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Il n’est jamais aisé d’aborder la thématique de l’autisme dans la littérature néanmoins, Keith Stuart, l’auteur, n’a pas eu besoin de chercher bien loin pour écrire ! En effet, il s’est inspiré de son vécu et de son quotidien, puisque son fils Zac est autiste… Le résultat est là : on a une très belle fiction inspirée de faits réels. Comme Alex avec le petit Sam, l’auteur a appris à communiquer, à accepter et à comprendre son enfant grâce à Minecraft. Les jeux vidéo (et plus spécialement Minecraft) ont joué un rôle majeur dans son foyer. De ce fait, il a proposé un roman retraçant cette aventure. On trouve ainsi des scènes dans le jeu (créatures, fabrications, projets de constructions, etc.) qui ponctuent le récit. Par ailleurs, l’auteur retranscrit à merveille les réactions de ses personnages, que ce soit du côté de Sam, Alex ou encore Jody. On voit à quel point le couple est perdu et manque de se rompre. En effet, Alex a toujours fait de son mieux pour travailler et subvenir aux besoins de sa famille, pendant que Jody, son épouse, s’occupait toute seule de Sam à la maison. Le couple n’arrive plus à échanger et à avancer. Sam est devenu le synonyme d’autisme ou de problèmes quotidiens et non d’un fils avec lequel on passe du temps. Ainsi, plusieurs choses les rongent… Avec une narration placée du côté du père, on va suivre l’évolution de cette famille qui évolue au fil des pages. C’est vraiment très intéressant et touchant ! Même si l'intrigue est différente, ce livre m'a rappelé « Ce n’est pas toi que j’attendais » de Fabien Toulmé.

L’auteur propose un récit plein de justesse et de sensibilité. Sa plume est simple et facile à suivre. Ces cinq cents pages défilent plutôt facilement. De plus, Keith Stuart alterne judicieusement entre les réflexions d’Alex, ses moments avec son fils, les phases de jeu et la progression de son couple. Il met également en avant les blessures du passé, le quotidien et l’avenir d’un enfant autiste, l'acceptation du handicap, le couple et les mauvaises passes que l’on peut traverser, ainsi que la relation père-fils… De premier abord, je reconnais ne pas avoir apprécié Alex. Comme sa femme, j’avais envie qu’il ouvre les yeux et cesse de fuir ses responsabilités en préférant tout laisser à Jody. Puis, progressivement, j’ai fini par m’attacher à ce papa qui a pris le temps d’écouter son fils et d’être avec lui malgré les crises… La régression est facile et malheureusement imprévisible, mais il va s’accrocher… Leur relation est vraiment belle, fragile et émouvante…

Bien que je savais que j’allais apprécier cet ouvrage, j’avais tout de même quelques craintes. Par exemple, j’avais peur que l’on tome dans le mélodrame ou que l’on propose un texte trop cliché. Ce ne fut pas le cas. On sent qu’il y a du vécu derrière ces chapitres et cela rend la lecture d’autant plus touchante. Je craignais également que le jeu prenne trop de place dans l’histoire. Même si j’ai déjà joué à Minecraft de façon occasionnelle, je suis loin de tout connaître sur le jeu ! Or, même un novice peut comprendre comment fonctionne le jeu. Alex n’y connaissant rien, on découvre la plateforme à ses côtés et on ne peut s’empêcher de sourire lorsque l’on découvre ses premières réactions ou lorsque l’on voit à quel point ce jeu est devenu une chose sur laquelle il passe du temps. Construire un bâtiment avec son fils, affronter des creepers ou des zombies, chercher des trésors, … Tout est correctement expliqué sans être lourd ou rébarbatif. Je suis donc très contente de cette lecture pleine d’émotions, d’espoir, d’amour, de réalisme et de sensibilité. Merci encore aux éditions Milady !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Les mondes des Sam de Keith Stuart m'a été envoyé par les éditions Milady et net galley.
Sam est un jeune autiste, il a des difficultés de langage, redoute les interactions sociales, déteste le bruit, et devient agressif quand il a peur. Mais il est dans la partie haute de la maladie, il y a plus atteint que lui.
Alex et Jodie s'aimaient.. avant l'arrivée de Sam et l'arrivée de la maladie ! Alex ne voit que les mauvais cotés de son fils, que la maladie présente en lui...
Jodie et Alex se sépare, laissant Alex totalement désemparé quand il doit s'occuper de Sam...
Mais un jeu vidéo pourrait changer les contacts entre le père et son fils...
C'est tout à fait le genre de roman que j'apprécie et je suis ravie de ma lecture :)
Je trouve l'histoire vraiment bien ficelée, avec des personnages très intéressants. L'auteur a lui même un fils autiste, et on sent qu'il connait bien le sujet !
C'est très réaliste, pas larmoyant et même positif. Nous avons ici un très bon roman, captivant, et que je recommande chaudement.
Je mets un gros cinq étoiles :)
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*Avis sans spoilers*

Dans ce roman, nous suivons Alex, papa de Sam. Sam est autiste de haut niveau. Qu'est-ce que ça veut dire? Que Sam n'est pas Rain Man, mais un garçon de huit ans avec certaines difficultés sociales et relationnelles, certaines rigidités, une difficulté à gérer les émotions négatives et le flot d'informations et de stimuli qui nous entourent. Cependant, c'est un garçon comme les autres… ou presque. Mais Alex ne le voit pas ça. À force de naviguer entre les crises de violence et les explosions de colère, de marcher sur des oeufs avec son fils, faute de soutien adéquat, Alex en est venu à ne voir que l'autisme chez Sam. Pour lui, Sam est défini par l'autisme. Alors il se retire et s'éloigne de plus en plus, s'enfonçant dans le travail, refusant d'affronter ce qu'il considère comme un “problème”. S'en est trop pour sa femme, Jody, qui se retrouve à tout gérer seule. Elle le met donc à la porte.

À travers le récit, nous avons non seulement un aperçu de ce qu'Alex ressent, mais aussi de ce que Jody ressent, parce qu'Alex s'en rend bien compte. Et je dois avouer qu'au début, plus je tournais les pages, plus Alex m'était antipathique. J'avais envie de le secouer comme un prunier, de lui crier que c'était indigne d'un père de fuir son fils de la sorte… Bref, j'étais exactement dans le même état d'esprit que Jody.

Mais il faut continuer de lire pour comprendre. Comprendre l'angoisse qui étreint le coeur quand ils sentent une nouvelle explosion de violence venir. Comprendre comment le désarroi et l'incompréhension du parent son grands et prennent toute la place. Comprendre comment le jugement et le regard des autres parents est lourd. Parce que ces enfants n'ont pas “autiste” écrit dans le front. On commence aussi à comprendre ce qu'est le “deuil” de “l'enfant normal” et que derrière tout ça, il y a un père qui aime son fils plus que tout.

Quand le père et le fils se retrouvent à jouer à Minecraft, on assiste à l'ouverture de Sam aux autre et à l'ouverture d'Alex à Sam. Un début de communication aussi belle que fragile s'installe et la progression, jonchée de régression, nous fait vivre plein d'émotions. Alex découvre son fils sans, pour une fois, lui apposer une étiquette.

L'auteur a un fils autiste. Et cela transparaît dans sa manière d'écrire, de décrire et de raconter. La narration est vraie, émouvante, réaliste, sans tomber dans le mélo. Ce qu'on demande à un roman, c'est de nous faire vivre des émotions et le pari est gagné ici. Un sincère merci à NetGalley et à Bragelonne (Milady) de m'avoir permis de découvrir cette histoire d'amour d'un père pour son fils.

Vous trouverez un extrait à lire sur mon blog http://dansmabullelivresque.over-blog.com/2018/03/les-mondes-de-sam-par-keith-stuart.html
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Vous avez perdu un être cher, un frère ? Vous avez eu un enfant en situation de handicap, un autiste ? Vous vous êtes séparé d'avec votre conjoint ? Oui, non. Peut-être qu'en lisant ce livre vous allez mesurer la gravité de la souffrance dans ces situations additionnées. Parce que l'auteur décrit et définit son parcours de père dans ce chemin de souffrances. Et pourtant, au milieu de cette épreuve, il arrive enfin à communiquer avec son fils autiste et à affronter le deuil de son frère. Comment ? En jouant à un jeu vidéo...Un joli conte qui vous réconciliera avec l'ère numérique ! Une histoire prenante écrite avec légèreté et humour. Pourtant dans toute sa réalité…MG
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Ma vie a fait que j'ai eu l'occasion de travailler avec des enfants autistes. Entre les informations que j'ai pu grapiller sur l'autisme et ce que j'ai pu tirer de mes rencontres, je reste une personne sensible face à ce trouble.Il y a quelques mois, je lisais A l'intérieur de Jodi Picoult que je trouvais trop manichéen. En ouvrant Les Mondes de Sam, j'avais peur, notamment à cause de son étiquette « roman destiné à la jeunesse ».

Finalement, ce roman est très juste et avec plusieurs niveaux de lecture. Les plus grands entendront aisément qu'il n'y a pas qu'une forme d'autisme. Grâce à l'écriture fluide et accessible, les plus jeunes pourront lire Les mondes de Sam réfléchir à la fois sur le handicap et sur leur relation à leurs parents.

Tous les personnages sont extrêmement attachants. Grâce à Sam et ses parents, le lecteur peut mieux comprendre les difficultés des uns et des autres. Quand on est parent, il est difficile de se mettre à la place d'Alex. Dans un premier temps, on ne peut que rêver de le claquet tant il fuit son fils. Quant à Jody, la mère, comment ne pas être de son côté alors qu'elle semble tout faire pour pousser son fils vers le haut ? Rapidement, on comprend vite que c'est plus compliqué que cela lorsqu'on a un enfant différent. Il faut l'accepter. Il faut comprendre. Il faut trouver le soutien. Il faut trouver les ressources pour se battre. Il faut trouver les ressources pour aller de l'avant. Au fur et à mesure, on découvre les points forts et les défauts des uns et des autres et on les appréhende autrement. Jody n'est plus la mère courage et Alex le père défaitiste. Ce n'est pas aussi manichéen. Ils sont humains, touchants et attachants. Comme Sam. Les troubles autistiques feront toujours partie de lui. Il ne pourra jamais tout compenser. La compensation l'amènera toujours à craquer à un moment ou à un autre. Mais il est toujours possible de faire des choses, d'avancer parfois contre soi (mais pour soi) pour atteindre un objectif. En se passionnant pour Minecraft, Sam va arriver à s'ouvrir un peu aux autres et à faire quelques chose qui semblait inimaginable pour son entourage. Il le fera peut-être qu'une fois dans sa vie mais cette victoire peut en amener d'autres.

Très rapidement, on sent que Keith Stuart maîtrise ses sujets. En effet, il travaille dans le domaine des jeux vidéos et son propre fils est touché par l'autisme.


« La vie est une aventure, pas une promenade. C'est pour ça que c'est difficile. »
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J'y allais sur la pointe des pieds. Après une petite pile de deceptions plus ou moins grandes dans mes lectures récentes, aborder un livre parlant de l'autisme ne semblait pas l'assurance rêvée de m'enthousiasmer : poncifs sur le handicap, bons sentiments un peu lourds, mièvreries sur l'importance de la différence, on pouvait s'attendre à tout. Et, hourra !, je n'ai rien trouvé de cela ! La narration se fait du point de vue d'un personnage masculin et ça m'a bien plu. Car finalement, le coeur du roman se situe davantage du côté du papa de Sam que de ce dernier. Évocation du deuil, de la culpabilité et de la manière dont elle peut servir de prétexte pour oublier de vivre, c'est aussi un livre très drôle. Et qui pose un regard très juste sur la relation entre un parent et un enfant, la manière dont chacun apprend à l'écoute de l'autre.
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Inspiré de la relation de Keith Stuart avec son fils autiste, Les mondes de Sam, est un premier roman drôle, touchant et incroyablement juste, un véritable hymne à la différence.

Minecraft est un formidable terrain de jeux pour les enfants et les adultes et il ne fait aucun doute que les autistes y trouvent particulièrement bien leur compte car ils peuvent construire un monde auquel ils n'ont pas à s'adapter, mais qui s'adapte à eux. Un monde qu'ils peuvent enfin partager avec les autres, qui leur permet de se socialiser à travers les phases de jeux et hors écran, trouvant enfin un sujet de discussion à partager avec les autres.

Tous ceux qui croient que le jeu permet d'échapper à la réalité comprendront qu'ils ont fait fausse route : l'approche ludique du réel que propose le jeu vidéo permet justement de se réconcilier avec la réalité. Et c'est là tout le propos du livre inspiré par la propre expérience de l'auteur avec son fils.

Par le biais du jeu vidéo, on voit l'évolution de Sam qui acquiert du vocabulaire, se met à la lecture de guides et de livres sur son jeu préféré et commence à s'ouvrir aux autres.

On assiste également au rapprochement entre un père et son fils. Alex, au début du roman, fuit l'autisme de son fils dont il a peur, il ne sait jamais comment réagir aux accès de colère de Sam et laisse sa femme gérer, préférant prendre la tangente au moindre problème.

Les personnages sont attachants et crédibles et l'histoire permet de sensibiliser à ce trouble, de mieux connaître les personnes autistes, prouver que ces enfants / adultes sont différents mais qu'il est possible de nouer des relations avec eux et montrer l'impact positif de ce jeu vidéo.

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Il y a des moments où, las des thrillers et autres romans imaginaires, j'ai envie de lire une belle histoire, qui me fera passer par tout un panel d'émotions. Un peu comme ces moments où l'on a juste envie de s'installer sous une couette, avec un chocolat chaud et regarder pour la énième fois cette comédie romantique américaine dont on sait que l'on aura besoin d'un mouchoir à portée de main, mais qui fait tout de même du bien au moral.

N'en déplaise aux détracteurs, et comme le démontrent plusieurs études à ce sujet, les jeux vidéo ne rendent pas les enfants ou adolescents plus agressifs. Ceux-ci peuvent même potentiellement être bénéfiques pour des patients souffrant de troubles mentaux. C'est de ce partage créatif avec son fils atteint d'autisme à travers le jeu Minecraft que Keith Stuart s'est inspiré pour l'écriture du présent roman.

On y suit l'histoire de Alex et Jody, dont le fils Sam est atteint d'autisme. le handicap de leur fils pèse lourd sur le couple, car Alex fuit ses responsabilités de père et Jody se retrouve seule à assumer le quotidien et Sam. L'inévitable se produit donc et le couple se sépare. C'est le début d'une chute vertigineuse pour Alex qui perd également son emploi et se retrouve à squatter chez son meilleur ami, faute de mieux. le temps est venu pour Alex de faire le point sur sa vie, ses erreurs et de faire les bons choix afin de pouvoir aller de l'avant et reconstruire sa famille qu'il a si longtemps négligée.

En lisant la quatrième de couverture ainsi que le début de ce roman, j'ai ressenti énormément d'antipathie pour Alex. Comment peut-il se désintéresser et fuir sa famille à un tel point ? Et ce n'est que justice que Jody ait décidé de mettre leur relation entre parenthèses et lui ait demandé de quitter le foyer familial ! Et pourtant, il sera, finalement, le personnage qui m'aura le plus touchée. En effet, au fur et à mesure que le personnage se dévoile, que l'on partage ses regrets, ses peines, ses doutes, on ne peut s'empêcher de prendre le temps de réfléchir et se dire : qui suis-je pour juger ? Si j'étais confronté à ce genre de situation, quelle serait ma réaction ? Est-ce que je serais de ces personnes qui assument, qui se montrent fortes ou serais-je plutôt comme Alex, une bombe à retardement émotionnelle, qui cherchera toutes les échappatoires possibles pour fuir une situation que je ne parviens pas à assumer ?

Jody, quant à elle, a sacrifié sa carrière professionnelle pour s'occuper de Sam qui requière une attention permanente. Bien que l'on ne puisse qu'éprouver de la compassion pour elle, elle sera tout de même le personnage qui m'aura le moins émue. Mais peut-on vraiment lui reprocher sa méfiance et sa froideur envers Alex et ses capacités à gérer leur fils, même durant quelques heures, lui qui n'a jamais été là pour l'épauler ?

Et puis il y a Sam, ce petit bonhomme introverti, qui n'a pas d'ami et qui a sa propre vision du monde et son propre schéma de vie auquel chacun doit se conformer sous peine de déclencher des crises de paniques. Mais grâce à Minecraft, un nouveau monde s'ouvre pour le garçonnet. Des liens forts se tissent entre Alex et Sam qui apprennent à se connaitre au fur et à mesure de leurs aventures virtuelles. Lui qui n'avait pas d'ami va apprendre à s'ouvrir aux autres et ses nouveaux amis apprendront également à interagir avec ce petit garçon différent.

Keith Stuart, du fait d'être confronté personnellement à l'autisme, livre un roman très réaliste et émouvant, mais dans lequel l'humour et les situations cocasses allègent l'atmosphère et arrachent plus d'un fou rire. Et son style simple et fluide en fait un roman accessible non pas uniquement à un public adulte, mais également à un public plus jeune qui pourra apprendre énormément de choses concernant ce handicap.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette touchante histoire et il m'a fallu un peu de temps avant de reprendre la lecture d'un nouveau livre tant je m'étais attachée à cette attendrissante petite famille et à Sam et Alex en particulier. C'est un vrai roman « feel good » qui fait du bien au moral et que l'on referme le coeur léger et le sourire aux lèvres.
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un roman sur un père qui renoue avec son fils autiste mais c'est long , répétitif, et la fin très gnangnan
on dirait un happy end de film américain avec une course effrénée pour aller à un concours
les personnages sont un peu ridicules
et je ne suis pas passionnée par les descriptions de minecraft dont c'est une vraie publicité
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C'est un roman dans lequel j'ai mi un peu de temps à lire, tout simplement car il évoque des thèmes forts et je savais que j'allais me sentir touchée par ma lecture. Il est aussi un de ces romans, que l'on ne lit pas pour se détendre, mais on est forcément confronté à bien des réalités en le lisant. Des réalités que l'auteur nous conte, tout en ayant vécu cette situation, il parle donc en toute connaissance de cause, et j'ai beaucoup apprécié sa plume et la façon dont il nous expose les émotions éprouvées à chaque moment de la vie de cette famille.

Un roman qui fait écho chez bien des parents, d'abord sans avoir d'enfants autistes, car les sentiments éprouvés par ce père sont le lot quotidien de tout parent. Mais on imagine alors son désarroi et son inquiétude accentués face à son enfant, qui a des réactions très marquées et là on se dit que c'est d'autant plus difficile. Il y a alors beaucoup de compassions à la lecture du récit de ce père, qui cherche comment gérer son enfant, mais aussi sa vie amoureuse qui fout le camp et le désastre de sa vie professionnelle. Quand est-il de cet homme qui se sent complètement paumé par rapport à la situation ?

Sam est un jeune enfant, qui cause tant d'inquiétudes à ses parents. Chacun d'eux a réagit de façons différentes à l'annonce de l'autisme de Sam, et ensuite à la façon de s'en occuper. Alex va un peu fuir, prétextant le travail toujours plus imposant pour ne pas avoir à se retrouver confronté à la réalité de ce que vit sa famille. Quand nous faisons sa connaissance, il fait une pause dans sa relation avec sa femme, il s'installe chez un pote. Mais sa situation désastreuse ne s'arrête pas là, il perd son travail peu de temps après. Sans logement, sans emploi, sans femme sur qui s'épauler, sa façon d'être avec son fils nous montrera le malaise et la peur qu'il éprouve à l'idée de de voir s'en occuper, ou plutôt à l'idée de devoir affronter une crise qu'il aura du mal à gérer. Ce papa est désespéré, il passera par différentes phases quand tout s'écroule, tandis que sa femme, elle semble trouver un meilleur équilibre sans lui, reprenant le travail, faisant des rencontres. Cela ne fait qu'accentuer son mal être.

C'est un jeu vidéo : Minecraft, qui leur permettra de trouver une sorte de terrain neutre et imaginaire, pour qu'ils puissent partager quelque chose sans que la relation père-fils ne soit remise en cause, ni évoquée. C'est dans ce monde, que Sam va développer un certain équilibre et se concentrer, sans avoir de crises, et c'est alors que son père pourra lui rejoindre pour construire, au sens propre du terme car c'est un jeu vidéo où l'on construit des choses, tout comme au sens figuré, car ils seront plus proches l'un de l'autre. Moi qui ne suis pas du tout jeux vidéos, j'ai beaucoup apprécié les descriptions du jeu, en parallèle à ce que vivaient les deux personnages en y jouant. Une sorte de complicité, un langage secret, partagé durant ces moments où on n'oublie que Sam peut être difficile à gérer, où Alex oublie lui-même qu'il doit être un père. Parce qu'en partageant ces moments avec lui, il créé quelque chose de particulier et ils peuvent ainsi tant partager, sans craintes et communiquer, ce qui représente beaucoup pour eux.

Vulnérabilité, culpabilité, ras le bol, tant d'émotions ressenties lorsque nous sommes parents, cela l'est d'autant plus quand votre enfant a des soucis qui ne lui permettent pas d'être intégré comme il se doit dans la société, et qui vous occasionne tant de difficultés dans la vie de tous les jours. Tels sont les sentiments éprouvés par ce papa, qui n'a pas su comment gérer son fils. Il cherchera tous les moyens possibles pour trouver un lien avec lui. Alex est le narrateur de ce roman, avoir le point de vue du papa, surtout quand celui-ci est mis en porte à faux par son manque d'agissements et d'implications est fort intéressant. On peut parfois se dire qu'il n'agit comme il se doit, mais il est et reste très impliqué toutefois, mais on ressent son désarrois car il ne sait pas comment s'y prendre d'où cette sensation de fuite.

Les combats que les parents d'enfants autistes mènent sont pour que leurs enfants puissent vivre comme les autres, et dans un environnement qui prendra en compte leurs « différences ». C'est un combat de tous les jours et de chaque instant, demandant aux parents beaucoup plus d'implications encore que quand nos enfants n'ont pas de soucis de ce genre. Il n'y a rien d'étonnant à constater que des parents puissent réagir différemment à l'impact que cela aura sur leur vie. Certains assumeront avec force ces différences, tandis que d'autres pourront avoir peur, ou ne se sentiront pas à la hauteur de la tâche. Rien n'est évident, et si par certains moments, on peut évoquer une certaine lâcheté, il est difficile de qualifier cette attitude ainsi, car c'est très déstabilisant de vivre de cette façon, avec le regard des autres et son enfant qu'il faut sans cesse épauler.

Un roman que j'ai pris le temps de lire, je ne l'ai pas lu d'une traite, je l'ai lu en prenant mon temps. J'ai beaucoup aimé découvrir la façon dont cette relation père-fils se développe, de voir qu'un adulte peut ressentir tellement d'émotions si éprouvantes face à son enfant. Et il y a toujours cette attention de faire les choses comme il le faut pour son enfant, sans commettre d'erreurs, un challenge dans lequel tout parent s'engage en faisant des enfants. Cela est d'autant plus difficile quand son enfant n'évolue pas comme les autres. C'est touchant de voir ce que chacun d'eux peut éprouver face à ce qu'ils vivent.
Lien : http://www.livresavie.com/le..
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