Le recueil Aux bords du Gange présente six
nouvelles dont le gardien de l'héritage et La clé de l'énigme sont mes préférées. Aux bords du Gange me paraît la plus fade, je ne comprends pas ce choix, si ce n'est pour des raisons marketing. D'ailleurs, on pourrait croire qu'il s'agit d'un roman court, en se fiant juste à la couverture .
Les histoires tiennent la route, le style est subtil, mais qu'est-ce qui fait selon moi le talent de Tagore dans ces deux
nouvelles ? À voir si cela se reproduit dans ses autres écrits : Tagore cerne les hommes, nous cerne. Tagore a pu lire
Balzac et
Houellebecq a probablement lu Tagore. Alors que
Houellebecq prend un certain plaisir à choquer, à envoyer son poing au visage du lecteur, Tagore murmure ses critiques avec force :
Certes, il convient parfois de revenir en arrière pour cerner les subtilités ou apprécier à sa juste valeur certains passages. Vaudrait-il mieux les lire à autre voix ?
"Je ne suis pas un génie. Dans le calme du foyer, il m'arrive d'édifier de vastes projets ; mais dès que j'aborde le domaine du travail, je subis le joug, tel le boeuf attelé à la charrue qui, tout le jour, herse la terre avec patience et la tête baissée, heureux s'il peut obtenir au coucher du soleil des aliments à ruminer. Dans cet état d'esprit, qui songerait à folâtrer ou à faire le fanfaron ?"
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