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Citations sur La renfermée, la Corse (11)

Treize heures de mer entre la Corse et les côtes françaises. Treize heures qu'on faisait de nuit. Le paquebot, un rafiot sans confort, quittait Ajaccio le soir au coucher du soleil, le lendemain peu après l'aube on était devant Marseille. Si la mer était calme. Car il faut toujours compter avec la fureur imprévisible de la Méditerranée. Quand elle se déchaîne avec sa fougue incontrôlée, il en va tout autrement, comme à mon premier voyage.
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Rien n'est plus surprenant, plus inattendu que le paysage corse. Un amoncellement de pics et de ravins, de rocs énormes aux arêtes vives, blocs suspendus de granit étincelant, un excès de pans coupés, tranchants comme du métal, partout la violence, partout la démesure, et la nature arrive à composer une harmonie singulièrement légère et délicate, toute vaporeuse, comme si la matière était du voile de mousseline, l'exécution d'un simple jeu d'enfant. Cela tient du miracle.
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Tous les Corses vous diront qu'ils ont le mal du pays, un mal nostalgique et intense qui ne les quitte pour ainsi dire pas. Ils vous diront que loin de leur île, ils sont les éternels bannis, déracinés, expatriés.
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Une très haute chaîne de montagnes, ses pics couverts de neige, qui sort brusquement de la mer ici d'un bleu sombre, voilà ce que les touristes découvrent quand ils viennent en Corse. Je me demande s'il y en a beaucoup parmi eux à pressentir, aussitôt qu'ils la voient, cette menace diffuse qui accompagne l'émerveillement et qu'on éprouve devant toute œuvre d'art. (p.26)
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Jamais je ne vois la Corse aussi bien, jamais je ne me sens aussi près d'elle que lorsque je suis à Paris où j'ai choisi de vivre, loin d'elle. Et même elle se fait parfois si proche que je sens encore l'intense parfum du maquis au printemps, l'odeur âcre de la terre, lourde des olives noires, celle de la pierre chauffée par le soleil de midi dans l'air tout bleu de la plage. J'entends encore le chant continu de l'oiseau la nuit dans les branches des orangers. Ce visage d'icône devant moi, c'est le visage de ma grand-mère, un visage étroit, lisse malgré son grand âge, un foulard noir noué sous le menton. Un jour elle est allée si loin dans la douleur que l'orient de ses yeux sombres n'a plus reflété que la nuit. (p.89)
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S’il y a une réalité corse, c’est dans les villages qu’on la trouve, et dans ces deux villes de montagne que sont Corte et Sartène.
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L’harmonie, on la trouve partout en Corse. Ce n’est pas l’apaisement qu’elle apporte mais plutôt une sombre inquiétude, la peur de ne pouvoir satisfaire aux exigences de cette terre orgueilleuse qui voudrait transformer toute histoire en destin.
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Il y a là-bas des matins qui sont comme le premier matin du monde. (...)

Ce paysage aura toujours pour moi la force de la première image que j’ai regardée lorsque j’étais enfant, et comme la première page qu’il m’a été donné de lire. Si le sens profond de ces lignes demeure à déchiffrer, déjà se révélait à moi une présence non soupçonnée encore, déjà me bouleversait la grandeur de cette aventure toute simple qu’est le jour qui commence.
Rien n’est plus surprenant, plus inattendu que le paysage corse. Un amoncellement de pics et de ravins, de rocs énormes aux arêtes vives, blocs suspendus de granit étincelant, un excès de pans coupés, tranchants comme du métal, partout la violence, partout la démesure, et la nature arrive à composer une harmonie singulièrement légère et délicate, toute vaporeuse, comme si la matière était du voile de mousseline, l’exécution un simple jeu d’enfant. Cela tient du miracle.(p.25)
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Aimer, c'est être à l'écoute. Depuis longtemps à l'écoute de la Corse , je n'ai cessé de la questionner, de la fouiller, d'approfondir les accords qu'elle trouve en moi. Ce sont invariablement les mêmes thèmes qu'elle me renvoie: le tragique de la vie, l'absolu de l'amour, la toute-puissance du destin. (p.89)
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J'ai été comme un oiseau en cage dans mon enfance, emmurée dans ma condition de fille, prise à l'intérieur de cette cellule aux règles rigides qu'est la famille corse, prise elle- même dans l'ilôt du village, le village bouclé sur lui-même dans un pays tout naturellement isolé, barricadé par la mer. (p.87)
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