Obéir au mâle, simplement par amour, c’est le bonheur de la femme, la perfection en ce monde. Les femmes n’aiment pas que leurs hommes soient humbles. Dans tous les pays, elles se plaisent à être dominées. Et si les hommes ne les dominent pas, elles deviennent des tyrans.
L’idée de l’amour est toujours associée à beaucoup de souffrance
Car le Népal est le pays des dieux. Les servir est l'occupation la plus commune. Ici on donne plus de nourriture aux dieux qu'aux humains, et, quoique la disette règne dans la Vallée, les vaches et les taureaux sont gras et les enfants ont faim. Ici la religion n'est pas seulement partie intégrante de la vie, elle est la première, la plus forte consommatrice d'énergie.
Sans alcool, il n’y aura pas de couronnement à Khatmandou.
Dans ce pays, les gens sont plutôt… attachés à la matière, enfin vous voyez ce que je veux dire. Il y a si peu de distractions ici, à part cela… pas de théâtre, ni d’endroit où aller, on a peu de goût pour les choses spirituelles, on évolue dans une société très restreinte, alors la tentation est forte – quoique les dames népalaises soient très vertueuses et de mœurs très pures, je me hâte de le dire.
Tout ceci est bien réel. On prétend qu’il existe un état appelé allégresse des montagnes : en altitude, on éprouve, dit-on, une étrange ivresse, voisine de l’extase ou de la folie. Nous sommes à 1 500 mètres dans la vallée de Khatmandou. Mais j’étais déjà folle rien que pour avoir entendu l’écho de ce nom. Qu’est-ce donc alors quand on découvre qu’on y arrive vraiment et que Khatmandou est là, le cœur même du printemps : un soleil doré effaçant les sommets des collines, la douceur de l’air, imprégné du parfum de pétales de fleurs écrasés et mêlés à sa substance, les tisons roses des fleurs d’amandiers et de pruniers semblables à des buissons ardents, plus lumineux, à mesure que le soir devient bleu et sombre.
... il s’est passé tant de choses, ou plutôt tout ce qui s’est passé est devenu si important, si riche de vie et de sens, que je ne puis attendre davantage pour le noter tout au long.
Sans les mots, qu’existe-t-il vraiment de nous ? Peut-être toute vie n’est-elle ainsi que l’écho, la prolongation du son dans un symbole, alors que la cause originelle, la cause première, le coup qui provoque le son délicieux, n’existe plus.