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EAN : 9791095248279
112 pages
éditions du Tourneciel (31/10/2019)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Connu pour sa formidable aventure de diariste au quotidien , Albert Strickler n'en demeure pas moins avant tout poète. Un poète qui tient son journal ! Après le diamant et le duvet , qui donnait à voir la quintessence du rien somptueux, il l'illustre de nouveau à l'envi avec Feuilleter la mer.
Vague après vague, il tend le miroir de sa mouvante immensité aussi bien au ciel qu'aux hommes qui continuent à y étancher leur rêve de liberté.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je voudrais feuilleter la mer, comme on goûte une flute de Champagne, comme on lirait une fiction, l'avoir à porté de main ou parfois à porté de cri, lire ses disgrâces et ses émerveillements. Mais est-ce raisonnable de toucher la mer seulement du bout des doigts.
Albert Strickler s'est amusé à prendre la mer par surprise , à marée basse avant de la voir revenir vers lui, en parcourant l'estran.


Son recueil de poésie "Feuilleter la mer", procède de cette étrange fascination qui vous étreint face à cet être si farouche, en mouvement perpétuel, insatiable écorché qui de temps en temps se pose dans une pétole comme anesthésié par une divine imposition des mains.

Je rêve d'être le poète des brisants et comme Albert Strickler, suivre "la crête des rouleaux et les mâchoires fleuries des chevaux."
Me poser sur le sable et lire page72
"le va-et-vient, oui
la vie elle-même
toujours à la fois
écartèlement et berceuse
ressacs de ressorts et d'usure
le fléau du sang
entre diastole et systole
souffle fait d'expir et d'inspir
le va-et-vient de la mer
dans son immense oscillation
de perpétuel niveau à bulle
qui ne trouve jamais d'équilibre
pendule qu'affole
l'énergie de l'origine"


La mer est semblable à une relation amoureuse, faite de moments de félicité, puis par une géométrie de l'âme de tumultes, de retours, ou d'une amertume qui remet tout en question, la mer te retourne, "ces retournements qui la cerclent avec tant de frénésie".
C'est la mer qui après ses oscillations revient à la lumière pour retrouver une joie fertile puis le silence.
Alors tout est possible tous les rêves sont possibles et la mer est le témoin de cette offrande.
Tu le connais bien ce geste de "trinquer à l'absence ton front de fièvre contre le verre du ciel."


La mer danse avec tant de fièvre quelle empreinte le champ des marées pour dérouler ses déferlantes, trop hautes parfois qu'elle dépasse ses limites pour tout inonder voir même fracasser ce que les hommes ont construit. Sur toutes les côtes qu'elle balaye, la mer invente une montagne ou un horizon sans fin, la mer est comme la vie.

J'aime la démesure de ce feuilletage quand les mots, émergent comme d'une alcôve. J'aime ces mots comme "l'ovation de la mer", ou "l'hypnose de l'immobile", où "le ciel crie son grand vide bleu et ses trop-pleins" où "l'on macère les heures mortes et les souvenirs" comme un délice, comme une fulgurance, de la mer originaire, "la mer prête à planter une forêt diode dans ma poitrine."


J'aurais aimé avec Albert plonger dans ces fonds marins me saouler à regarder ces poissons multicolores ou argentés suivre le bar dans ses remous dans ses sautes d'humeurs dans ses repères, ou en apnée affronter le pointe-noire, ou à l'ombre d'une caverne me trouver nez à nez avec un Sar ou une dorade.

Mais Albert Strickler ne plonge pas, il n'a pas connu dans ces heures marines le feuilletage insondable d'émerveillements des apnéistes qu'il m'arrive de partager dans cet océan atlantique. J'aurais aimé qu'il nous parle des oiseaux, des fous de bassan, des sternes, des cormorans, tous, mes compagnons de promenade.

J'aurais aimé qu'il oublie les mouettes, et le poème, ou le poème des mouettes, et qu'Albert Strickler évoque tout ce qui habite ces lieux, les oiseaux sauvages vanneaux, huîtriers, qui cherchent dans les goémons de quoi se nourrir. Alors feuilleter la mer aurait pris encore une plus belle dimension plus forte plus fouillée mais peut-être plus angoissante.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Que disais tu quand tu disais être
le poète des embruns
que tu aimais autant marcher tête nue
sous la poudreuse lumière du printemps
que sous l'auvent des vagues avançant
leurs tonnelles détachées du ciel
que disais tu que disais-tu d'autre
que le besoin de pulvériser le temps
p 84
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le va-et-vient
la vie elle-même
toujours à la fois
écartèlement et berceuse
ressacs de ressorts et d'usure
le fléau du sang
entre diastole et systole
souffle fait d'expir et d'inspir
le va-et-vient de la mer
dans son immense oscillation

de perpétuel niveau à bulle
qui ne trouve jamais d'équilibre
pendule qu'affole
l'énergie de l'origine
p 72
Commenter  J’apprécie          30
La mer le soir
procède au partage
de l'or inépuisable

Le sillon qu'il ouvre
n'attend que ta graine

Chacun porte en soi les clés
du coffre de son trésor

p.101
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N'avoir pas su dire
Le lumineux diaphane des mouettes
Le papier mâché de leur vol humide

Essayer encore !
Donner un fil de mots
A leurs petits cerfs-volants
Fragiles comme des rêves
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...Tu le cpnnais bien
ce geste de trinquer
à l'absence
ton front de fièvre
contre le verre du ciel

Cette fête
qui s'élève
et s'effondre
sans fin

(p.75 )
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