ne m'a pas donné le coup de coeur pour cette lecture. C'est quand même un très beau livre, puissant que je recommande volontiers.

Une grande fresque familiale partiellement autobiographique dans laquelle l'auteur évoque la vie des familles Hamilton et Trask en Californie pendant la première moitié du XXe siècle. le titre, tiré de la Bible, évoque l'endroit où Caïn fuit après le meurtre d'Abel : ici les jumeaux ne s'appellent pas Caïn et Abel mais Caleb et Aaron. A travers l'histoire de ces familles et d'Adam, le principal protagoniste, Steinbeck s'interroge sur le Bien et le Mal, la nature profonde de l'homme et explore les passions humaines : la jalousie, la colère, la vengeance mais aussi le pardon, le courage... Une oeuvre majeure à laquelle j'ai cependant préféré Les Raisins de la Colère.

un style épuré et une histoire sous forme de mythe. le tout donne un livre surpuissant sur des thèmes universels (le bien, le mal, la destinée de chacun...) A LIRE ABSOLUMENT

Fresque américaine manifestement incontournable, j'ai tenté et me suis laissée prendre au jeu. le lieu, le contexte, les personnages, la dualité pérenne, les fraternités qui s'aiment et se détestent, la monstruosité vissée à la vénalité. Et puis, tout de même, la plume de Steinbeck, son humour mêlée à sa clairvoyance.
Malheureusement, c'est une oeuvre que j'ai parfois survolée, faute de patience.

L'épaisseur et le sujet du livre peuvent laisser présager un certain ennui à la lecture. Pourtant, quelle n'est pas notre surprise que de constater que même les longues descriptions nous accrochent, tant la plume de l'auteur sait se faire vive et juste. Nous suivons avec tendresse, effroi, dégoût ou colère le destin des nombreux personnages, nous découvrons peu à peu leur personnalité, et à travers eux le genre humain dans toute sa complexité.

« A l'Est d'Eden » se révèle être un passionnant roman-fresque, plein d'humanisme et de philosophie, de générosité et d'espoir. [Lire la suite de la critique sur le site de la Lune Mauve]
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