Les mensonges les plus cruels sont souvent silencieux.
J'ai toujours soupçonné le goût du public d'être un produit bâtard, fruit d'une union entre l'affectation et le dogmatisme ; et j'ai toujours été persuadé que, s'il se trouvait un honnête homme sans préjugé littéraire, celui-ci vous dirait qu'il trouve Shakespeare souvent pompeux et absurde à l'extrême, et que toute son œuvre est écrite dans un anglais fort obscur et pénible à lire.
Le mariage est si utile aux femmes, il leur ouvre tant de perspectives dans la vie, et leur offre tellement de liberté et d'occasions de se rendre utiles qu'il importe peu que leur mariage soit bon ou mauvais : elles en retirent toujours quelque bénéfice. Il est cependant vrai que les femmes les plus heureuses et les plus sincères sont souvent vieilles filles ; et que ces vieilles filles, et les femmes malheureuses en ménage, ont souvent la fibre maternelle la plus développée. Ce qui semblerait indiquer, même chez ces femmes, l'influence réductrice du bien-être conjugal. Mais la règle n'en est pas moins sûre : si vous cherchez la fine fleur des hommes et des femmes, prenez un bon célibataire et une bonne épouse.
Voyager plein d'espoir vaut mieux que d'être parvenu à destination.
Même s'il fut sans doute très difficile de peindre les "noces de Cana", ou d'écrire l'acte IV d'Antoine et Cléopâtre, quiconque en ce monde s'avise d'expliquer sa propre personne aux autres doit exécuter une œuvre d'art plus difficile encore.