La guerre oubliée ? Plutôt la guerre inconnue. En France on a retenu que les combats sur le front ouest alors qu'à l'est ce fut tout aussi meurtrier même si l'affrontement fut moins "industriel". le livre de A.Sumpf est ardu car il présente à la fois le contexte militaire mais aussi économique, politique et sociétal dans les pays belligérants. Il ne se limite pas à la guerre et inclut une analyse des conditions qui vont mener à la révolution de 1917. A lire avec intérêt et concentration.
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Pas très intéressant. Les aspects proprement militaires sont expédiés (je suppose que l'auteur n'aime pas l'histoire bataille) mais de ce fait le livre apparaît désarticulé entre une approche thématique et une approche chronologique. Bref, un livre mal fichu que je ne suis pas arrivé à terminer.
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Dans les faits, les mencheviks parviennent mieux à s'opposer aux bolcheviks : ils ne se cantonnent pas à la dénonciation du coup d'Etat, mais diffisent un véritable programme alternatif. Ils proposent ainsi de redistribuer toute la terre au peuple en pleine propriété , au profit des petits propriétaires existants ; de généraliser l'intervention l'intervention de l'Etat dans la sphère économique et la régulation étatique de la production, du transport et de la distribution, d'instaurer un monopole sur les produits de première nécessité; de passer à la journée de huit heures de travail et d'adopter des mesures légales progressistes en faveur des travailleurs; enfin, de faire porter le poids des dépenses révolutionnaires sur les classes possédantes au moyen d'un impôt touchant uniquement la bourgeoisie.
Début 1917, près de 2,3 millions de soldats sont cantonnés dans les garnisons de l'arrière. Leurs origines sont fort diverses : on trouve des hommes trop âgés pour être envoyés au front ou les toutes dernières recrues ; des officiers "planqués" ou écartés du front de l'active au vu de leurs faibles capacités; des combattabts évacués le temps de leur convalescence ; et des"indésirables", ouvriers ou agitateurs punis par la conscription, mais que l'on refuse d'envoyer au front par crainte de la contagion révolutionnaire. Il est indéniable que l'attitude des garnisons de Petrograd-attentisme, indifférence, soutien aux bolcheviks- a largement servi ces derniers dans leur prise de pouvoir en Octobre. Pour autant, les considérer comme des fauteurs de révolution relève de l'exagération de leur rôle réel, en particulier en province.
Comme il est pénible de travailler quand tu n’en saisis pas le but, mais il y a encore plus pénible, quand tous les exercices s’accompagnent des insultes choisies du chef d’escadron, de l’autocrate au pouvoir illimité à la tête de l’escadron. Il a toujours raison, où que tu ailles chercher la vérité, et personne n’ose se plaindre de lui. Tous se taisent avec une méchanceté tue et un regard stupide sur le visage.
Les vainqueurs des éléctions à la Constituante sont incontestablement les socialistes-révolutionnaires, y compris parmi les soldats du front : sur 41 686 876 votants, ils recueillent 15 848 004 voix(370 sièges). Les bolcheviks (9 844 637 voix,175 élus) bénéficient pour leur part de la confiance d'une partie des paysans proches des villes, voies ferrées et garnisons. Avec notamment les socialistes ukrainiens et les mencheviks(16 sièges, la moitié des voix, viennent de Géorgie), les partis socialistes triomphent dans tout l'ancien Empire. Les constitutionnels-démocrates, troisième force politique, n'obtiennent pas 2 de millions de voix, les minorités nationales en totalisent 4,5 millions (soit 80 sièges avec les autres "divers"). Le vote populaire balaie les anciennes élites.
La guerre a plutôt endurci les hommes, et n’a approfondi la foi que chez quelques-uns ; elle ne résout pas la perte d’autorité de l’Église en tant qu’institution. La religion fait plutôt partie des contraintes de la vie militaire, avec les services religieux, les sermons, les bénédictions, et n’offre pas un fondement solide à l’engagement des combattants pour la défense de la patrie.
Rencontre avec Alexandre Sumpf autour de Lénine paru aux éditions Flammarion.
Alexandre Sumpf est un historien spécialiste de la Russie contemporaine et russophone, ce qui lui permet un accès direct aux archives. Maître de conférences à l'Université de Strasbourg, il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire sociale et politique de la Russie sous Lénine, notamment de Lénine à Gagarine: Une histoire sociale de l'Union Soviétique.
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24/01/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER