- Ascagne et moi formons une seule âme en deux corps. Nous nous complétons. Je suis le rêveur, il est le réaliste. Ensemble, nous ne faisons qu’un.
- Et moi, qui suis-je ?
- La femme que nous vénérons mutuellement.
La voix était douce, mais ophidienne aussi, comme celle d’un népenthès. Il regarda dans l’eau et vit une femme que Seule Didon et Hélène (et certainement Grand-mère Aphrodite) surpassaient en beauté. Des robes auraient fait affront à son visage et à ses formes sans défaut. Les cheveux d’ambre qui nimbaient sa tête semblaient dérobés au soleil. Non, elle n’appartenait pas au soleil. Elle appartenait aux mondes souterrains, volcaniques : brillante, mais étrangement froide.
Didon, envieuse, formula un vœu : avoir été Créuse, épouse d’Enée, mère de son fils. La mort n’aurait pas été cher payée.