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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Magda Szabo nous propose un roman à la narration assez désordonnée, passant des souvenirs du passé, de l'enfance, au présent. Ça m'a un peu dérouté, surtout au début, mais, d'une autre côté, je suppose qu'une narration présentée de manière linéaire aurait été plutôt ennuyant. C'est l'histoire d'Eszter, qui provient d'une famille autrefois fortunée mais aujourd'hui ruinée, le père se retirant et sa mère étant forcée de donner des cours de piano. Mais la jeune fille ne s'en rend pas trop compte, elle se lie avec sa voisine, Gizi. Les deux amies ont une autre voisine de leur âge, Angela, plus fortunée. Plus parfaite. Cette dernière aimerait bien être l'amie d'Eszter. Mais comment serait-ce possible, quand elle a tout ce qu'elle désire, incluant un faon ? Cet animal – que le frère de la jeune fille ramène à la maison – cristalise la haine et la jalousie que lui voue Eszter. D'où la signification du titre « le faon ». Mais plus Angela cherche à s'attirer l'amitié de sa voisine, plus Eszter résiste.

« Angela m'aimait. Elle aimait mes parents, notre maison, le rideau mauve de la cuisine, et jusqu'à mes chaussures au bout découpé qu'elle voulut essayer. Son attachement pour moi était aussi instinctif que ma répulsion pour elle. » (p. 41)

Puis la Deuxième guerre mondiale éclate, les choses changent. Angela perd son frère (impliqué dans une affaire de meurtre), ses parents, sa richesse. D'un autre côté, l'étoile d'Eszter ne cesse de monter. Elle connaît des succès à l'école, devient une actrice reconnue. Mieux, le mari de son ancienne rivale tombe amoureux d'elle. Tout un retournement de situaiton ! Donc, jusqu'à quel point doit-on continuer à ressentir de la rancoeur ? Sous le couvert de souvenirs d'enfance et de rivalités adultes, Magda Szabo nous propose une excellente leçon de vie. Elle ne donne pas la solution ni n'impose sa morale. Elle raconte, c'est tout, avec une plume si criante de vérité, sans prétention mais si évocatrice. J'ai appris à l'apprécier, à me laisser emporter par elle. C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure hongroise et ce ne sera pas le dernier.
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Connaissant Magda Sazbo , j'aurais dû aborder ce livre un peu moins "la bouche en coeur" . Mais le titre( évoquant inconsciemment une lecture d'un Bambi de mon enfance) ne m'a pas aidée à me mettre en "mode vigileance " !
Certes aucun regret de cette lecture , mais éprouvante elle fut .
On pourrait dire qu'il s'agit du thème de la jalousie .
On pourrait dire que c'est une sorte de confession à travers un long monologue .
Oui . Mais faudrait-il encore percevoir une forme de repentir , ce qui n'est pas le cas .Juste de la souffrance .Alors non .
On pourrait y voir la volonté de l'auteur de démonter les mécanismes psychologiques qui conduisent l'être humain à se transformer en monstre d'égocentrisme , de ceux qui alimentent toute la littérature de genre Thriller dont nous sommes tellement friands : Les enfants maltraités , malmenés , tués dans l'oeuf engendrent souvent ce genre de personnalité . Mais quelquefois il suffit de moins ,comme une absence de regard sur le petit homme en devenir et l'adulte en gestation établira des systèmes de défense l'entrainant 'à la perversion.C'est ce que semble vouloir nous dire Magda Sazbo avec une plume dans la surmaîtrise , tendue , et inconfortable pour le lecteur malgré son talent : Impossible de s'évader par une quelconque porte d'imaginaire !
Ce qui est terriblement dérangeant dans les romans de Magda Sazbo c'est qu'on sent une forte teneur autobiographique dans la volonté d'accoucher de la toute noirceur de ce qu'elle croit de son âme .
Elle ne s'épargne pas avec une bonne dose de masochisme , alors bien évidemment le petit lecteur suit son chemin pour comprendre , et lorsqu'il est si caillouteux , il est soulagé d'arriver au bout .
Au final , c'est brillant , sans appel , impitoyable , fortement auto-destructeur ou l'inverse si l'écriture comporte une dimension "purificatrice" .
Bravo Magda Sazbo . Pour le talent d'écrivaine . Pour le courage de Magda aussi .
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Je n'ai apprécié ce roman qu'au dernier quart tant l'écriture était fouillie et désordonnée.
Mais en lisant le dénouement,j'ai compris pourquoi l'écriture était si brouillonne: parce que les souvenirs de l'héroïne, Eszter, le sont et donc l'écriture devait l'être.
Vous comprendrez en le lisant.

Célèbre comédienne,elle va nous raconter sa vie et sauter du coq à l'âne, vous perdant à coup sûr.
D'un paragraphe à l'autre, on peut la suivre riche adulte, enfant sans le sous, étudiante au grand rêve .

Mais dans tout ce foutoir, un fil conducteur quand même : Angela, une fille de son village natal qu'elle retrouve des années plus tard et qui se trouve être l'épouse de l'homme qu'Eszter aime.

Le faon, c'est la jalousie, la haine envers cette femme qui a toujours tout eu depuis sa plus tendre enfance alors qu'elle, elle en a bavé pour en arriver là.
C est l'injustice face à la facilité, la comparaison, la rivalité que personne n'imagine à part elle.

Un roman qui est difficile à apprécier d'un 1er abord, mais, en persévérant, il prend tout son sens et parfois les destins sont liés à jamais et rien n'y fait !

J'ai quand même plus apprécié "la porte", un autre roman de l'Autrice, qui m'avait beaucoup touchée.
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J'ai eu un peu de mal au début à entrer dans la narration à la première personne d'Eszter, qui oscille entre la comédienne de l'après guerre et la collégienne pauvre. Une grande confusion de dates, de personnages (malgré la liste donnée au tout début du livre). Et puis, en se laissant aller dans le texte, quitte à ne pas savoir tout de suite à quelle époque on se situe, on entre dans une tragique histoire d'amour et surtout de jalousie... Et le faon du titre? Un petit faon recueilli par Angela, qui va vite mourir d'un accident.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Après la lecture de "La porte", retrouver Magda Szabó était une évidence...

Eszter est comédienne. "Le faon" est le long monologue intérieur qu'elle déroule, le temps de regagner son domicile depuis la maison d'une amie chez qui elle a passé la nuit, à l'attention de celui que l'on devine être son amant.

On comprend rapidement qu'à l'instar d'Emerence, l'atypique héroïne de "La porte", Eszter est un personnage peu banal... Elle se dépeint elle-même comme égoïste, peu aimable. Elle prétend aussi se sentir "floue", insignifiante, comme si elle n'avait pas de personnalité propre. Elle en déduit que c'est ce qui lui confère le talent troublant avec lequel elle imite les autres, et habite littéralement les personnages qu'elle joue, sur scène ou dans la vie. Elle dévide son monologue avec une totale sincérité, n'édulcore ni ses pensées ni ses sentiments, se montrant parfois cruelle, ou terriblement cynique.

Le récit avance de manière parcellaire, sans logique chronologique, ni même thématique, mais au fil des errements de sa pensée, des associations d'idée, le détail d'un souvenir en appelant un autre avec lequel il n'a a priori aucun lien...
C'est avec parcimonie que nous sont livrés les éléments constitutifs de la cohérence du récit, les allers-retours entre passé et présent nous éclairant peu à peu sur son enfance comme sur sa vie de jeune adulte, On découvre peu à peu les circonstances qui ont fait d'elle cette femme sèche, dure avec les autres et sans complaisance envers elle-même.

Fille de parents qu'elle admirait profondément, formant un couple si aimant qu'elle n'a jamais trouvé sa place à leurs côtés, son enfance a été marquée par la pauvreté. Son père, avocat retiré de la vie professionnelle par principe, passait ses journées à entretenir ses plantes et à refuser de plaider les causes perdues des rares clients qui venaient le solliciter. Sa mère, belle femme à l'élégance naturelle, issue d'une famille d'aristocrates ne lui ayant jamais pardonné son mariage avec un raté, donnait des leçons de piano aux jeunes filles de leur quartier, source d'un revenu insuffisant à faire vivre la famille.

Par l'intermédiaire d'anecdotes riches en détails significatifs, elle évoque cette misère, et le quotidien dans le quartier de la Digue, où Eszter, débrouillarde, laborieuse, robuste, gérait l'intendance de la maison, le ménage, dispensait des cours à ses camarades de classe, les faisant échouer si besoin pour qu'elles continuent à avoir besoin d'elle... car très vite, la jeune fille a su faire preuve de malignité et d'inventivité dès qu'il était question de gagner quelque sou. Adulte, et à peu près à l'abri du besoin, elle en gardera une avarice quasi maladive...

Mais ce qui nourrit véritablement son récit, c'est la relation qui la liait à Angela, dont elle fit la connaissance à l'école, et pour laquelle elle éprouva instantanément une haine proportionnelle à la jalousie que suscitait tous les bienfaits dont jouissait sa camarade, qui possédait tout ce dont Eszter manquait cruellement. Belle, riche, adorée par ses proches, d'une gentillesse et d'une fragilité désarmante, Angela, à l'inverse, recherchait avidement sa compagnie, sans doute attirée par la force et l'assurance de cette adolescente qui n'avait besoin de personne.

"Le faon" est un texte âpre, éprouvant. On a du mal à s'attacher à cette héroïne que ses frustrations ont imprégné d'une aigreur et d'un sens de la dérision souvent cruel. Est-elle aussi détestable, aussi cynique qu'elle le laisse paraître, ou bien ne s'agit-il que d'une carapace, visant à se protéger de tout sentimentalisme et donc de toute faiblesse ? Estzer semble vivre avec la hantise d'être prise en défaut, ou que l'on profite d'elle. Comme si le bonheur était une épreuve, elle se montre bien plus à l'aise avec le malheur, qu'elle absorbe avec un étrange détachement.

J'avoue avoir eu du mal à m'immerger dans ce roman, en raison de sa narration abrupte, qui peut même paraître chaotique. Il faut de la patience avant de comprendre où l'auteur veut en venir, et la manière dont tous les fils de l'intrigue finissent par se tisser témoigne d'une réelle maîtrise. Aussi, j'ai beaucoup apprécié le dernier tiers du "Faon". Mais le temps d'en arriver là, je me suis un peu ennuyée...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je ne sais pas ce qui se passe avec les livres de Magda Szabo mais à chaque fois, je suis complètement emportée, et je ne comprends pas du tout pourquoi, car ce n'est pas du tout le type de littérature que j'ai l'habitude de lire et d'apprécier. J'aime ses personnages et sa façon de raconter, sans doute aussi la façon qu'elle a de raconter les relations humaines. Ici, elle nous parle de jalousie, du rapport à l'enfance.
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