La peur de la dispersion de la famille, de la communauté juive de Constantine, des gens que je connaissais et que mes parents connaissaient dans le quartier. Car une peur naît dans l'arrachement de l'exil, celle que toute une vie antérieure disparaisse, que ce monde de l'Algérie de l'enfance soit englouti.
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L’enfance est comme hors temps, un bloc où tout se mêle
La guerre d’Algérie était cachée dans les plis de ma mémoire d’enfant
Lorsque ma mère est décédée en 2000, j’ai retrouvé au fond du tiroir de sa table de nuit le trousseau de clés. C’était bien celui de l’appartement de Constantine, qu’elle avait toujours conservé. Comme les histoires de marranes qui emportaient dans le Nouveau Monde les clés de leur maison d’Espagne, de l’Andalousie perdue