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sur 1509 notes
Chronique d'une journée ordinaire mais qui ne l'est pas pour le héros de ce livre. Enfin, je rectifie car en fait de héros, on a plutôt droit à une poule mouillée face à un pigeon, donc un anti héros. de là, partent des événements qui vont ponctuer toute une journée d'un homme rigide, affreusement triste et monotone. La plume de Süskind est ridiculement savoureuse ! Sortez du "Parfum" pour aller découvrir un peu plus ce romancier qui a l'art de la satire dans "Le Pigeon".
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J'ai apprécié le livre au début mais je me suis ennuyée dès la partie de "l'après rencontre" avec le pigeon. Je n'ai pas trouvé l'écriture très "riche". Je suis déçue car je pensais vraiment avoir un bon bouquin en mains.
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Petit roman rapidement lu, mais au combien intriguant! le passé pénible de Jonathan l'amène à vivre un existence banal par choix. Un matin, l'apparition d'un pigeon dans son corridor le fait basculé vers une détresse psychologique particulièrement bien illustrer par l'auteur. C'est une tâche ardue que de faire comprendre aux lecteurs les pensées de quelqu'un qui est à deux doigts de tomber en psychoses. Et pourtant, j'ai suivi Jonathan dans ses distorsions cognitives sans être perdue, et bien au contraire. Cela m'amène a penser que peut-être cette vulnérabilité psychologique, tous la porte en soi et que chacun se monte un univers qu'il peut contrôler afin d'être en équilibre.
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Cette longue nouvelle intitulée "le pigeon" nous raconte une journée de la vie de Jonathan, vigile d'une cinquantaine d'année, travaillant dans une banque.
Ce dernier semble s'être emprisonné de son plein gré dans une existence terne mais sécurisante pour lui.
A la vue d'un pigeon, Jonathan est envahi par un sentiment d'effroi qui le pousse à entrevoir la fuite de son petit quotidien.
Cette malheureuse bête va déclencher une peur insurmontable chez le personnage principal au point d'entacher considérablement son mode de vie.

Süskind souligne avec brio l'absurdité de la situation et les ressorts incompréhensibles de la phobie ainsi que la honte qui peut en découler.
D'un point de vue littéraire, la description du pigeon vue par un phobique est habile mais malheureusement le livre dans son ensemble ne présente pas un grand intérêt et le récit manque de fluidité.

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N°716 – Janvier 2014.

LE PIGEON- Patrick SÜSKIND – FAYARD.(1987)
(Traduction de l'allemand par Bernard Lortholary).

Tout est médiocre chez Jonathan Noël, son emploi actuel de vigile dans une banque, sa jeunesse sans joie séparée de sa mère, déportée dans un camp de concentration et de son père lui aussi disparu, sa vie d'enfant recueilli par un oncle, caché pendant la durée de la guerre puis employé comme travailleur agricole. Plus tard, en 1953, il fut sommé par ce parent de s'engager pour combattre en Indochine, ce qu'il fit docilement. Ce furent trois années tristes au terme desquelles il apprit que sa soeur aussi avait disparu. A son retour, cet oncle tyrannique exigea qu'il épouse une jeune fille qu'il n'avait jamais vue, ce qu'il accepta, pensant trouver enfin le bonheur et le calme. Las, elle était enceinte d'un autre avec qui elle partit. La seule chance qu'il eut fut de trouver près de la banque parisienne où il travaillait, une petit chambre de bonne sans confort au sixième étage d'une maison bourgeoise où d'emblée il se trouva bien et qu'il aménagea à son goût. Bien des années plus tard, alors qu'il est maintenant près de la retraite, il va l'acheter pour y être complètement chez lui. C'est donc un être rangé et solitaire qui vit au jour le jour depuis longtemps sans trop se poser de questions et surtout en évitant le plus possible les relations avec les autres hommes[« De toutes ces péripéties, Jonathan Noël tira la conclusion qu'on ne pouvait se fier aux humains et qu'on ne saurait vivre en paix qu'en les tenant à l'écart »]. Lui qui n'a pas vraiment eu de femme dans sa vie, sa petite chambre est « sa maîtresse car elle l'accueille tendrement en elle ».

Lui qui, d'ordinaire prenait soins de ne rencontrer personne quand il sortait de sa chambre tombe dans le couloir, un matin, nez à nez avec un pigeon. Cette rencontre fortuite le bouleverse au point que, dans son travail, il commet pour la première fois quelques étourderies dans son service, déchire son pantalon, événements sans importance mais qui, à ses yeux, prennent la dimension d'un drame puisqu'il se croit fini. Il envie même le clochard qui lui vit en liberté et sans aucune contrainte ; il en conçoit une véritable admiration lui pour qui la vie n'est qu'obéissance, qu'apparences, que subordination, que déférence. Alors qu'il a largement passé la cinquantaine et qu'il devrait pouvoir relativiser bien des choses de la vie, la rencontre avec ce pigeon le perturbe tellement qu'il va jusqu'à dormir à l'hôtel pour ne pas avoir à le rencontrer de nouveau, passe une nuit tourmentée qu'un orage d'été va venir inopportunément troubler en faisant revivre des souvenirs douloureux de son enfance. Il parvient cependant a surmonter cette épreuve, rentre chez lui pour constater que le pigeon a disparu, ce qui l'apaise. Bizarrement, cet être tourmenté revit son enfance mais celle d'avant la disparition de sa mère et éprouve un plaisir puéril à patauger dans les flaques d'eau. C'est un peu comme si l 'orage en éclatant l'avait délivré de ses phobies.

Voilà donc l'histoire apparemment sans relief de cet homme. Il m'apparaît qu'elle illustre une sorte de phobie des êtres humains, pas forcement de la vie qui s'arrêtera un jour, mais de ses semblables qui ne lui ont réservé que des déboires et qui sont la vraie source de tous ses malheurs. Sa vie qu'il a organisée lui-même et qui est volontairement en retrait du monde extérieur ne peut même pas s'accommoder de la présence d'un pauvre volatil arrivé là par hasard et qui provoque chez lui une véritable angoisse. Il y a toute une symbolique dans ce personnage à la fois lié à une divinité chrétienne par son nom et son prénom et par la vie quasi-monacale qu'il mène. Comme un ascète ou un mystique, il voit dans ce pigeon bien innocent qui intervient dans sa vie si bien réglée la personnalisation du mal au point qu'il la bouleverse. Il vit volontairement coupé des autres mais les humains ne lui sont pour autant pas étrangers puisqu'ils l'observent et en est conscient. A cet égard, le spectacle du clochard lui inspire une sorte d'injustice puisqu'il vit sans contrainte alors que lui qui a fait toute sa vie son devoir d'état vit un véritable malaise puisqu'un simple pigeon est capable de venir troubler un équilibre décidément bien précaire. La thématique de l'oeil, celui du pigeon (« Cet oeil, un petit disque rond, brun avec un point noir au centre était effrayant à voir... C'était un oeil sans regard. Et il fixait Jonathan ») mais aussi celui de la couturière grossi par ses lunettes en est la marque. Même s'il refuse le monde des humains Jonathan Noël en fait cependant partie. Non seulement il doit travailler pour vivre mais aussi il a avec lui un minimum de contacts inévitables. Il partage avec la race humaine qu'il fuit des caractéristiques et pourtant il est seul au point de n'échanger que peu de mots avec la concierge et surtout de se parler à lui-même, à la deuxième personne.

Les déjections en sont une marque qu'il retrouve dans la saleté apparente du pigeon, celles des matières fécales de l'oiseau mais aussi celles du clochard (alors qu'il avait éprouvé une certaine attirance pour sa vie libre, dès lors qu'il l'a vu déféquer en pleine rue, il en a conçu du dégoût, du mépris et de la pitié) et même la répulsion qu'il éprouve face à sa propre urine rappellent aussi la décomposition, la vieillesse et la mort qui nous attend tous. Dans cette chambre qui a les dimensions d'un cercueil, il songe au suicide

Ce récit est une méditation sur la vie qui n'est pas aussi belle que tous ceux à qui elle a souri veulent bien le proclamer, sur la fragilité du bonheur patiemment et même égoïstement tissé et peut-être aussi de l'être humain. La réaffirmation que les autres (et bien souvent nos proches qui sont bien plus à même de pratiquer la trahison et l'hypocrisie) sont trop souvent la source de nos maux peut paraître un truisme mais, à mon sens, il n'est pas inutile de le rappeler et de l'illustrer ainsi par une histoire romancée.

Cette chronique s'est déjà intéressé à l'oeuvre de Süskin (La Feuille Volante n° 157 à propos de « La contrebasse » et n°159 à propos du «Parfum »). Cela a toujours été une intéressante invitation à la réflexion.


©Hervé GAUTIER – Janvier 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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un petit bijou
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Jonathan Joël est un quinquagénaire heureux. Il vit seul dans une chambre de bonne, rue de la Planche, à Paris. Il loue cette chambre de 12 mètres carrés depuis une trentaine d'années et envisage à présent de l'acheter. Son emploi de vigile qu'il occupe dans une banque du quartier lui a permis d'économiser assez d'argent pour pouvoir se permettre de réaliser cet audacieux projet…

C'est dans l'inaltérable routine du quotidien qu'il trouve son petit bonheur égoïste. Une monotonie austère que rien ne semble devoir perturber jusqu'à ce qu'un jour un évènement extraordinaire, inattendu, impensable (et terrifiant donc) se produise : alors qu'il s'apprête à franchir le seuil de sa chambre de bonne pour aller au toilettes qui se trouvent sur le palier il se retrouve face à … un pigeon !

Plus rien désormais ne sera plus comme avant, le traumatisme engendré par cette terrible rencontre va bouleverser sa morne existence…
Lien : http://kristobalone.wordpres..
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Lu étudiante. J'avais beaucoup apprécié ce petit roman de Süskind, dans un autre genre que le "Parfum". Une écriture tout aussi ciselée et rudement efficace.
Un homme très ordinaire va voir son quotidien (d'une banalité affligeante) basculer fortuitement vers la "folie douce"... Un récit absurde qui parle de phobie et d'angoisse pathologique, de refoulement des sentiments et de solitude.
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Jonathan Noël a une vie monacale, vigile depuis 30 ans dans une banque, loge dans une chambre de bonne à moins de 10mn à pied.
Cette chambre est pour lui son îlot de sécurité dans sa vie sans histoire. Jusqu'au jour où en ouvrant sa porte un pigeon le toise et la l'imprévu matérialisé par ce pigeon laisse place à la peur, à l'incertain.
Jonathan qui est d'habitude « tel un sphinx dans son métier » n'arrive pas à retrouver son calme, la vie de Jonathan risque, à cause de cette rencontre prendre une tournure complètement différente.
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En lisant le Pigeon j'ai presque partagé la phobie de Jonathan Noël!
Le face à face dans le couloir est saisissant.
Une histoire courte qui traite le sujet de la phobie extrême, celle qu'on ne peut pas raisonner. le personnage est solitaire, ennuyeux mais si attachant qu'on voudrait le prendre par la main et égayer son quotidien.
J'ai, dès les premières lignes, adhéré encore une fois au style de Süskind.
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