Quelque chose dans son visage dérangeait Joshua. Il avait des traits trop grands pour le volume de sa tête ou bien c'était sa bouche qui était de travers.
Les yeux bleus du flic le scrutaient comme deux radars sondant les profondeur d'un abîme.
Vous savez, le passé vaut mieux l'oublier, ça aide à vivre. Sinon ça vous ronge, comme une maladie...
Joshua réalisa soudain qu'il se trouvait en pleine montagne, dans les entrailles d'un hôtel en ruine en train de discuter avec un gars qui passait la plupart de son temps à errer dans des couloirs vides en parlant tout seul. Il eut un frisson en imaginant Robert, hache à la main, courant dans un labyrinthe végétal derrière son petit garçon gémissant "REDRUM" avec des yeux révulsés.
le policier tomar khan n apparait pas dans avalanche hotel je crois
Quand le présent, le passé et le futur se rejoignent, cela crée une sorte de distorsion durant laquelle les événements transpirent d'une époque à l'autre.
Alors vous voyez, les fantômes, les zombies et toutes ces conneries, c'est de la gnognotte à côté des mathématiques !
Lisez ce livre [Mécanique quantique d'un certain Cohen - Tannoudji], vous comprendrez. C'est quand même un prix Nobel qui en est l'auteur, pas un écrivaillon à la mords-moi-le-nœud ou un quelconque scribouilleur de polars à bon marché !
La route serpentait dans une épaisse forêt de sapins dont les cimes effilées tranchaient le ciel comme des poignards. Il y avait tout juste la place de croiser un autre véhicule tant les bas-côtés étaient enneigés et cela rendait la conduite difficile, même par temps clair. Il avait dépassé Montreux pour grimper dans la montagne par la route des Narcisses avant de s’engager dans un chemin de terre. Le lieu-dit Nancroix n’apparaissait sur aucune carte. C’était sans doute un antique hameau d’alpage regroupant quelques fermes désormais abandonnées.
La souffrance comme seul horizon laisse parfois entrevoir la mort comme une solution...
Le froid, l’immobilité, les ténèbres, le silence assourdissant… c’était la mort. Courir à en perdre haleine entouré des lumières et de l’agitation de la ville, voilà ce à quoi il aspirait… La vie à l’état brut dans tout ce qu’elle avait de plus banal, mais la vie, bordel, la vie !
Joshua n’était qu’un petit flic sans envergure, un simple être humain ballotté dans les flots de l’existence. Pas le plus talentueux, pas le plus intéressant. Il n’était pas l’élu, ni un superhéros.