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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ryô Kihara est en prison depuis 7 ans. Il est condamné à mort et attend son exécution. Il travaille à fabriquer des sacs. L'angoisse est toujours présente dans ce quartier lorsque les pas se font entendre sans savoir où ils s'arrêteront. Il ne se rappelle pas du tout du meurtre dont il a été accusé.

Jun'ichi est en liberté conditionnelle. Il avait été condamné à deux ans de prison pour meurtre.

Nangô est surveillant de prison dans le quartier des condamnés à mort. Il a été embauché par un avocat pour prouver l'innocence de Ryô. Il s'adjoint les services de Jun'ichi pour ce travail.

Se plonger dans le système judiciaire et carcéral du Japon avec ce polar made in Japan. du Japon, je ne connais pas grand chose, sauf les Yakuza, certaines coutumes ancestrales. C'est vraiment intéressant de se plonger dans cet univers qui nous apprend beaucoup. Y a-t-il un système judiciaire, un système carcéral idéal au monde ? Aucun, même le nôtre n'est pas au top. Mais celui-ci n'est vraiment pas mieux. On parle de justice à deux vitesses. Elle est bien présente ici. L'auteur nous détailles les diverses condamnations qui semblent bizarres. Les nombreuses règles de la liberté surveillée, la réforme du système japonais, de la structure carcérale. le sort du condamné à mort, le temps qui passe et son conditionnement. Il n'est plus un humain. le passage à la mort est également bien détaillé avec la pendaison et ces treize marches qui correspondent à une potence jamais construite mais aussi à la signature de ceux qui ordonnent l'exécution de la condamnation. L'auteur nous détaille également tout le processus de réinsertion pour ceux qui en bénéficient, comment ils sont suivis, leurs droits mais aussi leurs devoirs.

Treize Marches se consacre également à la relation entre Nangô et Jun'ichi. le premier a décidé d'être comme un père pour le second. Il souhaite que sa réinsertion se passe bien. Il sait que Jun'ichi cache quelque chose par rapport au fait qu'il a été ramené par la police, il y a dix ans, après une fugue avec sa petite amie. le lecteur se demande d'ailleurs si l'enquête sur le meurtre n'est pas lié à cette affaire. L'auteur nous met bien le doute avec les indices, l'avancée de l'enquête et les preuves trouvées. Si l'un et l'autre ne sont pas des spécialistes des enquêtes criminelles, à force d'interrogations mais aussi d'échanges, de tentatives, ils arriveront à y voir clair, surtout que leurs expériences leur servent, et notamment celle de Jun'ichi quand il était en prison avec des détenus.

Revenir dans le monde civilisé s'avère difficile pour Jun'ichi. Il apprendra que ses parents ont signé un contrat de plusieurs millions de yens pour dédommager la famille de la victime. Jun'ichi se sent encore plus responsable de la déchéance de sa famille. Il doit montrer profil bas afin que son frère n'en subisse pas plus les conséquences. Une personne condamnée, qui a tué quelqu'un, doit présenter ses excuses à la famille de la victime. Jun'ichi, par rapport à son crime et son passé, pense qu'il ne se réinséra jamais. de plus, il a perdu sa petite amie.

Si le Japon vous intéresse avec une belle description des lieux visités, si un polar japonais avec toutes les subtilités du système judiciaire et carcéral vous donne envie. Alors, allez-y, vous ne serez pas déçus.
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Je remercie Babelio avec sa masse critique spéciale et Les presses de la cité pour la découverte de cet auteur japonais, Kazuaki Takano et de son premier roman, Treize marches.

Quels liens unissent Ryô Kihara, condamné à mort, Shôji Nangô, gardien de prison, et Jun'ichi Mikami, en liberté conditionnelle, alors qu'ils ne se sont jamais rencontrés?
Facile me direz-vous, tout est dans la question…

Mais ce n'est pas si simple!

Pour Ryô, amnésique après un accident de moto, se repentir d'un crime qu'il ne se souvient pas avoir commis est une agonie quotidienne…
Pour Nangô, exercer son métier n'est pas de tout repos car il a un cerveau qui fonctionne, analyse et se questionne…
Pour Jun'ichi, remis en liberté conditionnelle, voir que sa condamnation a également détruit sa famille est problématique pour sa réhabilitation sociale…

Alors quand un avocat engage Nangô, assisté de Jun'ichi, pour trouver des preuves de l'innocence de Ryô à la veille de son exécution, chacun a quelque chose à gagner au delà du simple fait de rendre justice.
Ryô y gagnera peut-être la liberté…
Nangô, une paix intérieure…
Et Jun'ichi, un moyen rémunéré de soutenir ses parents…

Mais ce n'est pas si simple…

Mélange de roman noir, de chronique judiciaire et de thriller, les Treize marches offre une immersion dépaysante dans le monde carcéral et judiciaire japonais.

La peine de mort est toujours d'actualité, une mort par pendaison. Les Treize marches étaient jadis le nom donné à la potence, symbole des treize marches à gravir pour y accéder. de nos jours, ces treize marches symbolisent les treize étapes et signatures qui ponctuent l'ordre d'exécution du jour du rendu de jugement jusqu'au jour de son exécution pratique. Mais treize, c'est peut-être aussi le nombre de marches pour atteindre la divinité qui sauvera Ryô…

J'exerce un métier juridique, je suis friande des thrillers judiciaires… mais j'appréhendais un peu d'aborder cet univers du pays du soleil levant… de part la différence de culture principalement.

Mais je fus très agréablement surprise! Pour trois raisons principales:

Plus familière, dans mes lectures, des tribunaux européens et américains, j'ai découvert un autre univers juridique et carcéral que l'auteur a eu à coeur de nous dévoiler tout au long du récit, avec exactitude et simplicité, sans aucune lourdeur.
Ces passages ponctuent l'enquête et la réflexion de Nangô, le gardien de prison, et de Jun'ichi, le repris de justice. Nous avons les deux points de vue de deux individus au plus près de la mort, enrichis par l'intervention du procureur Nakamori, pur juriste mais non moins homme.
La justice est écrite, exercée et rendue par les êtres humains, des hommes ayant des rôles différents à interpréter et cette histoire nous dévoile la difficulté d'appliquer à la lettre des lois déshumanisées, dans des situations particulières sujettes à interprétation car brouillées par l'affect.
Cette enquête nous questionne: la loi est-elle juste et équitable en fin de compte, pour les victimes et leurs familles et pour les condamnés?
L'aspect juridique peut rebuter les lecteurs qui ne sont pas adeptes du thème mais je trouve que l'auteur l'a distillé suffisamment adroitement pour ne pas donner l'impression de donner un cours magistral. Expliquer les rouages juridiques sert réellement à la compréhension de l'évolution des recherches de Nangô et Jun'ichi et nous force à oublier nos « réflexes » d'occidentaux.

Mais ce roman ultra documenté ne se limite pas aux rouages, subtilités, contradictions et fonctionnement de la vie de la justice et de la prison. L'auteur nous offre également une profonde réflexion sur les crimes, les châtiments, la peine de mort et la rédemption. Et la réflexion sur la psyché humaine traverse toutes les cultures, elle nous parle à tous!
Entre exercer une punition et offrir une rédemption, l'existence de la peine de mort reste un sujet sensible et polémique.
En cela, ce roman est riche. Qu'on soit pour ou contre la peine de mort, au fil de la lecture les arguments avancés alimentent l'une ou l'autre conviction.
C'est le coeur de l'humain qui parle, entre celui qui se laisse emporter par la passion et la Loi du Talion, la violence engendrant la violence en réponse, et celui qui se distancie de l'émotion et essaye d'exprimer un équilibre social dans la réhabilitation éventuelle.
Entre le gardien de prison, obligé de donner la mort par la force de la Loi, et le condamné parfois repentant, parfois innocent, le lecteur oscille entre ses hommes qui, au final, restent peut-être prisonniers à vie de leurs états d'âme touchés d'une manière ou d'une autre par le crime…
C'est aussi la dignité des familles des condamnés et celle des victimes, la résignation, le sentiment d'injustice ou l'envie de vengeance…
Une réflexion noire, critique et sobre, tour à tour révoltée et pessimiste, qui m'a enchantée, je dois bien l'avouer!

Et pour terminer, outre le droit et la morale, j'ai adoré ce roman pour son thriller, tout simplement!
Nous avons un homme qu'on doit sauver de la pendaison.
Sept ans derrière les barreaux à trembler et paniquer à chaque pas qui résonne dans le couloir! Viennent-ils pour la pendaison? C'est son tour… ou pas? Car lui, ne le sait pas!
Est-il coupable? Est-il innocent?
Un tic-tac monstrueux qui nous rapproche de la corde et toujours pas d'issue! Une enquête laborieuse mais offrant son lot de rebondissements, de révélations et de suspens.
J'ai été happée dès les premières pages par cette histoire! J'avais envie de savoir! Envie de savoir si Ryô était réellement innocent et amnésique alors que toutes les preuves sont contre lui. Envie de savoir pourquoi Jun'ichi était sans cesse dans le malaise alors qu'il avait recouvré sa liberté après « seulement » deux ans de détention. Envie de voir un peu de bonheur retomber sur sa famille si durement éprouvée par son crime, au bord de la faillite. Envie de savoir si Nangô allait pouvoir retrouver le sommeil et faire la paix avec son âme et sa conscience. Envie de savoir jusqu'au la vengeance de l'un ou la culpabilité de l'autre peuvent mener…
Et cette envie de savoir a voyagé sur la plume fluide et efficace de cet auteur, portée par un style et prometteur…

Et rien de tel que l'envie de savoir pour tourner les pages de ce roman, que je vous recommande vivement!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Quand j'ai vu le résumé de ce livre, j'ai tout de suite eu avant de le lire, c'est tout à fait le genre de récit que j'apprécie. Je suis donc ravie d'avoir eu la chance d'être sélectionnée pour cette masse critique privilège et je remercie Babelio et les éditions "Les Presses de la cité".

Au Japon, Ryô a été reconnu coupable du meurtre de deux personnes et attend sa mise à mort qui n'est plus qu'une question de jours. Une mystérieuse personne engage par le biais d'un avocat deux hommes qui vont être chargés de prouver son innocence : Shôji et Jun'ichi, deux personnes très différentes. L'un étant un gardien de prison, l'autre un jeune repris de justice qui tente de se réinsérer dans la société.

L'aspect le plus original du récit est bien entendu l'immersion du lecteur dans le système juridique japonais. L'auteur s'attelle à expliquer la complexité de la machine judiciaire et les différents maillons de sa chaîne, de la plus haute instance jusqu'aux bourreaux.
Il pointe du doigt à plusieurs reprises les failles du système, et présente certains mécanismes qui peuvent nous sembler étrange (notamment la durée de la peine qui peut être décidée en fonction du repentir du condamné). C'est extrêmement bien documenté et intéressant, et ça reste assez simple pour éviter de noyer le lecteur.
Il en profite également pour aborder des questions intéressantes qui interpellent le lecteur, notamment sur : la condition des bourreaux et leur mal-être, le repentir des meurtriers et leur difficile réinsertion, et sur d'autres choses encore.
Clairement, c'est le grand point fort du roman.

L'intrigue prend vraiment tout son temps pour se mettre en place, présenter ses différents protagonistes, remonter la piste des preuves. Elle est suivie et se déroule sans accro, et malgré une certaine lenteur dans la mise en place, il n'y a pas d'ennui. Ce n'est finalement que dans la toute dernière partie que le classement du livre en "Thriller" prend tout son sens. Dans celle-ci, l'auteur va utiliser tous les fils narratifs qu'il a tressés tout au long de ce livre pour mieux nous promener de fausses pistes en fausses pistes.
L'intrigue se révélant finalement beaucoup plus complexe qu'il n'y parait.

Cependant, deux petites choses m'ont interpellé : j'ai trouvé qu'il manquait d'un peu de tension dans le récit, après tout Ryô est sur le point d'être pendu, une sorte d'urgence devrait transparaitre au fil des pages, et pourtant, je n'ai pas ressenti suffisamment cette tension. À mon sens, elle aurait pu être davantage exploitée. La seconde chose, c'est que mais ce ne sont que des observations minimes qui ne ternissent en rien la qualité du roman.

En conclusion, treize marches est un livre que j'ai beaucoup apprécié pour son immersion dans la machine judiciaire japonaise, pour ses personnages sympathiques et pour avoir su me surprendre à plusieurs reprises. Ce fut un bon moment de lecture et je recommande ce livre.
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Voici un bon thriller, lu grâce à Masse Critique, qui nous apprend pas mal de chose sur le système jurdiciaire japonais et le monde carcéral. le suivi des anciens prisonniers est important, peut être ce qu'il manque chez nous.

Les personnages de Nangô et de Jun'ichi sont attachants, on a envie que leur projet aboutisse, on en apprend plus sur eux au fur et à mesure de la lecture jusqu'au dénouement final... D'ailleurs celui ci sans être particulièrement surprenant, est bien mené et les dernières pages défilent vite tellement on veut connaître le fin mot de l'histoire.

Treize marches est un roman sur la rédemption et le repentir, tout au long du récit on ressent ce besoin de la part des personnages principaux, vont ils réussir à trouver la paix ?
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Presse de la cité pour cette envoie ! Une course contre la montre haletante, pour disculper un condamné à mort. Deux enquêteurs différents et cependant complémentaires dans leur recherche, nous accompagnent. La sagesse de l'ancien et la finesse du jeune, font le bonheur de cette quête plus que menaçante. Et au delà, c'est toute une réflexion sur la peine capitale qui doit tout au talent de l'auteur. Sa description d'une exécution dans le monde pénal et judiciaire du Japon actuel donne au mot pendaison tout son sens.
On navigue page après page avec des rebondissement sans cesse renouvelés sur cet exaltant ouvrage.
En conclusion, j'ai étais transporter dans cette univers qui m'avait tant attiré sur le synopsis et je ne regrette pas de l'avoir lu. Treize marches est un roman à lire pour tout ceux qui aime ce genre d'univers dont on enchaine les pages pour enfin savoir la vérité sur les derniers instants du roman. Un très bon moment de lecture.
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J'ai été aussitôt harponnée par ce roman policier japonais. Il s'appelle « Treize marches », ce qui représente au Japon la potence mais aussi le parcours qu'emprunte la demande d'exécution du condamné engagée par les instances gouvernementales et judiciaires.
La première phrase du prologue nous embarque sans délai dans l'univers carcéral japonais et la peine de mort: « La Mort arrive à neuf heures du matin. » Nous ressentons la peur, la douleur du condamné conduit à la potence, car au Japon, la mort judiciaire est la pendaison.
Nangô est surveillant-chef. A cinquante ans, il a déjà exécuté deux sentences de mort. Jun'ichi a été sanctionné de deux ans de prison suite au meurtre d'un jeune homme. A sa sortie, il accepte la proposition de Nangö, missionné par un avocat, Maître Sugiura, afin d'innocenter un condamné à mort. Ryô Kihara a été incarcéré suite au meurtre d'Utsugi et de sa femme, dix ans plus tôt. Utsugi était un conseiller d'insertion. Il se trouve que dix ans plus tôt, Jun'ichi avait fugué avec sa petite amie dans le district de Nakaminato, où a eu lieu le meurtre.
Que s'était-il passé, dix ans auparavant, dans ce district de Nakaminato ? Réussiront-ils à découvrir ce que cache les entrailles de la statue de bois du dieu Acala dans le temple du Zôganji ? le livret bancaire avec le nom du meurtrier, le sceau et le portefeuille contenant la carte de crédit des victimes, l'arme du crime ?
Un roman fascinant qui fait découvrir la justice d'un pays aussi exotique que le Japon en presque 380 pages ? Je remercie le thème de mars 2022 du challenge Lecture Polar Thématique.
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Tout d'abord merci a babelio et ses masses critiques, ainsi qu'aux éditions presses de la cité pour la découverte de cette oeuvre à cent lieu de se que je lis habituellement.

Donc pour commencer, nous suivons l'histoire de Jun'ichi ancien repris de justice venant de sortir de prison, et de Shôji Nangô son ancien "gardien de prison" qui s'associe pour essayer de prouver l'innocence d'un condamné à mort amnésique.

Outre un polar bien ficeler avec une vrai recherche du suspens et des rebondissement, tout en sachant garder le calme courtois nippon, ce livre est avant tout une plongé dans un univers peu connu de l'occident : l'univers carcéral et de réinsertion des repris de justice l tout sur un ton de tradition pouvant sembler désuet en France mais très représentative du conservatisme japonnais...

On apprend les difficultés, voir l'impossibilité de retrouver une vie normal post carcéral, les obligations du repris de justices, mais aussi les méandre de la justice japonaise et tout ses biais qui en découle, le tout sur dans un univers hors du temps occidental emplis de traditions, de bien paraître devant la société laissant une amertume devant certain traitement juste pour l'honneur et pour ne pas faire de vague.

Au final un roman décriant sans le montrer la peine de mort et son application au pays du soleil levant sur fond de thriller captivant un grand bravo à l'auteur cela vaut le coup d'être lu.
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Un gardien de prison embauche un ancien détenu pour enquêter sur l'éventuelle innocence d'un condamné à mort.
Ce polar nous plonge dans l'univers carcéral japonais. Il nous présente le rendu de la justice pénale et sa vision de la sanction ainsi que les différentes étapes qui amènent à notifier l'exécution lorsque la peine de mort a été prononcée.
Vrai plaidoyer contre la peine de mort, ce roman est néanmoins très à l'image de son pays : rationnel, calme et respectueux.
Très intéressant et haletant, une vraie course contre la montre.
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Je vous invite à commencer par les dernières pages, ou plus exactement par la bibliographie. Elle dit mieux que tout commentaire le projet essentiel de l'auteur, puisqu'elle est presque entièrement centrée sur la psychologie du condamné à mort, les analyses et recherches sur la peine de mort, les arcanes de la justice. En cela, le roman de Takano appartient à la longue tradition des romans policiers qui ont pour mission, par-delà l'intrigue et grâce à l'intrigue, de faire découvrir un milieu social, une région, un pays. Par son récit, Takano nous décrit l'univers carcéral, et le fonctionnement de la justice dans son pays, à la fin du XXème siècle. Et le sérieux de la bibliographie témoigne du sérieux de sa démarche. C'est déjà une raison de le lire qui se suffit à elle-même : il nous donne les moyens de découvrir ou approfondir un domaine de la connaissance du Japon.
L'habileté de Takano, c'est aussi de ne pas faire de son texte un réquisitoire explicite sur la peine de mort. Il renseigne le lecteur, puis le laisse face à lui-même pour juger de ce qui se passe, et l'on frémit lorsqu'on sait que le Japon fait actuellement encore partie des pays qui n'ont pas aboli la peine de mort. On mesure aussi le décalage entre notre culture occidentale et la culture japonaise, comme par exemple quand on voit le rôle que joue le repentir dans les procès, ou encore l'obligation qui est faite au condamné d'aller s'excuser auprès des parents de sa victime...
En revanche, ceux qui voudraient trouver dans le roman d'autres entrées sur les us et coutumes japonaises, ou sur les paysages du Japon, en seront pour leurs frais. Takano ne s'attarde pas sur la description de la vie quotidienne, ni sur les descriptions de lieux, il n'en dit que ce qui est nécessaire à l'intrigue.
L'intrigue ? Comme l'écrivent beaucoup de lecteurs de Babelio, elle est très bien montée. Ce qui me semble particulièrement original, c'est l'identité des deux "détectives" qui partent à la recherche de la vérité. Cela donne de l'épaisseur et de la complexité à leur investigation. Un petit bémol : je trouve les rebondissements un peu trop nombreux, ils finissent par tourner un peu trop au procédé.
Si vous aimez découvrir le Japon, si vous aimez les intrigues policières, lisez sans attendre "Treize Marches"
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Je remercie les Presses de la Cité et Masse Critique pour cette découverte.

Il y a dix ans, Ryô Kihara a été condamné pour le meurtre sauvage d'un couple âgé et du cambriolage de leur maison. Victime d'un accident de moto durant sa fuite, il a complètement oublié le drame, ainsi que les quelques heures avant et après. Il a donc été comdamné à la peine de mort en dépit de son amnésie. Quand le livre commence, il attend l'exécution de la sentence.

Jun'ichi Mikami a été condamné pour meurtre. Il a involontairement tué son adversaire durant une rixte. Il sort en liberté conditionnelle. Un gardien de prison, Shôji Nangô, va l'embaucher pour l'iader à prouver l'innocence de Kihara. En effet, sous l'effet d'un stress intense, ce dernier a eu un flash: il s'est vu gravissant une volée de marches. Ce qui amène de nouvelles questions sur son affaire. Or, ils ont très peu de temps pour trouver les preuves nécessaires à la révision du procès.

L'histoire s'ouvre sur ces faits. Bien sur, il va y avoir des rebondissements, des suspicions plus ou moins vite abandonnées, …

J'ai vraiment apprécié toute la partie qui explique le fonctionnement de la justice au Japon, le traitement des criminels, et plus précisément des condamnés à mort (par pendaison). Il y a des procédures très précises dont on ne doit pas déroger, surtout concerant la peine capitale, qui est exécutée suite à l'accomplissement de treize étapes obligatoires. le personnage de Nangô est un gardien de prison chevronné, qui a été amené à participer à l'exécution d'un condamné à mort, par deux fois. Mais ces images le hantent, il vit mal ce que son travail l'a obligé à accomplir. Ce qui l'amène en partie à prendre Jun'ichi sous son aile.

Par contre, j'ai définitivement du mal avec le style d'écriture très typique du Japon, pourtant atténué chez les auteurs contemporains, mais malgré tout toujours présent. Je m'étais déjà fait cette remarque en lisant Inoué et Murakami.

Il n'en reste pas moins que l'histoire en elle-même est intéressante, et prend une tournure vibrante dans la seconde partie du livre, où les personnages doivent se lancer dans une course contre la montre pour parvenir à devancer l'implacable avancée de la procédure administrative menant à l'exécution. Il m'est difficile d'en dire plus sans dévoiler des clés du roman, alors je m'arrêterai là. Cependant, j'aurais aimé que l'auteur affirme sa position quand à l'abolition de la peine de mort dans son pays. Mais cela ne lui a peut être pas été possible.

Lien : https://lyseelivres.wordpres..
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