Le jour des attentats de Londres en 2005, sept personnages parlent, dans ce tour de force littéraire.
Montée en 2007 en allemand, en 2008 en anglais et en 2010 en français (par Laurent Gutmann au théâtre de la Colline), cette pièce du dramaturge britannique contemporain
Simon Stephens, découverte grâce aux conseils avisés du musicien feroïen Budam, s'apparente à un tour de force littéraire et dramturgique.
Le 7 juillet 2005, au lendemain de l'annonce de la victoire de la candidature de Londres pour les JO 2012, quatre attentats dans les transports en commun de la capitale britannique font 56 morts. En proposant 7 monologues ou dialogues, tenus ce jour-là par 7 personnages à tous les âges de la vie (du nourrisson au vieillard),
Simon Stephens présente sept transgressions, de la plus anodine (entrisme au barbecue du voisin !) à la plus apocalyptique (préparation d'un attentat terroriste), sur le fond plus ou moins gentiment déliquescent de la société britannique du début du XXIème siècle.
"La ville entière est hantée. Dans chaque rue il y a un lieu désaffecté. Il y a quarante stations de métro, fermées depuis cinquante ans. Il y a des centaines de pubs. Les voies ferrées. le réseau des canaux. le plan de la ville est tissé de contradictions et de complications et entre chacune il y a un fantôme."
"Tout d'un coup, comme par enchantement, il y a des gens partout. Se dispersant sur les quais. En costumes, chics, élégants et pimpants. L'oeil las et le visage bouffi. Petit-déjeunant de barres de céréales, de Grany au miel ou d'un truc de chez McDo. Trimballant leurs ordinateurs portables. Claquant des talons. Tirant sur leurs manchettes. Pianotant sur leurs téléphones. Ils ont passé la nuit à relire un dossier. Ils ont été portés par la R&D. Chez eux, le soin du détail et la R&D sont impressionnants."
Tour de force dramaturgique, sans aucune indication de jeu ou de mise en scène, qui en fait aussi un support d'imagination plus fort qu'à l'accoutumée, et un fantastique "terrain de jeu" pour apprentis metteurs en scène de théâtre, comme le faisait remarquer Budam avec justesse...