Il me semble même que je pourrais être indifférente à la conquête de la Chine par le Japonais, si le Japon nous apportait une civilisation supérieure à la nôtre. D ici à cent ans, nous les aurions absorbés. Mais le Japon ne nous donnera rien de bon.
L humour est peut être le trait le plus frappant, le plus excellent, du caractère chinois... Notre sens de l humour nous permet d accepter les choses comme elles sont. Notre gaieté nous fait rire des contretemps; notre humeur égale nous aide à supporter les désagréments.
La terre buvait le sang des morts. Mais l histoire n est pas terminée par les villes qui tombent, les cités qui brûlent. La Chine n est pas perdue quand elle a perdue son territoire. Partout où il y a un coeur indomptable, la Chine est là, invincible.
Ce sont le sang et la sueur sui ont édifié la Cité Impériale, et le travail force, et les taxes arrachées aux pauvres. Bien des jeunes Chinois modernes ne voient en elle que le monument de la tyrannie.
Certes! Mais faites silence et contemple sous le clair soleil sa vaste dignité. Tout est proportionné avec tant de sureté, de justesse, d équilibre: les cours immobiles, aussi lisses que l eau, le plan fidèle à la boussole et au soleil: est, sud, ouest, nord. (...) C est l imagination de la Chine!
Nous devinmes les dévots de la beauté et de la paix de ce temple. Avant l aurore, nous venons nous y asseoir, jambes croisées, dans l attitude de la méditation, sur la terrasse de marbre devant la salle haute...
On lui inculqua le code du gentilhomme confucien. (...) on lui enseigna la nécessité de la droiture, essence de la loyauté. (...) il entendit parler de révolution, d idéal, de droit, d honneur et de liberté.
Nous fûmes en route cinq jours, une petite existence en soi, séparée de ce qui avait précédé, de ce qui devait suivre.
Nous devinmes les dévots de la beauté et de la paix de ce temple. Avant l aurore, nous venons nous y asseoir, jambes croisées, dans l attitude de la méditation, sur la terrasse de marbre devant la salle haute...
Nous sommes, Pao et moi, et ceux de notre génération, les enfants d une époque chaotique. Nous naquimes au milieu d une guerre. La guerre assombri notre enfance. Des que nous pumes comprendre les conversations de nos aînés, nous enrebdiles parler de luttes, de combats. Notre vie s imbriquait dans l Histoire qui était en train de s écrire. Plus tard, il y eut quelques brèves années de paix apparente, vécues avec l intensité d une jeune conscience. Nous cherchons évidement à nous emparer de tout ce que nous offraient la beauté et la joie, tout en sachant que l invasion était imminente. Puis éclata l orage d une nouvelle guerre, plus terrible encore. Nous ne savions pas ce que c était que vivre sans redouter une catastrophe.