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Critique de fanfanouche24


« Je voulais être un écrivain, et c'était tout. Je voulais la même tête et le même costume qu'Apollinaire. Je sais maintenant ce qu'il entrait dans ces songes de protestation contre l'absurdité du monde des grands, et ce que ces songes comportaient d'appel muet- mais à qui ? un ange, une femme, un autre écrivain, Dieu lui-même ? à être conduit au-delà des apparences » (...) p. 29)

Un ouvrage emprunté à la Bibliothèque Buffon , près du Jardin des Plantes. Je suis ravie d'avoir déniché cette publication, en déambulant entre les rayonnages et les livres récents , mis en avant sur des lutrins, dont faisait partie ce texte de François Sureau. Un magnifique hommage au poète, Guillaume Apollinaire, que l'écrivain admire depuis très jeune, ayant choisi ce poète comme une de ses figures tutélaires ; de ces admirations littéraires qui nous accompagnent comme des amis au fil de nos vies, quoi qu'il arrive !

Une parenthèse pour ajouter que ce texte a été rédigé pendant le confinement… Ce COVID impactant et obsédant rappelle à l'auteur dans ce livre, une autre pandémie terrible, survenue au moment de la première Guerre mondiales : la grippe espagnole qui fit une centaine de millions de morts, dont Apollinaire, Kafka, Egon Schiele, Rostand, etc.

François Sureau « dépoussière » Apollinaire en le faisant revivre différemment, parallèlement au récit de son propre parcours…Cet hommage est extraordinaire car il a le mérite de combattre les images toutes faites, réductrices colportées sur le poète…sans omettre un style des plus élégants et fluides, en rendant la lecture très agréable et vivante !

« Guillaume est singulier, parmi ceux que j'aime de ce temps-là, parce qu'il n'est pas parti. Il attendait de grandes choses du monde nouveau, il les a attendues jusque dans la guerre. Lorsque ce monde se faisait trop dur, il espérait le transformer par l'art, et l'oublier dans l'amour. Il s'y est projeté de grand coeur et cela me touche, surtout aujourd'hui où tant de contemporains n'ont pas de mots assez durs pour leur temps, pleurant un passé imaginaire. J'y vois chez lui une conscience aigüe du bien, toujours à l'oeuvre derrière le mal. C'est bien la part du diable de nous faire croire que le mal est le plus fort. La fantaisie, le goût du loufoque, la naïveté même d'Apollinaire me frappent comme une grâce. « (p. 93)

Un très beau moment de lecture … en compagnie de deux poètes…chacun dans un siècle, tous les deux passionnés par la féérie de Paris. Il me souvient que m'attend la lecture de « L'Or du temps », ouvrage de François Sureau, choisi en ce début d'année !
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