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Une ammonite s'est glissée entre les pages de mon livre. Ses 70 millions d'années ne l'avaient pas vieillie d'une spirale. Pimpante après son séjour glaciaire, elle flottait dans sa gangue d'histoire sur une plage des Îles Adaman. Bavarde, l'ancêtre ! Son histoire balaie quelques extinctions de masse, sinue entre les failles de colères tectoniques mémorables, s'endort en Inde pour se réveiller sur l'Himalaya.
Impossible d'appréhender l'univers de ce livre sans cette comparse fossilisée. Elle seule connaît le secret de la narration de ce joyeux big bang géologique, géodésique, géopolitique autant que spirituel et onirique.
Quatre parties, quatre lieux, quatre périodes qui dessinent le Shrivatsa cher aux Tibétains ; cette esquisse de l'infini qui nous dit qu'il n'y a ni début ni fin, que tout est UN, inexorablement connecté.
Des Îles Adaman aux geôles birmanes, de Katmandou aux rives de l'Indus, le voyage est tantôt joyeusement facétieux et parfois si philosophiquement abyssal qu'on craint un sort similaire à notre ammonite préférée. C'est un livre monde qui pourrait illustrer l'enseignement du principe bouddhiste des "Trois mille mondes en un instant de vie".
Nul doute qu'à la lecture de ce billet, vous restez perplexes quant au contenu. Pour les éblouissements entrevus, partez sur les pas de cette dérive ensorcelante.
Quant à moi, c'est décidé, mon prochain karma sera ammonite ou ne sera pas.
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A travers le récit de la vie de Girija Prasad, premier étudiant indien du Commonwealth à avoir étudié à Oxford, et Chanda Devi, femme-déesse qui perçoit les âmes et parle aux arbres, Shubhangi Swarup nous parle en fait d'histoire et de géographie mondiales, de spiritualité, et de nature. Nous rencontrons aussi Platon, emprisonné en Birmanie car appartenant au mouvement de résistance étudiant, puis Bebo, une prostituée au Népal, et enfin Apo, un très âgé chef de village perdu dans une région inhospitalière.

De la domination britannique sur l'Inde à partir de 1757 aux manifestations étudiantes pro-démocratiques qui seront violemment réprimées en Birmanie en 1988 en passant par le contrôle japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, l'indépendance indienne de 1947, le combat des Karens à partir de 1948, ou encore le congrès de la Sangha bouddhiste en Birmanie en 1980, l'auteure nous brosse un portrait saisissant des événements qui ont formé le Sud de l'Asie.

J'ai été très sensible au savant mélange de poésie et de science qu'on trouve dans ce roman où les fantômes réconfortent les vivants. On y trouve des couleurs à profusion comme le vert des mangues, l'indigo des draps, et le jaune de la lumière, mais aussi des sons du chant des oiseaux au bruit de la pluie ! Ce texte m'a même parfois évoqué un récit mythologique qui dispense enseignements et légendes de la Création.

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Vu la taille du résumé je ne vous direz pas grand chose de ce livre.
Je suis peut-être un peu passé à coté comme le dit l'expression. Beaucoup de messages sur la vie sur l'organisation de notre société, notre rapport avec la nature peuplée d'êtres vivants sur notre avenir notre passé sont évoqués dans ce roman de taille moyenne.
C'est quoi le monde du vivant?
Qui a le plus de bon sens
En tout cas si vous voulez découvrir les insectes , les arbres de toute sorte ce livre est Magique.
Même les planètes ont un passé
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Déception pour ce roman qui ne tient pas ses promesses.
Bien que très sensible au réalisme magique, je n'ai pas été séduite par ce roman qui contient de belles pages mais abandonne ses personnages en chemin. le fil conducteur est sans doute à chercher du côté de la nature, de la passion de scientifiques, géographes et géologues, pour ses manifestations. Mais ce fil a tendance à s'emmêler et à provoquer l'ennui chez le lecteur.
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Ah, cette couverture ! Elle m'a littéralement tapé dans l'oeil, bravo aux éditions Métailié pour cette très belle composition qui a donc l'effet escompté, attirer l'attention du lecteur-chasseur entrain de choisir sa proie sur les étals de sa librairie afin qu'il lise la quatrième de couverture et ne jette son dévolu sur ce roman. « Voici peut-être le premier roman où la nature s'exprime directement et où les histoires semblent surgir organiquement le long d'une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu'elle contient de l'océan Indien à l'Himalaya » , voilà qui m'a suffit pour avoir envie de voyager dans le premier roman de la journaliste indienne Shubhangi Swarup.

La suite sera plus difficile pour moi car je vais avoir toutes les peines du monde à vous résumer ce livre qui m'a littéralement perdu en chemin. Sur la première partie, j'étais avec un jeune couple venant de s'installer dans une ancienne demeure coloniale des îles Andaman sur ce qui semble être une faille sismique. Lui était un scientifique passionné par différents phénomènes, et elle était un peu sorcière et parlait avec les fantômes qui avaient choisis de rester ou de revenir sur l'île après leur mort. Ensemble ils auront un enfant, et puis ensuite à leur tour ils disparaîtront du récit.

Jusqu'à leur mort, j'étais parfois un peu surpris par la tournure mi-ésotérique mi-poétique du roman mais j'appréciais plutôt et j'arrivais encore à raccrocher les wagons entre eux. À partir de leur mort, je suis incapable de vous parler de ma lecture, alors que j'ai pourtant terminé le récit ! J'ai été totalement perdu par la suite, je n'accrochais que sur de courts paragraphes avant de laisser à nouveau mes yeux lire mécaniquement les pages les unes après les autres sans que mon cerveau n'imprime. J'ai songé à arrêté, et puis j'étais près de la fin, alors je l'ai terminé dans un certain soulagement.

Une déception, pas parce que ça n'est pas un bon roman, mais une déception parce que j'avais tant envie d'évasion extraordinaire avec ce livre et que finalement je n'ai pas trouvé ce que je venais y chercher, ça n'a pas pris. J'espère que le charme opèrera avec vous si vous vous lancez dans cette lecture !
Lien : https://www.hql.fr/derive-de..
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J'avais recueilli des avis très positifs sur Goodreads (voir ici) avant de sélectionner cet ouvrage dans la liste  proposée par Babelio lors de sa dernière opération "Masse critique". Que s'est-il passé pour que je jette l'éponge à la 99ème page alors que j'aime découvrir des univers variés et que j'abandonne rarement un livre, trouvant toujours un intérêt à continuer ma lecture ? 

Il faut reconnaître que l'univers de cet auteur est assez éloigné de mes lectures habituelles. Nous suivons deux jeunes mariés qui viennent de s'installer sur les îles Adaman. Girija est un scientifique qui étudie les phénomènes naturels de l'archipel. Sa femme, Chanda, parle aux arbres et aux fantômes. Elle est fortement impactée par ces conversations pour le moins surprenantes.

Une grande partie du roman est consacrée à la découverte de l'île : son histoire, sa flore et sa faune. J'ai bien aimé me faire une idée des lieux mais ce côté très descriptif du roman m'a éloignée de l'histoire. Je n'ai pas compris où nous conduisait l'auteur et ne suis pas parvenue à me mettre dans la peau des personnages. Lassée de bailler à chaque page, je suis passée à autre chose.  

Je crois que c'est la première fois que j'abandonne un livre choisi dans une opération Masse Critique de Babelio. Je suis vraiment déçue de ne pas être parvenue à m'intéresser à ce roman indien pourtant prometteur.
Lien : http://www.sylire.com/2020/0..
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Proche du réalisme magique et de la Littérature Monde, ce premier roman de l'écrivaine Shubhangi Swarup nous emmène suivre les destinées de différents personnages suivant une trame chronologique allant de 1948 à nos jours.

Des îles Andaman (Inde) à la Birmanie, en passant par Katmandou, pour se terminer dans les montagnes du Karakorum, sorte de territoire abandonné entre l'Inde et la Pakistan, l'auteure nous offre un beau et saisissant voyage. A la fois onirique, subtil et tragique, porté par une imagination foisonnante et une plume aérienne souvent allégorique, je garderai un souvenir profond de cette lecture assez insolite.


Divisée en quatre parties, Iles, Ligne de faille, Vallée et Désert de neige, cette dérive des âmes et des continents ne pouvait trouver un titre plus pertinent. Véritable plongée dans les tréfonds des êtres et de leur environnement, chaque partie constitue une sorte de micro-roman illustrant les parcours tantôt chatoyants et luxuriants, tantôt sombres, humides et désertiques de personnages à l'univers riche et contrasté.

Ce premier roman de Shaubhangi Swarup est une pure merveille. Subtil mélange entre réalité et fiction, il nous dépeint quatre fresques aux ambiances et décors très variés, nous immergeant chacune dans un univers propre. Donnant libre cours à son imagination, elle parvient à susciter la curiosité. D'un chapitre à l'autre, l'inconnu est au rendez-vous. du mystère de la pangée, symbole des débuts de l'humanité, à l'importance des failles terrestres sur les destinées personnelles, ce roman interpelle à plus d'un égard. En accordant une place au surnaturel, elle enrichit son récit d'une aura noire redonnant une belle place à la force de l'imagination. Assemblant les différentes parties du roman par une corde invisible à laquelle s'accrochent ses différents personnages, j'ai beaucoup apprécié cette image du relai entre les différentes narrations.

Le personnage de Chanda Devi est un bel hommage à l'animisme, ce courant de pensée qui redonne une place importante non seulement aux animaux et aux plantes mais également à cette volonté invisible qui habiterait notre monde. Enfin, je soulignerai cette capacité de nous décrire l'Asie du Sud Est en parvenant à rassembler dans un même ouvrage des lieux très divers et dépeints comme de véritables tableaux. de la luxure végétale des îles Andaman à la traversée de la mer qui la sépare de Birmanie. de l'atmosphère humide et aquatique du quartier Thamel de Katmandou à la sécheresse glacée d'un plateau montagneux , Shubhangi Swarup nous offre un voyage surprenant ainsi qu'une ode remarquable à la nature.

Je remercie infiniment NetGalley ainsi que les Editions Métailié pour ce partage.
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Ce n'était pas pour moi. L'époque est aux romans qui considèrent la nature comme personnage principal et c'est un changement de perspective vraiment intéressant. Mais forcément, la temporalité, les ressorts dramatiques en sont bouleversés. On ne peut pas faire dans l'anthromorphisme, ce serait un contre sens daté. On doit jouer modérément des élans poetico cosmogoniques. Bref, ce n'est pas une affaire facile. Et peut-être que ce roman y parvient. Mais il n'a pas dépassé la dernière difficulté avec moi : trouver un lecteur qui accepte cette donne et adhère. Je me suis vite attachée aux premiers personnages que j'ai été fâchée de quitter aussi abruptement pour l'une d'elles au moins. Ensuite, moi aussi, j'ai dérivé, ballottée entre violences politiques et trajectoires heurtées, de moins en moins captivée. le livre a fini sous mon lit sur un temps assez long pour qu'on le déclare abandonné.
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J'ai entendu parler de ce livre à sa sortie, mais il ne me tentait pas outre mesure. Mais entre-temps, il a gagné le prix Emile Guimet, que je me suis mis en tête de lire, et il était disponible à pas cher en format électronique, alors…
Et finalement, ma première impression est la bonne : c'est pas mal, une lecture facile qui fait voyager dans différentes parties du sous-continent indien, des sentiments complexes, de la politique, des considérations géologiques… Ça se lit plutôt facilement, mais cela m'a paru un peu fourre-tout et finalement un peu superficiel. C'est peu dire que je reste sur ma faim et que je suis d'autant plus déçue que [La Sterne rouge] d'Antonythasan Jesuthasan que j'avais lu en 2022 et qui était dans la sélection n'ait pas été choisi. C'est peut-être le côté trop consensuel de Dérive des âmes et des continents qui a orienté le jury et qui moi m'a laissée sur le côté de la route.
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« Dérive des âmes et des continents » est né depuis la nuit des temps. Tant sa beauté est socle. La poésie est un talisman. On ressent les forces spéculatives, l'intime-épopée, la vertigineuse lumière, mystique et viscérale.
Deux jeunes êtres dans l'aube de leur mariage apprennent la conjugaison sensuelle et vierge encore. Sur les îles Andaman où la nature ordonne tout.
Cette fable-conte, entre l'Himalaya et l'océan Indien est transcendante. Ici, tout est déambulation, parchemin de paraboles. La trame est superbe, fiancée à l'essentialisme.
« Semer des graines, uniquement pour déraciner. » « On trouve toutes sortes de fleurs et de fruits sur un seul arbre, des jonquilles et fleurs de lotus aux orchidées, des pommes et des pastèques aux humbles noix de coco. Tout est possible car rien n'est impossible ».
On reste attentif à l'entendu, aux chuchotements, à la volupté. La nature est déesse et maîtresse. Les personnages qui gravitent sont des emblèmes. L'onirisme est apothéose.
« Entouré de ténèbres, Platon s'était accroché aux couleurs. Il rêvait en couleurs. Il leur parlait. Il vivait à l'intérieur d'elles ».
La boucle même de la vie, ce qui fusionne et encense les vénérables échappées de l'autrice, Shubhangi Swarup, parée de l'Inde, rassemblant l'épars pour mieux nous éveiller encore et encore. L'inde métaphysique où le cartésien n'est pas loi. On lit en dévorant les pages nourricières. On est en fusion dans cette litanie, cette source et qu'importe si, ici, tout est magie, rêves, images et quintessence. C'est l'essentiel qui bat ici, comme du linge frais claquant au vent, au bord même du monde et des cosmopolites regards.
Ce serait comme une lecture tracée dans le contre-jour où les ombres seules assignent, « à la faveur de l'obscurité, des transformations radicales se produisent ». « La pluie se met en colère, même quand je ris ». « Au fil de son histoire, Katmandou a vu se succéder de nombreux royaumes prospères sur les berges de la Bagmali ». « Les nuits de pleine lune, elle était l'esprit d'un océan ».
Le récit est dentelle, myriade, soupir, murmure et caresse. Un périple-monde, la Canopée et la nature qui perce l'écorce de nos surdités. L'Inde-cachemire et diapason, l'âge éternel et les vergers du temps. « À l'extérieur la nuit est un fantôme, le fruit de l'imagination de la neige ».
L'ethnologie en prière, la soif de l'un et le salvateur de l'autre. Des miracles de mots et d'êtres qui relèvent notre visage vers les cimes. Comprendre ce livre, c'est apprendre à vivre. Traduit de l'anglais (Inde) par Céline Schwaller. Publié par les majeures Éditions Métailié.

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