Citations sur Les secrets de l'île (19)
Ils nous ont réveillés tôt le matin pour la piste de Tarzan une course d'obstacles où il faut se faufiler en rampant à travers presque toute l'île. Pas de déjeuner, juste l'ordre de se rassembler en survêtement. .............. l'exercice s'achevait par la traversée d'un fossé plein d'eau, une tranchée trouble de seulement un mètre de large, mais de dix de long. Pleine de plantes pourries et de vieille merde. Le bruit avait couru qu'on y avait vidé les latrines juste avant l'exercice. Les officiers nous l'on raconté en ricanant, hier, au dîner.
"Demain c'est la fosse à merde" ont-ils annoncé en étudiant l'expression de nos visages.
" Ca schlingue à mort, a dit le sergent. Devinez où chaque promo vient chier avant de quitter l'île ? "
"Evitez de boire la tasse, nous a prévenu le sergent. Ce n'est pas très bon pour la santé"
j'ai fixé l'eau trouble avec un haut-le-coeur. Les effluves qui en montaient étaient répugnants.
L'horrible bouillie m'arrivait au menton, et je me suis forcé à continuer. Quand ça m'a couvert les oreilles, j'ai cru vomir. Pire que l'odeur, le sentiment d'impuissance quand mon corps s'enfonçait dans la puanteur.
Es-tu quelqu'un de bien, ou juste une personne habituée à user d'un abord sympathique pour parvenir à ses fins? p310
Ces dernières années, elle s'était progressivement habituée à l'idée que son mari Janne allait mourir. Tandis que son état empirait, la pensée qu'elle se retrouverait seule s'était renforcée jusqu'à ce qu'un jour elle comprenne qu'elle l'avait acceptée sans réserve.
Cela faisait désormais partie de leur vie commune, avec la même évidence que se réveiller le matin et s'endormir le soir. Il allait mourir et elle serait veuve bientôt.
Rien n'y ferait, ni la rage ni les larmes.
Robert Cronwall habitait une villa de plain-pied sur la partie nord-ouest de l'île de Lidingö, reliée à Stockholm par un seul pont en arc.
Il n'y avait pas beaucoup d'autres voitures en vue, et Thomas en profita pour admirer au passage les villas à flanc de collines, de part et d'autre du pont.
Tout en haut, sur la droite, trônait Millesgarden, le musée en plein air sur les hauteurs d'Herserudsklippan, fondé par le célèbre artiste et sculpteur Carl Milles.
Chaque fois, Nora songeait avec aigreur que son ex-belle-mère devait être contente. Enfin son radiologue de fils s'était trouvé une femme qui savait se tenir dans le monde. Bien sûr elle était de petite noblesse, mais sa famille figurait néanmoins dans les registres de Riddarhuset, la Chambre des Lords suédoise. Et Marie avait grandi dans un manoir.
Journal : 24 octobre 1976
Demain, c'est le grand jour. Je vais à Rindö, devant Waxholm, où se trouve l'école des chasseurs-côtiers.
Papa a promis de m'y conduire, je dois m'y présenter dès huit heures. Il va falloir partir vers six heures du matin pour arriver dans les temps.
Sur presque un millier de candidats, quatre cents ont été retenus pour des tests complémentaires, et cinq pour cent seulement acceptés. Environ deux tiers des élèves arrivent au bout de la formation.
Ils nous ont réveillés tôt le matin pour la piste de Tarzan une course d'obstacles où il faut se faufiler en rampant à travers presque toute l'île. Pas de déjeuner, juste l'ordre de se rassembler en survêtement. .............. l'exercice s'achevait par la traversée d'un fossé plein d'eau, une tranchée trouble de seulement un mètre de large, mais de dix de long. Pleine de plantes pourries et de vieille merde. Le bruit avait couru qu'on y avait vidé les latrines juste avant l'exercice. Les officiers nous l'on raconté en ricanant, hier, au dîner.
"Demain c'est la fosse à merde" ont-ils annoncé en étudiant l'expression de nos visages.
" Ca schlingue à mort, a dit le sergent. Devinez où chaque promo vient chier avant de quitter l'île ? "
"Evitez de boire la tasse, nous a prévenu le sergent. Ce n'est pas très bon pour la santé"
j'ai fixé l'eau trouble avec un haut-le-coeur. Les effluves qui en montaient étaient répugnants.
L'horrible bouillie m'arrivait au menton, et je me suis forcé à continuer. Quand ça m'a couvert les oreilles, j'ai cru vomir. Pire que l'odeur, le sentiment d'impuissance quand mon corps s'enfonçait dans la puanteur.
D'une certaine façon,cette vue familière le fit se sentir mieux.Le monde qui,un instant plus tôt,n'était qu'eau sombre et glacée,existait encore.
Prologue
Le clapotis lui faisait penser à des enfants qui jouent dans une baignoire. En fermant les yeux, il pouvait imaginer une plage où des petits s’égaillaient sans soucis.
Puis ça clapota une dernière fois et l’eau s’échappa du seau à récurer, éclaboussant le sol mouillé.
Les bras qui se débattaient s’étaient figés. Les jambes tressaillaient encore, comme des poissons d’argent qui vont et viennent sans but. Des mouvements saccadés, désordonnés.
Il se rappellerait ce bruit le restant de ses jours.
Un fort parfum de lessive saturait l’air. L’odeur de résine de pin lui pénétrait les narines et lui donnait des haut-le-cœur. Mais il serra les dents. La peur l’emportait sur tout le reste.
Quelque chose de chaud coula le long de sa jambe, et il comprit qu’il s’était pissé dessus.
Ça n’avait pas d’importance. De toute façon, il était déjà trop tard.
Le robinet gouttait toujours.