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3,67

sur 99 notes

Octobre 2019

La meilleure façon de parler d'un roman, c'est de s'y immerger totalement afin d'en dégager toute l'essence.
S'imprégner de son atmosphère et la restituer comme les vagues recrachent l'écume.
Comprendre ses personnages, s'identifier à leurs personnalités, leurs caractères, leurs blessures.

Pour pouvoir évoquer le dernier roman d'Arno Strobel, mon premier souhait a donc été de partir à Amrun, cette petite île allemande située au Nord-Ouest d'Hambourg.
Sur laquelle vivent 2400 habitants répartis sur trois communes et 20 kilomètres carrés, reliés au reste du monde par un ferry traversant la mer du Nord.
Les crimes atroces perpétrés dans Engloutie se déroulent donc en huis-clos et sont donc forcément commis par l'un des insulaires, ou l'un des rares touristes présents hors saison.
Finalement, je décide de me rendre à Dunkerque.
C'est beaucoup plus près et je pourrai tout autant profiter de l'odeur d'iode, du sable humide et des températures glaciales du bord de mer.

Le point de départ est d'une extrême simplicité.
Michael Altmeier et Julia Schönberg forment un jeune couple amoureux. Invités, ils partent en vacances quelques jours sur l'île d'Amrun, accompagnés par un collègue de Michael, Andreas, et par son épouse Martina.
Et leur semaine idyllique va très vite tourner au cauchemar.
La compagnie de leurs hôtes s'avère absolument insupportable.
"Tu es la personne la plus détestable que j'ai jamais rencontrée."
Un serial killer sévit à proximité immédiate, ce qui n'est pas spécialement fait pour les rassurer.
Et pour couronner le tout, ils sont coincés.
L'inspecteur chargé de l'enquête, antipathique au possible, menaçant, tempétueux, s'est mis en tête que Michael était le meurtrier.
"On appelle Harmsen le Pitbull ?"
De grossiers indices en font en effet un coupable tout désigné, et l'enquêteur semble même se refuser à explorer les autres pistes.
Alors que le lecteur s'attarde évidemment sur chaque petit détail, chaque personnage à l'attitude étrange.
Et je peux vous assurer qu'il y a largement de quoi faire.
Ce qui rend l'ambiance du roman particulièrement anxiogène.
Outre les meurtres qui font froid dans le dos, la tension palpable qui règne entre de nombreux protagonistes participe grandement à ce climat de paranoïa générale.

J'en suis là de mes réflexions lorsque je décide de quitter ma voiture pour me promener sur le sable, avec mon sac à dos et ma pelle.
L'après-midi touche à sa fin.
Je ne croise personne.
On ne distingue rien à plus de dix mètres.
La marée gagne doucement du terrain, mais les vagues sont encore loin lorsque je finis par trouver l'endroit idéal.
Enfant, j'ai toujours adoré creuser de gigantesque trous dans le sable. Celui-là devra juste être un peu plus grand. Avec le sable qui s'affaisse je n'arrive cependant pas à le faire aussi profond que je l'aurais souhaité. Mais bon, il y a bien un mètre de profondeur.
Je vous l'ai dit, il est parfois nécessaire de s'investir corps et âme dans un roman pour pouvoir en parler en connaissance de cause.

Comme tombée du ciel, une silhouette se dessine à l'horizon. Une jeune femme, un livre à la main, est assise sur un rocher. Malgré la brume et le vent, elle semble totalement absorbée par un roman de Graham Masterton.
Un mètre cinquante les bras levés, c'est exactement le profil que je recherche.
Je me rapproche d'elle en toute discrétion, mon roman d'Arno Strobel à la main. Presque achevé. Sauf qu'à trente pages de la fin je n'ai toujours pas deviné qui était coupable.
Comme je n'ai aucune seringue sur moi pour l'endormir, je dois être particulièrement subtil.
- Salut, comment vous appelez-vous ?
- Bonjour, je m'appelle Ange Septante-neuf.
( Afin de préserver l'anonymat des protagonistes, l'auteur s'est réservé le droit de modifier leur véritable pseudonyme. Je tiens par ailleurs à préciser que toute ressemblance avec une Babelionaute morte ou vivante ne relèverait que du hasard, et qu'en aucun cas l'auteur ne pourrait être tenu pour responsable ).
- Et qu'est-ce que vous faîtes ici Ange ?
- Je n'en sais rien, c'est pas moi qui suis en train de rédiger une critique sur Babelio.
- Mais apparemment vous lisez beaucoup. Vous aimez les thrillers ?
- Il m'arrive d'en lire occasionnellement, oui !
- J'ai un gros problème avec Engloutie, le dernier Strobel. Vous l'avez lu ?
- Non pas encore.
( En même temps elle ne risque pas de le lire un jour )
- Je suis bloqué, je n'arrive pas à trouver l'assassin, vous voulez bien m'aider ?
- Bien sûr, mais c'est un peu tard pour une lecture commune, vous l'avez presque terminé déjà. Pourquoi ne pas lire les dernières pages pour être fixé ? me répond-elle en fixant mon marque-page.
- Parce que je veux trouver tout seul ! Je ne veux pas que ce soit l'auteur qui me le dise ! trépignais-je d'impatience face à tant d'incompréhension.
Je me rends compte que je lui ai peut-être fait peur et je me radoucis, en bon apprenti criminel.
- Vous voulez bien venir avec moi ? Je voudrais vous montrer quelque chose. C'est juste là ! dis-je en pointant mon doigt dans une direction on ne peut plus imprécise.
Un peu hésitante, elle finit par me suivre sans conviction.
La marée poursuit sa lente montée, se rapprochant de plus en plus. Il me faut faire vite.
- Faîtes attention, il y a un énorme trou ici ! lui dis-je en bondissant par-dessus mon méfait d'un pas félin.
Comme je le prévoyais, ses petites jambes lui permettent à peine de franchir la cavité. Je profite de son déséquilibre pour la repousser.
- Non, mais vous êtes un grand malade !
Je prend la pelle laissée derrière mon immense tas de sable et je la frappe un grand coup sur la tête.
Je n'ai plus qu'à reboucher son futur cachot en laissant uniquement la tête de ma proie dépasser.
Vous connaissez l'expression faire l'autruche ? Ange va faire exactement le contraire.
Les vagues ne sont plus qu'à quelques mètres, et avancent inexorablement en rugissant.
Vivant à fond mon personnage, j'enroule du sparadrap autour de mon poignet, le maintenant vaguement attaché à un piquet.

Quand les premiers clapotis d'écume viennent tapoter la nuque d'Ange, elle ouvre enfin des yeux.
Il lui faut un petit instant pour réaliser d'où lui vient ce goût de sel dans la bouche. Un autre pour comprendre pourquoi elle ne peut bouger ni les bras ni les jambes.
"Le sable mouillé la paralyse comme du béton."
C'est alors qu'elle se met à hurler à l'aide.
- Je suis réellement désolé mais je ne peux pas vous secourir, il m'a lié les mains à ce piquet.
Je fais mine de me débattre, tout en faisant attention à ne pas libérer mon bras.
- Je pense que c'est la fin pour nous, ajoutais-je d'un ton philosophe.
"L'eau monte à toute vitesse, elle lui arrive déjà jusqu'au menton."
- Non mais vous êtes complètement taré, l'entends-je dire alors qu'elle recrache déjà l'eau qui s'infiltre doucement dans sa bouche.
- Surtout, ne vous énervez pas, ça ne sert à rien. Réfléchissez plutôt avec moi au genre de personne qui pourrait commettre ce meurtre horrible. On sait que le tueur est extrêmement intelligent. Que c'est un homme. Qu'il parvient à se fondre dans la masse. Qu'il aime jouer avec les policiers, même si leur stupidité rend son amusement un peu fade.
"C'est un jeu. Son jeu. Les flics se jetteront avec reconnaissance sur le moindre indice."
Tous ces chapitres qui sont consacrés à son point de vue devraient pourtant nous mettre sur la voie !
"D'un point de vue génétique, il est certes un être humain lui aussi, mais à un stade de développement plus élevé."
Est-ce que vous soupçonnez plutôt Menning, ce flic malade qui n'est pour l'instant plus en exercice et qui ne peut s'empêcher pourtant de fourrer son nez dans l'enquête en permanence ?
Ou plutôt le psychanaliste Adam Damerow qui a pris sa retraite anticipée suite à une erreur de jugement ? Il est très charismatique, trop pour être vrai.
Dans le club des retraites anticipées nous avons aussi l'odieux voisin, Feldmann, qui fait un scandale dès que Michael et Andreas font un peu trop de bruit en restaurant les combles de la maison. Comment a-t-il perdu son travail dans l'enseignement ?
- Mais allez vous faire f...
"Une vague lui éclaboussa le visage et s'insinua dans son nez et sa bouche."
- Oui bien sûr, vous avez raison. Je n'oublie pas Andreas. Il arrive à se fondre dans la masse, il a eu accès aux indices, et je suis comme toi, je n'aime pas la façon qu'il a de déshabiller Julia du regard. Et puis c'est un génie.
"Il était manifestement d'une intelligence supérieure, ses succès professionnels en témoignaient."
- Au sec... S'il vous plaît, quelqu'... tente de marmonner une Ange à bout de forces.
"Elle tousse, hoquette, peine à reprendre son souffle."
"Ses hoquets spasmodiques se changent en gargouillis."
- Bien sûr que non, je n'oublie pas le gentil et le méchant flic. Je n'exclue pas totalement Michael. Ni les personnages secondaires comme Benno, le restaurateur, ou Dirk le fiancé de la première victime qui a assisté à l'épouvantable agonie de sa douce et tendre.
Mais il me manque juste un élément pour provoquer le déclic !
En relevant la tête, je m'aperçois que je n'ai plus d'interlocutrice. La mer l'a dévorée.
Engloutie.
Littéralement dans la peau du meurtrier, j'attends l'illumination.
J'attends.
Encore.
Et quand l'eau vient me lécher les semelles, je fais demi-tour.
Il ne me reste plus qu'à terminer ce fichu bouquin pour avoir la solution de l'énigme.

Arno Strobel m'aura bien eu.
Maintenant un véritable suspense de la première à la dernière page, son roman multiplie les pistes et les hypothèses jusqu'à s'en arracher les cheveux.
Jusqu'à en perdre la raison si, comme moi, on n'a pas la tête sur les épaules.

Idéal pour l'été, sur la plage.
Quoi que non, mieux vaut prévoir des vacances à la montagne au cas présent.

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Aujourd'hui le 03 Juillet 2019, sort chez L'archipel ce roman de Arno Strobel: Engloutie, une totale découverte pour moi. Auteur Allemand dont cette sortie est le 5ème roman et le 3ème qui parait chez l'éditeur L'archipel. Au départ, me concernant, juste une couverture, belle et attirante, je ne lis même pas le résumé, je plonge dans cette histoire en totale confiance. Je m'attendais malgré tout à un tueur en série comme nous en dépeignent les auteurs Américains, eh bien pas du tout! J'avoue ne pas être une grande lectrice de romans Allemands, mais il faut bien reconnaitre qu'ici nous sommes à mon sens, dans un thriller psychologique. J'ai passé un agréable moment de lecture avec cette enquête policière où tout est basé sur les relations, sur la confiance, le doute, la suspicion.
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Voilà un excellent polar pour l'été ! En cette période de canicule, Arno Strobel nous emmène sur les plages vivifiantes de la Mer du Nord, à Amrun plus exactement, une petite île allemande.
Nous sommes en novembre et les bourrasques sont rafraichissantes. Cela n'empêchera pas nos protagonistes de vouloir profiter de leurs vacances. Michaël et Andreas sont collègues de travail. La maison appartient au second, et la possibilité d'avoir quelqu'un pour lui prêter main forte dans la rénovation des combles, en plus de pouvoir profiter de sa présence amicale, l'a poussé à inviter Michaël, ainsi que sa petite-amie, Julia. Cette dernière pourra ainsi tenir compagnie à l'épouse d'Andreas, Martina.
A peine installés, voilà qu'un meurtre horrible se produit : une femme a été assassinée. Son corps est enterré dans le sable jusqu'au cou. Elle a été noyée par la marée montante. On découvre très vite que son mari a été forcé d'assister à la scène, ligoté à un pieu, totalement impuissant face à la détresse létale de sa bien-aimée…
La tension monte alors au sein de notre quatuor. D'autant plus que l'inspecteur Harmsen, sorte d'inspecteur Harry brut de décoffrage, est rapidement persuadé que Michaël est le coupable.
Et pourtant, il y en a, des énergumènes étranges, à Amrun. Leur voisin d'abord, Feldmann, qui passe son temps à espionner et photographier les femmes à la sauvette. Et puis le charismatique Damerow ; pourquoi a-t-il arrêté son métier de psychanalyste ? Que cache-t-il ?
Arno Strobel est doué pour caractériser ses personnages de manière à ce que chacun puisse être le coupable. le huis-clos imposé par le cadre insulaire ajoute au climat une tension palpable.

Le récit est vraiment captivant et tient le lecteur en haleine jusqu'à la toute fin, où la surprise est totale ! Un « page- turner » idéal sur le sable, mais en plein jour !!!
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Tout d'abord je remercie les éditions de l'Archipel pour l'envoi de ce livre. C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je ne suis pas déçue. Quelques mots pour situer le contexte ; un collègue de travail invite Michael et sa compagne Julia à passer quelques jours de vacances dans sa maison secondaire d'une île allemande en mer du nord, Amrum. Surpris, car ils ne se connaissent pas plus que ça, mais contents à l'idée de ces futures vacances, ils acceptent. Mais voilà. Peu de temps après leur arrivée, un crime épouvantable est commis. Un duo de flics, entre autre, dont l'un d'eux est antipathique à l'extrême, mène l'enquête. Un jeu de chat et de la souris s'installe entre les policiers et le tueur. Celui-ci d'une intelligence redoutable tire les ficelles dans l'ombre et rode.
L'atmosphère est pesante, étouffante à souhait. On est parfois en apnée. Certaines scènes sont glaçantes. L'écriture est fluide, c'est agréable à lire et le suspense dure jusqu'à la fin. Une fois commencé, j'ai eu du mal à interrompre la lecture. Un bon thriller psychologique.
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"Engloutie" est le troisième livre d'Arno Strobel que je lis .
Comme dans les 2 précédents , j'ai été accroché dès le début de l'histoire .
Des meurtres sont commis sur la plage d'une Île de la Mer du Nord .
Un policier grincheux et désagréable dirige l'enquête .
L'auteur installe une atmosphère pesante ; bien qu'en pleine nature ,
sur cette île peu peuplée , on est plongé dans un huis clos oppressant .
On suit surtout le quotidien de 2 couples qui en viennent à s'affronter
suite aux soupçons du policier .
Jusqu'à la dernière page , on se demande qui peut bien être le tueur .
Avec cette bonne histoire , vraiment différente de ses deux précédents livres , Arno Strobel m'a fait passer un agréable moment .
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Un ratage complet...

La quatrième de couverture m'avait vendu du rêve, avec une histoire de tueur en série sadique, supérieur et méticuleux, en bref, une histoire au suspense insoutenable, mais la réalité est tout autre.

Supérieur ? Non. Clairement pas. Car si le tueur est doté d'une intelligence certaine, elle n'a d'égale que son ego. Et la mayonnaise ne prends pas avec moi.

Le suspens ? dans ce roman ce n'est qu'une vaste blague, en effet, dès les premières pages, l'auteur tente tellement de lancer son lecteur sur les traces de tous, sauf son tueur, qu'il finit par le vendre. Une quinzaine de pages lus et je savais déjà où nous allions et qui était le tueur, quelle dommage !

Quant au sadisme supposé du tueur... Ah, et bien navré de le l'avouer, mais on ne peux pas qualifier ce tueur de sadique ce qui rends cette argument caduque.

A cela s'ajoute des personnages caricaturaux et peu complexe, des chapitres dans la tête du tueurs dignes d'un comique redit et cela donne un roman qui n'a pas fait mouche avec moi.

Belle lecture à tous.
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Engloutie d'Arno Strobel est un polar qui me tentait depuis quelques temps déjà : le résumé en soi, et puis l'appel irrésistible d'un nouvel auteur histoire d'explorer une fois de plus de nouveaux horizons. Sa sortie en poche a été un prétexte parfait pour céder à cette envie.

Dans ce roman, deux couples passent leurs vacances sur une île de la mer du Nord. Alors que ce devrait être des vacances reposantes, un meurtre survient : une femme et un homme sont enlevés, ce-dernier assiste au supplice de sa compagne qui se noie tandis que le meurtrier se délecte de la scène, sûr de ne jamais être arrêté. Mais est-ce si sûr que cela? le crime restera -t-il impuni?

Engloutie est un roman très agréable à lire, il permet de passer un moment hors du temps, sans prise de tête. L'écriture est fluide et le lecteur est vite emporté dans l'histoire. Un des points forts du livre réside dans la galerie de personnages. Nous sommes vite confrontés au meurtrier et à ses étranges considérations. Nous comprenons donc vite qu'il se croit non seulement au-dessus de tous, mais qu'il est également un peu hors normes (c'est un euphémisme), de là, nous induisons qu'il se comporte sans doute de façon un peu décalée. Cet enchaînement de suppositions nous emporte alors dans une dynamique irrépressible : nous cherchons chez les personnages croisés, des petites bizarreries, des signes qui nous permettraient de confondre l'assassin… Inutile de dire qu'ils sont nombreux à éveiller nos soupçons. Nous enchaînons donc les théories, traquons les indices et un suspect vient en remplacer un autre à mesure que nous avançons dans l'oeuvre. L'auteur est particulièrement doué pour semer les graines du doute : une petite allusion par ci, un commentaire par là, la mention d'un passé gênant d'un côté, une attitude dérangeante de l'autre. Il excelle donc à nous envoyer sur des fausses pistes, et si nous ne sommes pas extrêmement attentifs, nous passons à côté du plus gros indice – que nous n'obtenons d'ailleurs qu'à la fin. Cela a été mon cas. Après avoir compris qui était le coupable, tous les véritables cailloux blancs semés m'ont sauté aux yeux, et je me suis dit que c'était effectivement évident. La structure du polar est donc savoureuse et efficace : une inattention et vous serez leurrés, un regard acéré et vous savourerez le plaisir de voir vos doutes se confirmer. En bref, c'est assez jubilatoire, a postériori.

Pour autant, ne vous attendez pas à une action trépidante ici. le roman s'articule autour de deux axes: le criminel et son jeu du chat et la souris avec le policier, mais un jeu lent et mesuré ; et la croisade du policier pour confondre son suspect principal au grand dam des autres enquêteurs. Tout d'abord, le policier devient assez vite un personnage excessif et déplaisant, le lecteur se désolidarise donc de lui car finalement, il est antipathique. Ses collègues sont déjà plus chaleureux, mais ils ne sont qu'esquissés. Cela rend la part d'enquête policière un peu frustrante : nous n'avons pas vraiment de suivi des relevés d'indices, des suppositions, des errances, des révisions de jugement. Cela donne une image un peu étonnante et brusque du travail des policiers. Puis, le meurtrier fait office ici de caméléon. En dehors des chapitres où il passe à l'acte, rien ne nous permet de savoir quand c'est lui qui agit. Cela crée une temporalité assez lente, une atmosphère à la fois pesante et un climat de peur diffuse. le danger rôde, mais semble lointain, sans pour autant être pleinement écarté. C'est une sensation assez déroutante au cours de la lecture, et cela laisse en bouche une impression assez ambivalente : je ne saurais dire si j'ai été déçue ou si au contraire, je suis pleinement satisfaite. La seule chose qui est certaine, c'est que le montage romanesque ne me laisse pas indifférente!

Enfin, la chute du roman est plaisante : elle laisse planer une menace sourde et glaçante, si bien que le lecteur ne sait plus qui a gagné des enquêteurs ou du criminel. C'est une fin suffisamment ouverte pour nous laisser un sentiment de malaise mais suffisamment satisfaisante aussi pour ne pas nous sentir frustrés. Je trouve donc cette fin équilibrée et intéressante. Elle permet d'achever le roman sur une note surprenante.

Ainsi, Engloutie est un roman que j'ai beaucoup apprécié : il allie une atmosphère pesante, un tempo propre au thriller qui prend donc son temps et une multitude de pistes à explorer pour mieux nous dérouter. Voici de quoi passer un très agréable moment pour des vacances ressourçantes.


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Tout d'abord un grand merci aux Editions de l'Archipel et en particulier à Mylène, qui m'ont de nouveau gâtée avec ce nouveau partenariat. J'aime beaucoup les livres de cette collection et une fois de plus c'est un coup de coeur.

J'ai déjà beaucoup aimé Enterrée vivante du même auteur, mais celui-ci est encore meilleur, c'est un excellent thriller, un de ceux qui font bien peur, qui vous font vérifier que la porte est bien verrouillée et que personne ne se cache sous le lit. Bref un polar vraiment formidable, et cerise sur le gâteau , jusqu'à la dernière page je n'ai pas su qui était l'assassin.

Julia et Michael sont un jeune couple, elle travaille dans un banque et et lui est chercheur, un de ses collègues les invite à passer deux semaines de vacances dans leur maison de famille sur une petite île de la mer du Nord au large de Hambourg. Andreas et Martina ne s'entendent pas bien et préfèrent ne pas se retrouver en tête à tête durant leurs congés, de plus on est en novembre et l'ile est loin d'être agréable à cette saison. Non seulement l'ambiance tourne vite au vinaigre à cause de Martina qui ne cesse de faire des remarques désagréables, mais en plus un meurtre a été commis. Une femme a été enterrée dans le sable et s'est noyée sous le regard impuissant de son conjoint ligoté juste à côté. Une équipe d'enquêteurs débarque sur l'île car la police locale n'est pas de taille pour élucider des meurtres. C'est l'inspecteur principal Harmsen qui dirige les investigations avec son nouvel équipier, il n'est pas surnommé le pitbull pour rien, non seulement à l'image du molosse il ne lâche rien, mais il en a surtout l'agressivité légendaire. Un flic vantard et méchant qui se prévaut de son flair pour s'acharner sur les témoins, les habitants de l'île, son coéquipier qu'il rabaisse sans cesse, mais surtout sur Michael dont il pense qu'il est le coupable idéal. Des indices grossiers, comme le portefeuille de Michael retrouvé pas très loin du cadavre orientent l'inspecteur principal, qui n'étudie aucune autre piste et surtout ne s'encombre pas de scrupules dans sa manière de traiter les gens, au grand dam de son collègue et des policiers locaux. Pourtant les suspects potentiels ne manquent pas : Un voisin des vacanciers qui espionne tout le monde et photographie des femmes sur la plage en se cachant derrière les dunes, un restaurateur très jaloux, un policier en arrêt maladie qui mène une enquête parallèle, un psychiatre retraité aussi ours que Harmsen et qui s'intéresse à Julia, sans compter Andreas, que les indices incriminant Michael désignent aussi.

D'autres meurtres surviennent, l'ambiance se dégrade sur l'île, en particulier dans la maison de vacances où les deux femmes se détestent chaque jour davantage. Durant tout le roman, le meurtrier prend la parole et explique ses motivations, persuadé de réussir une série de crimes parfaits.

Ce huis-clos glauque est vraiment très addictif, avec des personnages parfaitement réussis et un suspense préservé jusqu'à la dernière page, un thriller très réussi à ne manquer sous aucun prétexte pour les amateurs du genre.
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C'est la première fois que je lis un roman d'Arno Strobel. Honnêtement, ma lecture a été une belle découverte. le tueur en série est psychologiquement très atteint. de mémoire, ses mobiles sont les pires motivations que j'ai vues au cours de mes lectures.

Michaël, Julia, Andreas et Martina cohabitent dans la maison de campagne qui se situe sur une île.
[...]
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Julia et Michael Altmeier est un couple parfait sous tout rapport. Ils s'offrent 15 jours de vacances grâce au docteur Andreas Wagener. Ce dernier a besoin d'aide pour aménager les combles de la maison de vacances alors il propose à Michael un petit séjour sur l'île d' Amrum.
Cette idée ne lui déplaît pas au contraire c'est un plan parfait pour se dorer la pilule au bord de cette mer du Nord et pour un simple coup de main!

Les voilà donc partis de bon coeur pour des vacances de rêve. Deux couples en destination de jolis paysages, rien de tel pour se reposer et savourer leur bonheur.
Qui n'a jamais été déçu par des vacances qui devaient être merveilleuses ? Eh bien ce couple-là bat tous les records de déception et c'est peu de le dire !

Ainsi leur joie sera de courte durée; un psychopathe rôde sur la plage et commet d'atroces crimes.
Son but est d'enterrer une femme jusqu'à la tête et attendre que la marée monte pour l'engloutir totalement sous les yeux de son mari ligoté à un poteau. Ainsi le tueur prend plaisir à regarder jusqu'au bout la souffrance du couple.

" La mort n'importe pas pour celui qui est mort. Il ne remarque plus rien. Elle n'est terrible que pour les autres. "

Oublions les paysages de rêve et les fins grains de sable de la plage, dans " Engloutie", Arno Strobel met en scène un tueur où ses crimes sont atroces.
Harmsen et Jochen Diedrichsen font partie de la police criminelle et se chargent de cette enquête. Harmsen tient le coupable idéal suite à un indice laissé non loin de la scène de crime.

Personne ne doit quitter l'île. le couple Michael et Julia se retrouve ainsi coincé sur cette mer du Nord.
Les paysages idylliques divergent vers un véritable cauchemar. Chacun se comporte étrangement.
Arno Strobel est un conteur étonnant et hors pair semant le doute à chaque instant. le suspense est présent et chaque protagoniste apporte à l'histoire une ambiance assez oppressante.

J'adore le style de cet auteur. " Engloutie" est un roman qui se lit très vite sans prise de tête. le récit est bien cousu avec un décor assez original. Les personnages sont tous intéressants. Quelques chapitres laissent place à la vision de chacun, même du tueur.

Les paysages sont comme des personnages. le milieu naturel est un élément important de l'histoire.
Pourtant " Engloutie" n'est pas un roman d'atmosphère car l'île est tel un monstre qui engloutit ses visiteurs.

Quant à la fin, elle est étonnante. " Engloutie" est un thriller psychologique qui se dévore sans relâche.
" L'enfer c'est les autres" disait Sartre! Les habitants de cette petite île s'en rendent compte assez vite. Arno Strobel sait noyer ses lecteurs en brouillant toutes les pistes; c'est glaçant !

Toujours aussi fan de l'auteur, je n'ai qu'une hâte attendre son prochain roman !
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