Mais nous étions tellement sensibles, ma mère et moi. Constamment sous l'emprise du jugement du monde. Comment être sûres que nous n'allions pas nous sentir inférieures aux autres ?
- Quel est votre métier en tant qu'auteur de fiction ?
Elle exposa que son métier en tant qu'auteur de fiction était de rendre compte de la condition humaine, de nous dire qui nous sommes, ce que nous pensons et ce que nous faisons. (p. 111)
Tout dans la vie m’éblouit.
[ une femme adulte, à sa mère ]
- Quand j'étais encore petite et que j'allais à l'école, tu me manquais toute la journée. Quand la maîtresse m'interrogeait, je ne pouvais pas répondre parce que j'avais une boule dans la gorge. Je ne sais pas combien de temps ça a duré. Mais tu me manquais tellement que, parfois, j'allais dans les toilettes pour pleurer.
(p. 68)
Je repense à une remarque de Sarah Payne lors de son atelier d'écriture en Arizona. " Vous n'aurez jamais qu'une histoire à raconter. Et vous l'écrirez de différentes façons. Ne vous tracassez jamais pour votre histoire. Vous n'en avez qu'une." (p. 158)
Et je me promettais qu'une fois sortie de l'hôpital, je ne marcherais plus jamais dans la rue sans être remplie de reconnaissance à l'idée de faire partie de ces gens. De fait, pendant des années, en repensant à la vue depuis la fenêtre de ma chambre d'hôpital, je me sentirais reconnaissante de fouler ces trottoirs. (p. 10)
Contrairement à d'autres cultures, le puritanisme de mes ancêtres interdisait de placer la conversation au rang des plaisirs de la vie. (p. 59)
Je ne sais pas si elle m'a embrassé pour me dire au revoir, mais je ne pense pas qu'elle l'ait fait. Je n'ai aucun souvenir de ma mère m'embrassant. Elle a pu m'embrasser, tout de même. Je peux me tromper.
C'est l'histoire d'une mère qui aime sa fille. D'un amour imparfait. Parce que nous aimons tous d'un amour imparfait.
J’ai appris ceci : une personne se fatigue. L’esprit, ou l’âme, ou le nom qu’on donne à ce qui n’est pas juste le corps, se fatigue, et j’ai décidé que c’était -en général- la façon qu’avait trouvée la nature pour nous aider. Je commençais à me fatiguer. Je crois -mais je n’en sais rien -que lui aussi.