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EAN : 9782226485786
234 pages
Albin Michel (10/01/2024)
4.19/5   44 notes
Résumé :
Issa, un jeune Érythréen, est laissé pour mort au camp de Calais, dans la "jungle". Survivant miraculeusement à ses blessures et à ses traumatismes, mais ayant totalement perdu la mémoire, il ne peut se fier qu'à son passeport, seul vestige de son passé. Aidé de deux compagnons d'infortune, Arun et Ali, il devra affronter la machine administrative et ouvrir une à une les portes qui le mèneront vers un titre de séjour.

De l'autre côté de la barrière, L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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le golden boy du théâtre, j'ai nommé, Alexis Michalik revient en force en début 2024 avec une pièce et sa publication chez albin michel le dramaturge s'attaque à un sujet fondamentalement politique brûlant d'actualité avec Passeport. asseport, c'est le seul objet qu'il reste à Issa, un jeune Erythréen devenu amnésique après avoir été violenté dans la « jungle » de Calais. L'hôpital le sauve sans réparer son visage (ne pas oublier !). A sa sortie, il fait la rencontre d'Arun, tamul originaire de Pondichéry et Ali, professeur de littérature anglaise syrien et les trois vont se reposer les uns sur les autres dans le long parcours pour obtenir un titre de séjour. Une autre histoire s'entremêle : celle de Lucas, gendarme d'origine comorienne. Dès son retour à Calais, où il a grandi enfant (car adopté par un couple de Calaisiens), il commence comme surveillant des camions qui passent la frontière vers l'Angleterre, un contrôle qui empêche aux migrants de s'y cacher. Mais Lucas se questionne sur ses origines, plus particulièrement lorsqu'il rencontre Jeanne, énergique journaliste, née en France de parents maliens. Jusqu'au jour où, à l'occasion d'un repas avec les parents du jeune homme, leur relation s'arrête brutalement, précipitée par une dispute entre Jeanne et Michel, le père de Lucas, qui, avec tout son aplomb d'ancien militaire, fait montre de sa xénophobie envers les exilés présents à Calais. Sans un coup de théâtre…

Le texte traite d'abord des multiples facettes de l'immigration, du racisme avec un focus sur la vie des sans-papiers ; pour un public, certes déjà acquis de part la sociologie du théâtre et l'enthousiasme pour l'univers de l'auteur, il faut souligner la pédagogie sur l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatride) et l'enfer de ses procédures, l'économie souterraine auquel contribuent les trois réfugiés quand ils sont engagés dans un restaurant, la « jungle » de Calais, sémantique médiatisée en 2015 mais existant déjà depuis 2002. Michalik redonne beaucoup d'humanité à des personnes invisibilisées avec ces portraits intimistes.Néanmoins, derrière cette vision de parcours initiatique individuel de réussite, d'intégration, pour ne citer qu'Issa qui obtient les doigts dans le nez, un prêt pour ouvrir son propre restaurant avec Arun et Ali, quelque chose dérange : l'auteur ne veut pas faire du théâtre politique, pour le reprendre « militant ou documentaire ». Or, présenter un récit sur un sujet aussi d'actualité, à l'heure où la loi sur l'immigration promulguée le 26 janvier dernier suscite les inquiétudes quant au sort réservé aux étrangers, est certes un concours de circonstances mais pas anodin. Cette vision individualiste tend à pencher vers un modèle méritocratique, chère à l'imaginaire collectif français et bien déconstruit par les études sur les inégalités sociales depuis des décennies.

Derrière, la critique des politiques migratoires, de l'Etat demeure trop de surface selon moi, on reste dans le politiquement correct, on effleure mais il ne faut pas viser quelqu'un en particulier La volonté d'écrire une histoire humaniste s'entend mais comme vu dans beaucoup de critiques, il y a trop de bons sentiments, ce qui affaiblit la portée de son histoire. le concentré de feel-good n'a pas sa place ici et n'a jamais été la tasse de thé des rédacteurs.trices de baz art
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis tombée sur ce livre alors que je me baladais une fois de plus dans le catalogue de Lirtuel (la bibliothèque belge francophone en ligne), et j'ai presque aussitôt décidé de l'emprunter ! « Presque », car je ne suis guère lectrice de théâtre : j'aime beaucoup aller voir l'une ou l'autre pièce, alors que les lire m'ennuie le plus souvent. En effet, dans une pièce de théâtre, bien au-delà du texte (qui est certes important !), tout se fait aussi à travers le jeu des acteurs, leurs interactions, le plaisir qu'ils ont à jouer ou pas, et puis il y a aussi le fait de voir le décor etc. ; dès lors, juste lire la pièce me semble un peu « vide ».
Mais bon, c'est aussi Alexis Michalik, apparemment très connu pour ses pièces, mais auxquelles je ne m'étais jamais intéressée particulièrement. En réalité, j'avais découvert cet auteur il y a quelques années à travers son seul roman, « Loin », qui m'avait fait forte impression. Dois-je préciser que, là aussi, je l'avais déniché tout à fait par hasard? : j'étais tombée dessus chez Belgique Loisirs… et je l'avais réellement dévoré ! Pourtant, ce n'était une fois de plus qu'un souvenir heureux, car j'avais lu ce roman-là à cette époque où je reprenais peu à peu goût à la lecture après une longue période sans livres, et je n'écrivais pas encore le moindre mot sur mes lectures ni ne donnais la moindre note…

Tout ça pour dire que je ne suis certainement pas le mieux placée (si tant est qu'on ait besoin d'être « bien placé » pour écrire un commentaire) pour apprécier ou pas un texte que l'on découvre ainsi dans sa forme la plus brute.
Or, il est indéniable que, à travers ces quelques pages, qui plus est très aérées (et pour cause ! la mise en page d'une pièce de théâtre n'est jamais aussi dense qu'un roman), si bien qu'on les lit vraiment très vite, l'auteur fait passer un message très fort, très en faveur d'un meilleur accueil pour les réfugiés de tous ces pays en guerre, tout simplement parce qu'ils sont humains.

Je ne vais pas faire le relevé de tous les arguments, apparemment pesés et étudiés, qu'il avance de-ci de-là, notamment à travers le personnage de Jeanne, la journaliste, tandis qu'il lui oppose le vieux militaire qui a « fait » (entre autres) le Mali et qui penche indéniablement à droite, malgré le fait qu'il a adopté – oserait-on dire « acheté » ? - un enfant pauvre à Mayotte, alors qu'il y était en poste, convaincu qu'il n'est « pas raciste », pas lui voyons !… L'auteur dénonce aussi le véritable parcours du combattant que représente le chemin vers l'acquisition d'une carte de séjour pour tous ces immigrés, se moquant au passage de toutes ces abréviations que personne ne comprend. Une spécialité française qui nous fait parfois rire, nous les Belges qui n'avons pas aussi fort cette tendance à donner des sigles à tout-va… mais cela n'empêche pas de se poser tout à coup des questions sur notre politique d'immigration, en Belgique ou en Europe – le « problème » étant devenu européen depuis bien longtemps – mais il subsiste des disparités locales, dont cette fameuse « jungle » de Calais, tristement célèbre jusqu'à Bruxelles, qui sert de point de départ à nos protagonistes.
On se rend compte, tout à coup, qu'en fait on ne sait pas grand-chose de ce parcours (à moins d'y être impliqué d'une façon ou d'une autre), et on en ressent une vague culpabilité, à peine atténuée par le sentiment que le parti-pris de l'auteur manque peut-être de discernement.

Eh oui ! c'est là, à mon sens, la principale faiblesse du livre : l'auteur joue pas mal avec les clichés, tous bien présents dans « l'inconscient collectif », et cela présente un petit danger qui m'a bien un peu gênée. En effet, indépendamment de mes idées sur la question (qui n'ont de toute façon pas lieu d'être développées dans un commentaire de livre), j'ai quand même ressenti une grande partie de cette pièce comme un discours quelque peu gauchiste, même pas masqué car l'auteur l'avance lui-même dans une réplique pleine d'auto-dérision ! Or, comme ses affirmations et autres suggestions ne sont étayées par rien, si ce n'est une invitation à aller voir les chiffres de l'OCDE, un certain doute subsiste toujours. Il faut bien dire que ce choix de ne donner aucune référence explicite (un lien url ou que sais-je) est ambivalente : l'auteur part-il du principe que son public est intelligent et ira vérifier par lui-même, ou bien se dit-il que, de toute façon, il n'ira pas voir, et donc autant raconter n'importe quoi du moment que ça secoue ? Car indéniablement, il a voulu provoquer le lecteur qui, à moins d'être lui aussi aveuglément convaincu par toutes ces idées pleines de bons sentiments sur l'immigration, pourrait se sentir peu à peu mal à l'aise.

Heureusement, Alexis Michalik n'en a pas oublié d'être un conteur d'histoires, et en plus talentueux, pas seulement un pseudo-messager pour une meilleure politique d'immigration ! Son retournement de situation, vers la fin du livre, est complètement inattendu, et pourtant tout à fait cohérent… et on se prend au jeu, tout à coup on est remué autant que ses personnages, pour moi particulièrement Yasmine, qui est sans doute l'une des plus sympathiques et touchantes dans toute l'histoire !
Et surtout, cela recentre le lecteur, qui garde certes tout le discours préalable en tête, mais peut alors laisser s'évacuer cette tension malaisante entre sa propre perception, ses propres convictions, pour se poser la vraie question : qu'est-ce que l'identité ? Qu'est-ce qu'un homme ?
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Passeport est une pièce de théâtre. Dans le prologue, les personnages se présentent. Ils indiquent leur prénom, leur lieu de naissance, leur nationalité et celles de leurs parents. Lorsque le tour d'Issa arrive, il cherche dans sa mémoire et s'effondre.

La scène est alors transportée dans le passé, dans la jungle de Calais où Issa s'est fait agresser. Il est transporté à l'hôpital. Il a de multiples blessures. Après huit jours de coma, il se réveille : il a perdu la mémoire. Les seules informations, qu'il possède sur lui-même, sont celles de son passeport. Il apprend qu'il est érythréen. A son retour dans le camp, il se lie à Arun, un Indien et à Ali, un Syrien. Tous les trois s'entraident pour effectuer les démarches administratives pour obtenir un titre de séjour et rêver à une nouvelle vie.

Lucas est gendarme. Sa mission est d'empêcher les réfugiés de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre. Son travail et sa rencontre avec une journaliste bouleversent sa perception de son existence.

Lorsque j'ai choisi ce livre, je n'avais pas imaginé que c'était une pièce de théâtre. Je savais qu'Alexis Michalik en écrivait, mais le seul titre que j'avais lu de lui était Loin : un roman. Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre, hormis les pièces de Molière, Musset, etc. Aussi, j'ai eu peur d'être déstabilisée. Or, c'est le contraire qui s'est produit. J'ai adoré m'apercevoir que les dialogues passaient les messages et les sentiments de chacun grâce au choix des mots et à leur force. Comme dans une conversation, nous ne pouvons que nous appuyer que ce qui est énoncé pour forger notre opinion. Nous le confrontons à nos connaissances, à notre sensibilité et à notre expérience. D'autres personnages nuancent ou renforcent notre vision de la situation. J'ai aimé entendre plusieurs voix s'exprimer sur le même thème. J'ai été touchée par le parcours de chacun et j'ai apprécié la diversité des destins et des convictions. J'ai aussi aimé être dans la peau de chacun, pour approcher leurs difficultés, leurs espoirs et décrypter leurs actes. Enfin, j'ai été épatée par un renversement de situation, qui donne une leçon fabuleuse.

J'ai adoré Passeport.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Issa est un jeune Erythréen qui est retrouvé inconscient dans la jungle de Calais,  gravement blessé. À son réveil à l'hôpital, son passé est en morceaux car sa mémoire s'est envolée. Seul son passeport trouvé dans ses vêtements lui indique son identité.

De retour au camp, Issa se lie d'amitié avec deux autres réfugiés. Ensemble, ils vont entamer un parcours du combattant afin d'obtenir le précieux sésame qui leur permettra de vivre en France en toute légalité.

En parallèle, nous suivons l'histoire de Lucas, un gendarme chargé de contrôler les abords de la jungle. Né à Mayotte, le jeune homme a été adopté par un couple calaisien. Sa rencontre avec une femme journaliste va bousculer son existence.

N'étant pas du tout adepte de théâtre en général, je me suis dirigée vers cette pièce davantage par curiosité, car son sujet m'a interpellée et que le talent de son auteur n'est plus à démontrer.

Et j'ai été complètement bluffée, embarquée de bout en bout dans cette fiction captivante qui aborde un sujet d'actualité divisant encore et toujours l'opinion publique.

Au fil des dialogues, Alexis Michalik brise de manière pertinente et documentée les clichés, les préjugés sur les migrants et place la question de l'identité au centre de cette histoire. Les deux héros principaux nous permettent de nous placer habilement des deux côtés de la barrière.

D'autre part, la construction de la pièce est une réussite, les scènes rythmées et le surprenant retournement de situation à la fin de la pièce offre au lecteur un final somptueux. Une lecture débordante d'humanité.

A noter que la pièce de théâtre sera jouée à partir du 26 janvier à Paris.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Issa, Érythréen placé en camp de demandeurs d'asile à Calais, a perdu la mémoire après avoir été laissé pour mort.
Lucas est gendarme. Sa mission actuelle est de garder le camp et de ne pas laisser ses occupants en sortir.
Jeanne est journaliste, avec son positionnement bien affirmé, elle n'a pas peur de donner son avis.
Tous trois ont un destin commun, une histoire bouleversante qu'ils partageront sans vraiment en comprendre tous les enjeux…

Cette pièce de théâtre est aussi brillante qu'incroyablement bien tissée et écrite! J'avais adoré le précédent ouvrage de l'auteur et je suis totalement conquise par celui-ci!

Les sujets sont forts: immigration, racisme, violence, résilience et espoir en sont certains. L'auteur traite de la réalité sur les accords de Dublin et dénonce l'horrible traitement réservé à ceux qui cherchent à survivre et à avoir de meilleures chances dans la vie.

À la fois riche et émouvant, cette pièce possède également une chute étonnante qui m'a complètement bluffée! Encore un peu du génie d'Alexis Michalik, qui maîtrise l'art du déroulement d'une intrigue et des rebondissements captivants!

Finalement, ce livre est un bel hommage, il rend leur humanité à ceux qui ne sont pas traités justement et met en lumière leur courage et leurs espoirs!
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critiques presse (1)
Culturebox
22 janvier 2024
C'est une histoire de destins croisés, pleine d'émotion et, heureusement parfois aussi, avec du sourire au cœur de tant de difficultés, sans oublier une série de rebondissements.[...], Effectivement, il faut laisser s’opérer la magie Michalilk, on est pris par cette histoire engagée et par le destin de ces héros.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mais comme tous les coupables, il peut s'améliorer, et vous savez de qui ça dépend ? De nous. De vous. De ceux qui votent. De ceux qui ont la chance de vivre encore dans une démocratie.
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Videos de Alexis Michalik (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexis Michalik
Dans sa pièce "Passeport", le metteur en scène Alexis Michalik met son sens du rythme et du dynamisme au service d'un texte engagé sur la migration : conscient de l'importance de son sujet, cet adepte du romanesque a basculé dans un théâtre politique, engagé contre la droitisation de la société. À l'occasion de cette pièce, qui se joue au Théâtre de la Renaissance jusqu'au 30 juin 2024, il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Joel Saget / AFP
#art #dramaturge #theatre ______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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