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EAN : 9782020066020
154 pages
Seuil (01/10/1983)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Sous le soleil d'août, sur les chemins et sur les routes de pierres, les gens du village s'en vont vers la chapelle de Saint-Albino, vers la fiera, la messe, la procession, le bal.

Les uns bavardent, une jeune fille rêve de l'amour qui va venir, une vieille mère remâche sa douleur, un capitaine altier passe dans son auto.

A chacun quelque chose est arrivé qui fait que rien ne peut plus être comme avant, ni cette humiliation qui ne co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai éprouvé une certaine gène à la lecture du livre, un peu déstabilisée par le style de l'auteur et surtout frappée par la dureté de cette histoire. Une histoire fragmentée qui est celle de plusieurs habitants d'un village un jour de Saint Albino. Il y a les regards qui se posent, les langues qui se délient, les non-dits, les rancoeurs; mais aussi l'absence d'amour voisinant avec la haine ou l'indifférence, et menant à la tragédie... et la prise de conscience bien trop tardive de quelques protagonistes. Ce roman est dérangeant, angoissant voire sinistre. A découvrir lorsqu'on baigne dans le bonheur et qu'on ne peut pas être atteint par la noirceur ou le pessimisme.
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Unité de temps :  le jour de la fête de Saint Albino

unité de lieu : le village.

les personnages :

Angnola, la jeune fille qui rêve d'amour, son amoureux,  Giasè, est revenu au village, peut-être se rencontreront ils au bal? Sa mère redoute que "la frivolité soit entrée dans la maison" et craint le dira-t-on "Qui ne craint pas les gens ne craint pas Dieu".


Sylvie, celle que Matteo a épousée sur le Continent, l'étrangère, celle que sa belle-mère n'acceptera jamais, qui est si malade que la mort est déjà sur elle. Espère-t-elle un miracle de Saint Albino? 


Zia Francesca, inconsolable de la perte de son fils, ne voit même pas Nunzia, sa fille. Qu'est-ce qu'une fille à côté d'un fils? 


Le capitaine et son auto,  n'a pas toujours été une personnalité reconnue au village et certains lui font savoir...

Tous ces personnages se rencontreront à la foire .J'ai beaucoup aimé cette ambiance, cette attente. j'ai lu le roman alors que nous visitions les villages de montagne où aurait pu se dérouler l'histoire. Peu d'action, on devine le drame et la suite. Tout est question d'atmosphère. On est pris dans l attente de la fête, dans l'attente du drame.

C'est le roman des femmes,  dont le sort est terrible mais dont la personnalité est très marquée. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tout était en ordre dans la maison. La mamma descendit. Elle regarda sa fille. Angnola immobile dans l'angle de la pièce. Elle vit le regard de sa mère. Le plâtre du mur s'était effrité par endroits et laissait apparaître la pierre nue. Angnola fixa cette pierre nue et trouva que sa mère était dure, toujours égale à elle-même, c'est-à-dire triste et sans défauts.
Il ne s'était rien passé, bien sûr, aucun geste et même aucun mot. Rien. Il y avait eu simplement que la mamma l'avait regardée. Il n'y avait eu que cela. Un regard. Mais Angnola avait vu le reproche dans les yeux de sa mère et dans sa façon de prendre le panier et de franchir le seuil de la maison.
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A cette heure où Sylvie n'était pas encore sous la terre, n'était pas encore tout à fait morte, il oubliait qu'il ne l'aimait plus depuis longtemps et que même elle lui semblait à charge. Le coeur purifié et comme exalté, son amour revient, avant que tout ne s'enfonce sans bruit et sans effort dans le trou du souvenir, chaque jour un peu plus, ainsi qu'un caillou qu'on jette dans l'eau. Une grande tendresse le pénètre à cette heure où tout est impossible, quelque chose l'attache désormais à Sylvie, quelque chose qu'il ne pourra jamais plus reprendre.
Elle lui était devenue familière, ainsi que le chien dans la maison, comme un objet qu'on a toujours devant les yeux et qui semble superflu et dont souvent on se lasse, comme une chose qu'on a toujours près de soi et qui parfois gêne et qu'on bouscule et qu'on malmène et qu'on met à gauche et puis à droite et qu'on tire et qu'on use et qu'on effiloche ainsi qu'on ferait d'un chiffon. Matteo s'apercevait à présent qu'il l'avait perdue, qu'il y tenait, que personne ne lui était plus proche, ne lui était plus cher que Sylvie. Et il eut soudain la rage de retrouver ce qu'il avait perdu.
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Ils viennent, au fil de la musique, avec leur sourire emmêlé, leurs pas emmêlés. Ils viennent et puis s'éloignent, et se tisse l'amour quand se dévide un rêve, tourne et flamboie le triomphe des corps et retombe une joie, éclate l'accord quand se referme une solitude, tout près et puis loin d'elle, très loin et tout près d'elle.
La danse était finie. Giasè posa sa main sur le bras d'Anna-Maria. Les couples s'approchèrent de la baraque pour boire, Giasè prit Anna-Maria par la main et l'entraîna vers la sortie. Ils passèrent tout près d'Angnola et s'éloignèrent en se tenant par la main et en se souriant.
Un coup sec arracha Angnola qui serrait fort la haie de fougères. C'est la main de la mamma, la mamma qui ne voit rien, qui est sans compassion, la mamma qui ne console en rien.
- Angnola, cette robe.
Le regard de la mamma sur elle, comme si elle était nue dans la foule. Ce regard qui cingle comme un fouet. Ce regard qui met en croix.
- Il ne faudra plus la porter. Et puis tu es encore trop jeune pour aller regarder ce qui se passe au bal.
Angnola restait devant sa mère sans bouger, avec les yeux suppliants et soumis d'un chien battu, comme si le regard de sa mère, pour une fois la délivrait d'un plus grand tourment.
Elle suivit la mamma, retournant à l'humilité, amarrée de nouveau au silence. La mamma sera tranquille, elle n'a plus besoin de veiller jalousement sur ce qu'elle voudrait garder captif. Voilà que son droit lui est restitué.
Angnola n'est pas Anna-Maria. Chacune a son rôle et Anna-Maria est belle.
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Il pleuvait et il faisait soleil, il faisait nuit et puis il faisait jour, et les saisons se poussaient l'une l'autre et l'été revenait et la saint Albino revenait. Tout changeait autour d'elle, mais sa peine ne passait pas.
Assise au bord de l'âtre, vide comme son coeur sans lumière, zia Francesca ne bougeait pas. Des larmes mouillaient ses joues usées. Elle entendait Nunzia qui fermait les fenêtres et les volets. Elle demeurait immobile. Poussée par les jours, les heures, les ans, roulée dans son chagrin comme dans un suaire, et pour toujours désormais en elle il y a cette plaie ouverte. Car Dieu lui-même, Dieu tout puissant à qui appartiennent tout honneur et toute gloire, Dieu qui ressuscita Lazare ne peut lui rendre Cecc'Anton.
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Une paghiela parvint aux oreilles de Sylvie, tandis que Matteo venait vers elle pour l'aider à descendre de la charrette. Elle lui prit le bras. Elle se demandait si elle pourrait arriver jusqu'à la chapelle qu'on voyait là-bas briller et trembler un peu à travers les branches d'arbres. Ce n'était pas bien loin, mais il semblait à Sylvie qu'elle n'y parviendrait jamais. La fièvre l'empoigne, là, brusquement, elle sent que ses genoux fléchissent. Elle a les jambes prises dans la chaleur et la fatigue. Elle se fait pesante au bras de Matteo, et c'est lentement, en traînant, qu'elle se laisse conduire par son mari à travers cette foule morne et dense.
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