De tous les faits énigmatiques dont se nourissait son goût de l'étrange, il n'en est point qui l'ait plus frappé que la magnétisme animal, alors en vogue ; ses nouvelles nous présentent une nombreuse famille morale d'hypnotiseurs et d'hypnotisés et d'hypnotisés. Nous examinerons ensuite les maladies où le sujet, se magnétisant lui-même, perd conscience de sa personnalité, devient fou, se dédouble, et finalement se croit dominé par les puissances d'un autre monde. En troisième lieu, nous demanderons à Hoffmann ce qu'il a su et cru de ces puissances mystérieuses, et nous serons ainsi conduits à examiner l'ensemble de ses théories philosophiques, ou plus exactement à chercher l'origine des idées philosophiques éparses dans ses mythes et ses contes. Enfin, ayant vu Hoffmann au travail, nous essaierons de dire ce qu'il pensait du merveilleux, comment il le sentit, le conçut et le réalisa dans son oeuvre.
Première partie. Les faits étranges.
Chapitre premier. Les lectures d'Hoffmann
Quoiqu'il en soit il suffit de se rapporter au catalogue établi par Grisebach à la fin des " Oeuvres " pour constater qu'Hoffmann lisait, outre les plus grands poètes, bien d'autres écrivains de moindre importance. Il connut notamment assez bien la littérature romanesque, tant étrangère qu'allemande, depuis les Mille et une Nuits, pour lesquelles son admiration ne surprend point, et dont il sut finalement apprécier le réalisme aussi bien que le merveilleux jusqu'à Rabelais, Cervantès, Lesage et Volatire : Candide est la "norme d'un bon roman ". Ses auteurs préférés furent parmi les Allemands, Schiller, Jean-Paul, Tieck, parmi les étrangers, Cervantès, Shakespeare et le vénitien Carlo Gozzi.
Première partie. Les faits étranges.
Chapitre premier. Les lectures d'Hoffmann
Ses mythes et ses contes nous rappellent les théories philosophiques et mystiques des "Naturphilophen" ; (...).
Première partie. Les faits étranges.
Chapitre premier. Les lectures d'Hoffmann