AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9780684144924
348 pages
Macmillan Pub Co (01/06/1976)
4/5   1 notes
Résumé :
Norman Stone's important book is the first authoritative account of the Russian Front to be published in the West. Churchill called the Eastern Front 'the unknown war' and there is still no Soviet official history of the army's role during the First World War.

It was in the East, with Russia in turmoil, that many decisive engagements took place. Norman stone believes that 'the outcome of the battles was dictated by factors that do not always figure in... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le Front de l'Est lors de la Première Guerre mondiale caractérise les opérations qui opposent la Triple-Entente à la Triple-Alliance ainsi que leurs alliés respectifs entre 1914 et 1917. Ces opérations à l'Est débutent par une avancée spectaculaire des Allemands qui suit l'arrêt des Russes en Pologne lors de la bataille de Tannenberg fin Aout 1914.
La bataille de Varsovie, est également connue sous le nom de Grande Retraite, dure de mi-aout à mi-septembre 1915. Elle oppose les forces de l'Empire Russe à celles de l'Empire Allemand, Lors de la Bataille des Lacs de Mazurie du 8-15 septembre, l'armée allemande inflige à nouveau une importante défaite à l'armée russe, avec environ de 60 000 soldats russes hors de combat. La Grande Retraite de 1915 est un désastre pour la Russie qui perd 15 % de son territoire européen, 10 % de son réseau ferré, presque 20 % de sa population et 30 % de son industrie. Son armée a perdu 2.5 millions d'hommes tués, blessés ou faits prisonniers.
En 1916, le front de l'Est est stabilisé, après une fulgurante avancée allemande. de Varsovie, le front est passé à Pinsk, en Bielorussie, soit 400 km plus à l'Est. le front court, globalement orienté Nord-Sud, de Riga sur la Mer Baltique, Novgorod, Lviv (Lemberg), et la frontière bulgare.
Il existe peu de livres sur le Front Est. On peut néanmoins citer l'excellent livre de Norman Stone « The Eastern Front 1914–1917 » (1998, Penguin, 352 p.). On pourra aussi se référer au livre de Alexandre Sumpf « La Grande Guerre oubliée : Russie 1914-1918 » (2017, Perrin, Paris, 607 p.), dont le titre dit bien ce qu'il convient d'en retenir. Et y ajouter celui de Ward Rutherford « The Russian Army In World War I », (1975, Gordon & Cremonesi, 303 p.), ou encore « Imperial Apocalypse: The Great War and the Destruction of the Russian Empire » de Joshua A. Sanborn (2014, Oxford University Press, 304 p.). Vu du point de vue du soldat, allemand de plus, il faut lire « L'ordre du jour » roman, nettement autobiographique de Edlef Köppen. le livre est initialement publié en 1930 « Heeresbericht », interdit par les nazis, traduit par François Poncet et réédité récemment (2022, Tusitula, collection Insomnies,452 p.). Pour faire bonne figure, ne pas oublier l'abondante littérature, essentiellement anglo-saxone, qui revisite le débarquement de Gallipoli et la guerre des Dardanelles. On en trouve mes commentaires sur ce site.

Le livre de Norman Stone est fort bien documenté, peut-être même trop globalement, on se perd dans les détails. Son style a tendance à être un ramassis de détails dans lequel il est quelquefois difficile de séparer l'anecdote du général. Cette accumulation de détail sur détail fait quelquefois l'impression d'un lexique. On a ainsi, le nombre de soldats par bataillon, le nombre de canons de ce régiment. Tout juste si l'on n'a pas les noms et date de naissance.
Le contenu soufre lui aussi d'une autre incomplétude, plus gênante. En effet, la narration s'arrête vers la fin de 1916. La suite est presque totalement éludée y compris l'avènement du le bolchevisme. Tout aussi gênant, on ignore en quoi vraiment consiste l'accord de paix entre la Russie et l'Allemagne.
Et le livre, en soi débute par un malentendu. Dans son introduction, Stone attaque vertement Edward Hallett Carr et son livre. Cet économiste a écrit en 1939 un livre qui est souvent cité « La crise de vingt ans 1919-1939 » traduit et préfacé par Dario Battistella (2015, Université de Bruxelles, 352 p.). C'est même un ouvrage de référence dans les relations politiques internationales. Bon, à décharge, le livre a été publié juste avant le début de la Seconde Guerre. Mais Carr y soutenait que la Russie tsariste pré-révolutionnaire était en mauvais état, voire pire, en particulier son économie. Cette faiblesse économique était l'une des principales raisons de l'incapacité du tsar de poursuivre efficacement la Première Guerre mondiale. Ce qui, à son tour, a conduit aux révolutions de 1917. A l'opposé, Stone soutient que l'économie de la Russie tsariste se développait à un rythme raisonnable avant 1914. Les fameuses pénuries en matériel, artillerie et armes légères, de l'armée russe étaient dues, selon Stone, à une idéologie défectueuse plutôt qu'à des échecs de production dus à la faiblesse économique. En effet, Stone soutient que dans de nombreux cas, le matériel existait, mais le système très chaotique du tsar était incapable de les manager. C'est l'argument principal de Stone sur les origines des Révolutions. Ces dernières n'étaient pas le produit d'une économie dépassée qui n'a pas pu combattre efficacement la guerre, mais le résultat d'un système aléatoire qui n'a pas réussi à exploiter la puissance d'une économie en pleine croissance.
Cependant, quarante ans après sa publication, le récit de Norman Stone sur le front de l'Est pendant la Première Guerre reste un ouvrage standard sur le sujet. Il faut dire que les ouvrages sur la questionne sont pas légion. Les ouvrages russes restent assez discrets sur le sujet. le sujet est comme occulté. La révolution russe est passée par là, avec l'assassinat du tsar et de sa famille, les désordres qui ont suivi, puis les « glorieuses années » du « Petit Père du Peuple » et ses millions de déportés. Ses successeurs n'ayant pas fait mieux, il a été jugé opportun de passer sous silence ces années du gouvernement du peuple pour le peuple. A l'époque, de 1914 à 1917, ce sont tout de même 15 millions de soldats du tsar qui affrontent seuls trois empires. Puis, après les révolutions de Février, puis d'Octobre 1917, la guerre prend fin en mars 1918. Plutôt que d'engendrer la paix, elle se prolonge en une myriade de luttes politiques et sociales pudiquement réunies sous le nom de guerre civile.
L'ouvrage de Stone revient alors à un alignement de chiffres, de comptes-rendus de la stratégie et des conflits au niveau du commandement. La narration se perd au niveau du soldat et de sa vie quotidienne. Ce qui est souvent le cas dans les ouvrages d'historiens. Les suites de la guerre, tout comme l'effondrement et l'émergence de nations d'Europe centrale à la suite de la défaite des puissances centrales, tout cela est occulté.
Un des rares points positifs du livre est celui concernant l'offensive Broussilov en juin 1916. Ce dernier réalise une percée majeure qui a des conséquences énormes en France sur le Front Ouest. Elle oblige les Allemands à retirer des troupes de Verdun et les Autrichiens à en retirer d'Italie pour tenter de contenir l'attaque. Russe. Mais, finalement, l'offensive s'est essoufflée, et ni Broussilov ni les commandants de l'armée russe ne semblent en avoir appris grand-chose. En effet, les attaques ultérieures revenaient à des assauts par vastes vagues humaines et se révèlent inefficaces.
Comme écrit précédemment, le livre se termine avec la cessation des opérations offensives de la Russie en 1917, et avant la Révolution. Quid de Aleksandr Kerenski et de son pouvoir de continuer ou d'arrêter la guerre ? Il eût été intéressant de le savoir.
En effet, après l'abdication du tsar Nicolas II le 15 mars, puis celle de son frère le grand-duc Michel, le lendemain, et selon la volonté de ce dernier, un gouvernement provisoire devait diriger le pays jusqu'à ce qu'une assemblée constituante ait déterminé la nouvelle forme de gouvernement en Russie. Dirigé par Kerenski, le gouvernement provisoire était chargé d'organiser les élections définissant cette assemblée. Il parvint à organiser les élections, mais pas à désengager la Russie de la guerre, ce qui affaiblit sa popularité auprès du peuple, qui en supportait le poids. le véritable travail du gouvernement est guidé par 9 principes, dont le premier concerne une « amnistie immédiate et complète dans toute affaire de nature politique ou religieuse, y compris les actes terroristes, mutineries militaires et révoltes paysannes ». Et ce avant les libertés de pensée. du passé faisons table rase. Les dispositions militaires viennent en queue de priorité avec cette formulation « les soldats doivent être libérés de toute restriction à l'exercice des droits civiques dont jouissent tous les autres citoyens ». On comprend alors que le coup d'État du 25 octobre 1917 puisse réussir sans grande difficulté. Petrograd est aux mains des soviets noyautés par les Bolcheviks. La « Grande Révolution socialiste d'Octobre » liquide ainsi le pouvoir bourgeois en quelques heures. Kerenski échappe à ses adversaires et s'enfuit, déguisé en matelot pour la France où il arrive au printemps 1918.
Idem en ce qui concerne les opérations non terrestres, comme sur la Baltique ou la Mer Noire et les détroits, Bosphore et Dardanelles. Rien sur ces manoeuvres.
On peut admettre que sur l'Atlantique Nord, la guerre navale se transforme vite en guerre sous-marine, qui a connu un paroxysme en 1917. Au début de la guerre, la « Royal Navy » ainsi que la « Kaiserliche Marine » attribuaient un rôle prépondérant aux cuirassés. A partir de septembre 1914, les « U-Boote » coulèrent quatre croiseurs britanniques. le seul « U-9 » torpille à lui seul trois croiseurs le 22 septembre 1914. Les Britanniques durent donc adopter la même stratégie que les Allemands et barricader leurs escadres de cuirassés.
Le plus important fait fut le drame du paquebot « Lusitania » le 7 Mai 1915, dans lequel périrent 1 200 passagers, dont 124 ressortissants américains. Cela déclenche une vague mondiale d'indignation qui provoquera l'entrée en guerre des USA.
Par contre, la Mer Noire était le domaine des Russes et de l'Empire ottoman. La Grande flotte russe était basée à Sébastopol en Crimée.
La marine ottomane, au contraire, était dans une période de transition avec de nombreux navires obsolètes. Elle s'attendait à recevoir deux puissants cuirassés construits en Grande-Bretagne, le « Reşadiye » et le « Sultân Osmân-ı Evvel », mais le Royaume-Uni saisit les cuirassés dont la construction était achevée, lors du déclenchement de la guerre avec l'Allemagne, et les incorpora dans la Royal Navy.
La guerre en mer Noire commença lorsque la flotte ottomane bombarda plusieurs villes de Russie en octobre 1914. Les navires les plus modernes de la flotte ottomane étaient deux navires de la flotte allemande de la Méditerranée : le puissant cuirassé allemand « SMS Goeben » et le croiseur léger rapide « SMS Breslau ». D'un design moderne et un équipage bien entraîné, ils pouvaient facilement prendre le dessus ou distancer un navire isolé de la flotte russe. Cependant, même si les cuirassés russes qui lui furent opposés étaient plus lents, ils étaient souvent en mesure de se regrouper en nombre pour surpasser la puissance de feu du « SMS Goeben », le forçant à fuir. Une série continue d'opérations relevant du chat et de la souris occupa les deux premières années de la guerre. de nombreuses batailles se déroulèrent ainsi entre les flottes russe et ottomane, où le « SMS Goeben » d'un côté et des unités russes de l'autre furent endommagés à plusieurs reprises.
La flotte russe de la mer Noire fut principalement utilisée pour soutenir le général Ioudenitch dans sa campagne du Caucase. Cependant, l'apparition du « SMS Goeben » pouvait radicalement changer la situation, ainsi toutes les activités, même le bombardement côtier, durent être menées par la quasi-totalité de la flotte russe de la mer Noire, car une force plus petite pouvait être victime de la vitesse et des armes du « SMS Goeben ». Les forces légères allemandes et turques continuèrent cependant à attaquer et harceler les navires russes jusqu'à la fin de la guerre à l'Est. Après aout 1916, l'amiral Koltchak prend le commandement et prévoit de dynamiser la flotte russe de la mer Noire par une série d'actions agressives. La flotte russe mina ainsi la sortie du Bosphore, empêchant la quasi-totalité des navires ottomans d'entrer en mer Noire.
Pour soutenir l'attaque anglo-française sur les Dardanelles, des sous-marins britanniques, français et australiens furent envoyés dans la mer Noire au printemps 1915. Un certain nombre de cargos et de navires de guerre turcs furent coulés, mais plusieurs sous-marins furent perdus. Les bâtiments furent retirés lors de l'évacuation des Dardanelles en janvier 1916.

Dans la mer Baltique, l'Allemagne et la Russie furent les principaux combattants, avec un certain nombre de sous-marins britanniques pour aider les Russes. Ils naviguaient essentiellement dans le détroit du Kattegat, la péninsule danoise du Jutland et la province suédoise de Halland.
Comme la flotte allemande était plus importante et plus moderne, les Russes jouèrent un rôle essentiellement défensif, tout au plus attaquant les convois entre l'Allemagne et la Suède.
Un coup majeur pour les forces alliées eut lieu le 26 août 1914. le croiseur « SMS Magdeburg », faisant partie d'un escadron de reconnaissance, pris dans un épais brouillard s'échoue dans le golfe de Finlande. Les autres navires allemands ont essayé de la remettre à flot, mais décidèrent de le saborder. Des plongeurs de la marine russe explorèrent cependant l'épave et récupérèrent le livre-code de la marine allemande qui fut ensuite transmis aux alliés, contribuant ainsi à leurs succès en Mer du Nord. En mars 1918, la révolution russe et le traité de Brest-Litovsk fait de la Baltique un lac allemand, et les flottes allemandes transférèrent des troupes pour soutenir les Blancs dans la guerre civile finlandaise.

Commenter  J’apprécie          00


Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Norman Stone (1) Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
504 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}